L’ironie
de l’article ci-dessous est formidable.
Il
est identique à tous les pamphlets anti-or que nous avons pu lire
depuis 1999, mais repris et tourné à la sauce de ceux qui
l’apprécient.
Je
me demande ce qu’en diront les gens dans dix ans, après six
autres épisodes de quantitative easing.
NY Times
Pourquoi vouloir
de l’or quand nous avons Greenspan ?
Floyd Norris
4 mai 1999
L’or est-il sur le point de devenir une ressource comme les
autres ? Ceux qui tiennent entre leurs mains le système financier
semblent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour sceller le destin du
métal qui était autrefois vu comme l’unique forme de
monnaie.
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‘J’aimerais vous dire une
chose, juste une : produits dérivés’
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L’abandon de l’or a été une tâche
graduelle bien qu’inexorable et est la preuve ultime que les
gouvernements nationaux ont toujours une grande importance dans notre monde
globalisé. Une grande partie des habitants de notre planète est
satisfait par l’idée que les billets verts de Greenspan puissent
apporter le même type de sécurité qu’une devise
soutenue par l’or (Et
pour ceux qui ne le sont pas, attendez qu’on leur envoie des drones.
Les bombardements ne cesseront pas tant qu’ils ne trépigneront
pas de joie – Jesse).
Il est clair que la réputation
de l’or en tant que réserve de devise se soit
érodée. Lorsque son prix atteignait un niveau record en 1980,
une once d’or coûtait 873 dollars. Aujourd’hui, le Dow est
de 11.014,69 points, soit 38 fois plus élevé que le prix de
l’or de 287,60 dollars. (Et
aujourd’hui, le Dow est de 12.830 points et le prix de l’or de
1730 dollars – Jesse).
A dire vrai, ces chiffres ne
présentent pas assez bien à quel point les actions ont
surpassé l’or. Si vous aviez possédé des actions
au cours de toutes ces années, vous en auriez tiré des
dividendes conséquents. Si vous aviez possédé de
l’or, vous n’auriez obtenu aucun dividende et auriez en plus de
cela dû payer des frais de stockage à quelqu’un. (Et si vous faites des affaires avec Wall
Street, vous pourriez même payer des frais de stockage pour un
métal qui n’existe pas – Jesse).
C’est ainsi que les banquiers
centraux aperçoivent l’or aujourd’hui. Michel Camdessus,
directeur général du FMI, déclarait la semaine
dernière que le fond s’apprêtait à vendre de
l’or pour la première fois en vingt ans. (Et combien de fois de plus ont-ils fait une telle déclaration
au cours de ces dix dernières années ? – Jesse). L’administration
Clinton pousse le FMI à vendre son or en vue de développer un
programme ridicule d’annulation de dette pour les pays les plus
pauvres.
L’argent tiré de ces
ventes d’or sera réinvesti en obligations souveraines dont
seront tirés des revenus qui serviront au remboursement de ces dettes.
Ce que cela signifie est que l’or, qui n’offre aucun retour sur
investissement, est un mauvais investissement.
Il y a de cela quelques semaines,
l’électorat Suisse votait en faveur de l’abolition du lien
entre le Franc Suisse et l’or. La banque centrale Suisse pourrait
commencer à vendre de l’or dès l’an prochain. Une
fois de plus, il semblerait que l’argument avancé soit que les
ventes d’or soient un moyen d’obtenir de l’argent
facilement. Aux yeux de ceux qui considèrent encore l’or comme
étant la seule monnaie réelle, voir la Suisse abandonner
l’or est un peu comme voir Rome embrasser le protestantisme.
Mais c’est pourtant ce
qu’il se passe, et il semblerait que d’autres banques centrales
– notamment les banques Australienne et Hollandaise – soient sur
le point de rejoindre les rangs des vendeurs d’or.
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Nous nous
sommes débarrassés des risques que nous posaient les
échanges commerciaux
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L'argument
allant à l'encontre de l’investissement sur l’or est que
son heure de gloire est passée. Autrefois, l’or servait de
protection contre l’inflation, puisque c’est quelque chose que
les devises ne pouvaient faire. Aujourd’hui, les marchés
financiers ont leurs propres outils sophistiqués et produits
dérivés exotiques pour lutter contre l’inflation. (Un bon échange… si le
gouvernement promet de soutenir vos immenses pertes – Jesse).
Autrefois,
l’or permettait aux investisseurs de se protéger contre les
investissements qui dévaluaient leur devise. Aujourd’hui, ils
dévaluent tous – le Real Brésilien a baissé de 27%
cette année – mais la leçon qu’en tirent les gens
est que le dollar est une devise de confiance. De plus en plus nombreux sont
ceux à penser que l’Amérique Latine devrait adopter le
dollar comme devise principale.
La
dollarisation, qui est le nom donné à cette idée,
revient à établir une sorte d’étalon or…
sans or. Il existerait une devise universelle dont la valeur ne serait non
pas basée sur de l’or dormant dans des coffres mais sur la
sagesse de Mr. Greenspan et de ses successeurs en tant que directeurs de la
Fed. (Et pendant ce temps-là,
sur la toile, personne ne vous entend hurler – Jesse). Peu nombreux
sont ceux qui s’inquiètent du fait que ces successeurs puissent
ressembler à G. William Miller, le directeur de la Fed de 1970 qui
semblait ne pas savoir du tout comment mettre fin à l’inflation.
Si la
démonétisation de l’or continue, son prix a de grandes
chances de continuer de chuter à mesure que les banques centrales
vendent leurs stocks sur le marché, et que ces ventes surpassent la
demande des bijoutiers et de ses utilisateurs industriels. Les choses
pourraient être différentes si les banquiers centraux
n’étaient dans le fond pas les génies pour lesquels ils
essaient de se faire passer. Mais pour l’instant, le monde croit en
Greenspan et ne comprend plus l’utilité de l’or. (Et maintenant, vous pouvez vous
endormir tranquille et dorloter votre foi en Ben. Vous avez de
l’or ? – Jesse).
Money For Nothing Exclusive Clip -
"Maestro", par Liberty
Street Films sur Vimeo.
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