Bien
que la Suisse soit traditionnellement considérée comme un havre
financier pour les investissements, un récent sondage a montré qu’en
ce qui concerne le stockage de l'or physique, une
nouvelle étoile est née et que de plus en plus de personnes
s’y intéressent. Dans cet article, nous expliquerons pourquoi
les investisseurs sur l’or devraient se tourner vers Singapour pour sécuriser
leur or.
Dans un récent sondage, The Real Asset Company demandait
à ses lecteurs et clients lequel de ces pays ils favoriseraient, s’ils étaient
amenés à devoir stocker leur or physique à
l’étranger.
Voici les différentes options que nous
leur avons présentées :
·
Hong Kong
·
Singapour
·
Suisse
·
Royaume-Uni
·
Etats-Unis
En lançant ce sondage, nous nous
attendions à ce qu’une majorité de personnes choisissent
la Suisse comme lieu de stockage de prédilection. Il en a cependant
été différemment puisque Singapour a remporté
près de 39% des voix, suivi par la Suisse avec 35%. Les Etats-Unis et
Hong Kong ont chacun remporté 11% des voix, contre seulement 5% pour
le Royaume-Uni.
Les Américains
veulent placer leurs investissements en or à Singapour
Les sondés Nord-Américains sont
ceux qui ont porté Singapour en tête de peloton en
désignant la cité-Etat Asiatique comme l’endroit le plus
propice où stocker leur or physique. 37,4% des Américains ont
préféré Singapour.
L’Europe semble pour l’instant
favoriser la Suisse, bien que la situation puisse bientôt changer. Les
Européens sont 31% à avoir choisi Singapour, lui offrant ainsi
la deuxième position pour leur continent. L’Allemagne, deuxième
plus important des pays Européens sondés, a porté 60% de
ses voix en faveur de Singapour.
39% des sondés Asiatiques disent
préférer Singapour, ce qui ne me surprend guère. La
Suisse est arrivée deuxième des votes en Asie, avec seulement
16,7% des voix.
Pour ce qui concerne les autres
régions sondées, l’Amérique du Sud,
l’Afrique et l’Australie, les votes ont été
également répartis entre Singapour et d’autres options.
Par exemple, les Australiens sont 50% à préférer
Singapour, tandis que les 50% restant ont déclaré
préférer la Suisse. En Afrique, les votes ont été
divisés à parts égales entre Singapour et la
Suisse ; alors qu’en Amérique du Sud, ils ont
été divisés entre Hong Kong, Singapour et la Suisse.
Bien que nous ne puissions pas affirmer que
Singapour soit le choix favori de tous nos lecteurs, il est impossible de ne
pas noter l’importance que semble prendre la cité-Etat.
Pour ceux qui aiment les films
d’espionnage et ceux qui n’ont pas confiance dans le
système bancaire international, la Suisse peut sembler être le
lieu de prédilection pour protéger l’or des yeux de
fouine de leur gouvernement. Qu’est-ce qui a donc bien pu
changer ?
Comme le prouve notre sondage, la Suisse
demeure populaire en termes de stockage d’or. Durant des
siècles, la petite nation Européenne s’est
avérée être le havre financier de prédilection des
plus fortunés de la planète.
Il semblerait toutefois que Singapour prenne
peu à peu sa place. C’est toutefois ce que laissent penser les
votes de nos lecteurs Nord-Américains. Bien que la Suisse demeure le
lieu de stockage favori de nos clients Britanniques, elle perd peu à
peu son attrait, du moins aux yeux des Américains.
Le système bancaire Suisse n’est
aujourd’hui plus perçu pour ce qu’il était et
n’est plus aussi bien capitalisé qu’il ne
l’était. Il souffre également d’un manque de
confidentialité qui n’existait pas il y a de cela quelques
années.
La décision de la Suisse de lier sa
devise à l’Euro a certainement poussé de nombreux
investisseurs à se demander si la devise et le système bancaire
du pays sont aujourd’hui aussi sûrs qu’ils l’étaient
autrefois.
En 2007, la Département de la Justice
des Etats-Unis lançait une enquête criminelle contre l’UBS
et Crédit Suisse ainsi que d’autres banques Suisses pour avoir
offert à des Américains des services bancaires leur permettant
d’éviter de payer des taxes dans leur pays. En 2009, UBS
acceptait de livrer le nom de 4450 de ses clients Américains à
l’IRS.
L’Union Européenne a
également enquêté sur certains comptes Suisses au cours
de ces dernières années grâce à des données
obtenues illégalement dans le cadre d’une lutte contre
l’évasion fiscale.
