La tromperie continue.
Les classes sociales en 1984
Théorie et pratique du collectivisme oligarchique
Par Emmanuel Goldstein (George Orwell)
‘… si les loisirs et la sécurité
étaient disponibles pour tous au même degré, les masses
qui souffrent actuellement de la pauvreté apprendraient à
penser par elles-mêmes, à développer une conscience
politique pour finalement renverser l’oligarchie au pouvoir. Sur le
long terme, une société oligarchique est donc uniquement viable
sur une base de pauvreté et d’ignorance.
En
partant du principe que la production mécanisée de grande
échelle ne puisse pas être éliminée une fois
inventée, le parti au pouvoir arrange la destruction du surplus de
biens avant que les masses puissent devenir trop confortables et donc, avec
le temps, trop intelligentes.
Ainsi,
la guerre perpétuelle revient toujours à détruire le
surplus qui subsiste après que les besoins de base de la population
aient été satisfaits. C’est une politique
délibérée que de conserver les groupes favoris à
la limite de la privation, parce qu’un état
général de rareté accroît l’importance des
petits privilèges et accentue la distinction entre un groupe et un
autre…
L’essence
du règne oligarchique n’est pas l’héritage
père-fils, mais la persistance d’une certaine vision du monde et
d’un certain mode de vie. Le groupe au pouvoir demeure au pouvoir tant
qu’il peut nommer ses successeurs.
Il
n’est pas important de savoir qui tient les rênes du pouvoir,
tant que la structure hiérarchique reste la même’.
Le
continuum socio-politique
Par Jesse
La trappe de la
crédibilité entre en jeu lorsque les fonctions
régulatrices, politiques et informationnelles d’une
société ont été compromises par la corruption et
par la fraude au point que le gouvernement ne puisse plus réformer de
manière efficace voire même rétablir honnêtement la
situation sans impliquer une grande partie de la structure du pouvoir, dont
lui-même.
Le statuquo tolère la
corruption et la fraude parce que le gouvernement en tire profit, directement
ou indirectement, et ne désire pas que la situation change. Même
les réformistes les plus honnêtes au sein de la structure de
pouvoir sont susceptibles de subir de nombreuses formes de chantage et de
contrainte.
Ainsi, une politique ratée
et le système qui la supporte dépendent l’un de
l’autre et ce, jusque bien après que le public ait
constaté son échec et sa contre-productivité. Admettre
leur échec n’est pas une option pour ceux qui tirent leur
pouvoir de ce système.
La continuité de la
structure hiérarchique doit donc être maintenue à tout
prix, quitte à ce que règne l’hypocrisie.
Point zéro d’effondrement systémique
Par Chris Hedges
‘Lorsque les lumières
d’une civilisation s’éteignent, l’Humanité se
retrouve aux portes des heures les plus désolantes de son histoire et
sombre, des décennies voire des siècles durant, dans la
barbarie.
Les élites sont parvenues
à nous convaincre que nous n’avons plus la capacité de
comprendre la vérité lorsqu’elle se présente sous
nos yeux ni de combattre contre le chaos que causent les catastrophes
économiques et environnementales. Tant que nous demeurerons une masse
effarouchée à laquelle sont administrées des images qui
lui permettent de sombrer dans sa torpeur, la répression de
l’Etat sera toujours plus grande, la pauvreté se
répandra, et la nourriture se raréfiera.
Les masses n’ont ni la
capacité ni le courage de s’affronter aux structures de
contrôle. La fantaisie des révoltes populaires de grande
échelle et de gouvernements populaires qui renversent
l’hégémonie de l’Etat corporatif ne sont rien de
plus… que des fantaisies…’
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