Bruce Pile a écrit
un article particulièrement intéressant les effets de Bale III
sur l’or. Ci-dessous une traduction de la principale partie, vous
pouvez trouver l’article ici sur
Seeking Alpha.
Au cœur du brouhaha incessant qu’est le
débat autour du rôle de l’or en tant que monnaie, une voix
s’est récemment faite entendre et vous
voudriez peut-être savoir ce qu’elle a dit. Nombreuses sont les
voix intéressantes à avoir proclamé que l’or
n’a aucune utilité.
Warren Buffet, par exemple, est connu pour avoir
dit que nous ne faisons rien de plus que creuser des trous pour y extraire de
l’or et d’en creuser d’autres afin de l’enterrer
à nouveau avant de poster des gardes autour. Selon lui, l’or
n’a aucune utilité. Et toute personne qui regarderait ce que
nous faisons avec l’or depuis la planète Mars nous prendrait
pour des cinglés.
Mais une autre voix, bien plus importante que
celle de Buffet, et prônant tout le contraire, s’est
également faite entendre au cours de ces six derniers mois. Il ne
s’agit pas de la voix d’un analyste ou d’un expert, ou de
quelque personne que ce soit, bien que beaucoup soient d’accord avec elle
- et je fais partie de ces gens. Cette voix, c’est celle d’un
groupe, d’un club, qui a été décrit comme le plus
exclusif et puissant des clubs du monde. Le New York Times l’a surnommé ‘celui qui
établit les règles du système bancaire global’
– la banque centrale de toutes les banques centrales.
Ce groupe se réunit quatre fois par an dans
une petite ville Suisse portant le nom de Bâle. Edward Jay Epstein a
écrit un article à son sujet pour le magazine Harper’s
en 1983, dans lequel il décrit sa crainte de tout ce qui est public et
la sophistication de ses membres. Ce groupe dispose d’un abri
antiatomique, d’un hôpital entier, et de 30 kilomètres
d’archives souterraines. Il donnerait presque à la Fed des
allures de stand de hot-dogs.
Sa voix est importante. Et lorsqu’elle
s’est élevée, qu’a-t-elle dit ? La banque
centrale de toutes les banques centrales n’a pris la parole que trois
fois depuis sa création en 1974. En 1988, elle mettait en place le
Traité de Bâle I, puis le Traité de Bâle II en
2004.
Elle ne fait que très rarement entendre sa
voix. Elle n’établit aucune loi, mais dans le monde bancaire, ce
qu’elle dit a de l’importance. Bâle I et II
appréhendaient la monnaie de la manière qui était à
la mode à l’époque – obligations gouvernementales,
titres adossés à des créances hypothécaires,
monnaie fiduciaire, etc…
L’or y était comptabilisé
comme étant du capital, un actif Tier III
(et donc pas comme une monnaie réelle). Il pouvait servir de
réserve sur prêts à hauteur de 50% de sa valeur, un peu
comme le serait une œuvre d’art. Depuis 2004, beaucoup d’eau
a coulé sous les ponts. Tout ce qui est lié à un
prêt immobilier est aujourd’hui perçu comme toxique,
beaucoup de pays sont au bord du défaut et la course à la
dévaluation fait rage. Le Comité de Bâle a donc
été poussé à établir quelques changements,
bien que je ne commenterai ici que deux
d’entre eux.
Le plus significatif de ces changements est le
passage de l’or d’un actif Tier III
à un actif Tier I, soit un actif identique
à de la monnaie ou des obligations. Pour la première fois en 42
ans, l’or réintègre notre système monétaire
en tant que monnaie. Toutes les banques du monde en possèdent, non pas
en tant qu’actif de troisième classe, mais comme capital, comme
monnaie. Il ne s’agit donc pas de n’importe quelle voix, mais de
la voix ultime. L’or a été retiré de notre
système monétaire par Nixon en 1971, alors qu’il
abolissait le système de l’étalon or en mettant fin
à la possibilité pour les gouvernements étrangers
d’échanger leurs dollars contre de l’or.
Le Comité de Bâle n’est pas le
seul à viser à une remonétisation de l’or. Les
plus importantes maisons de courtage, telles que JP Morgan, commencent
à accepter de l’or comme collatéral, un rôle
traditionnellement joué par des obligations ou des actifs équivalents.
En février 2011, lorsque la décision de Bâle
n’était encore qu’une timide rumeur, le Wall Street Journal publiait un
article intitulé J.P.
Morgan Will Accept Gold As Type Of Collateral, et donc la phrase choc
était : ‘L’or ne s’est pas encore
réinventé un rôle en tant que devise. Mais il n’en
est pas loin.
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