En 1934 fut mise en place la loi bancaire
Suisse stipulant le code de confidentialité qui fit de la Suisse un
paradis fiscal durant tant d’années. Singapour tente
aujourd’hui de s’inspirer de cette loi et offre des dispositions
bancaires de confidentialité comparables à celles qui
existaient autrefois en Suisse.
Le système bancaire de Singapour offre
un niveau de confidentialité encore jamais vu et dispose de lois
protégeant la confidentialité des individus tout en permettant
aux banques de fournir des informations aux autorités
étrangères procédant à des enquêtes
criminelles.
Des modifications en termes de
confidentialité devraient apparaître et en rendre les termes
encore plus compliqués, grâce notamment aux actions de
l’US’FACTA – Foreign Account Tax Compliance Act. Cette loi demande aux institutions
financières étrangères de fournir les détails des
comptes détenus par leurs clients Américains détenant
plus de 50.000 dollars à l’IRS.
A partir de janvier 2014, si une institution
financière étrangère venait à refuser de lui
livrer ces informations, l’IRS pourrait mettre en place une taxe de 30%
sur ses revenus et ceux de ses clients. Selon les dires, d’autres pays
tels que la Chine et la Suisse pourraient tirer parti de cette loi.
Le fait est que, pour la Suisse et de
nombreux autres pays, les Etats-Unis sont la brute effrayante qui vient vous
soutirer jusqu’à l’argent de votre déjeuner.
Singapour apparaît quant à lui comme le binoclard trop
intelligent pour laisser la brute prendre le dessus.
Singapour n’impose pas
d’impôts sur les revenus étrangers de ses citoyens et
entreprises et ne prête donc que peu d’attention aux comptes
tenus par ces derniers auprès de banques étrangères. Les
autorités Singapouriennes ne tirent donc aucun intérêt
à livrer des informations concernant les comptes en banques ouverts
à l’intérieur de leurs frontières par des
étrangers.
Les pays étrangers ne sont pas
autorisés à aller ‘pêcher’ des informations
relatives à leurs citoyens détenant des comptes en banques
à Singapour et doivent avoir des raisons solides pour enquêter
sur les activités du compte en banque d’une personne –
comme par exemple une enquête criminelle.
A mesure que les affaires personnelles
deviennent également celles du gouvernement, il semble parfaitement
légitime pour les individus que de se mettre à la recherche
d’alternatives. Singapour semble embrasser parfaitement son nouveau
modèle Suisse et ne semble pas se soucier du fait que la brute de la
cour de récré veuille ou non soutirer à d’autres
l’argent de leur déjeuner, parce que ce qui est certain,
c’est qu’il n’obtiendra rien du tout.
Singapour est devenu,
au cours de ces dernières années, l’un des centres
bancaires favoris des plus fortunés. Et la cité-Etat
développe aujourd’hui un autre marché pour le moins
attrayant – celui du stockage sécurisé d’or et
d‘argent physique.
Plus tôt cette année, la branche
du ministère du Commerce et de l’Industrie chargé de faciliter
la croissance des entités Singapouriennes à
l’étranger et de promouvoir le commerce du pays,
annonçait son projet de faire de Singapour le centre asiatique du
commerce d’or physique. Au cours de ces dix dernières
années, elle souhaite multiplier par cinq la part du marché des
métaux précieux représentée par Singapour.
Aujourd’hui, la cité-Etat opèrerait environs 2% du
marché animé de l’or – en tonnes.
Au début du mois d’octobre, le
gouvernement Singapourien abolissait sa taxe de 7% sur l’or et l’argent,
espérant ainsi transformer la cité-Etat en le centre de
prédilection du commerce des métaux précieux. Il vise
à rivaliser directement avec Londres et Zurich. Dans les deux villes,
la TVA n’est pas applicable au commerce de l’or.
Contrairement à d’autres pays
qui offrent également des systèmes de stockage et de commerce
d’or, Singapour aimerait financer le marché haussier de
l’investissement et du havre financier en dehors des devises
fiduciaires.
Les ports francs de Singapour permettent aux
non-résidents de stocker de l’or dans le pays sans avoir
à payer de taxes ou à signer de formulaire de douane. Cette
confidentialité attire ceux qui désirent conserver leur or en
dehors de la juridiction de leur pays et particulièrement ceux dont le
gouvernement est en banqueroute et recherche d’autres sources de
financement.
Jan Skoyles
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