Le graphique présenté ci-dessous est
tiré d’un récent article du Daily
Reckoning et présente la moyenne des
prévisions du prix de l’or faites par des analystes et
enregistrées par Bloomberg au cours de ces dernières
années. Il montre que depuis 2007, une majorité
d’analystes ont prédit que le prix de l’or continuerait de
grimper puis se stabiliserait au cours de ces deux prochaines années
avant de connaître un déclin brutal qui mènerait son prix
à des niveaux très inférieurs à son prix initial
après 4 à 5 ans. Par exemple, en 2007, la prévision
moyenne était un prix de l’or à 650-700 dollars qui
puisse passer à 750-800 dollars au cours de l’année 2008
avant de passer en dessous de la barre des 600 dollars avant 2012. Tous les
analystes, sans exception, ont prédit un prix de l’or
après quatre ans bien inférieur à ce qu’il est
aujourd’hui.
Cela n’a absolument rien à voir avec le
sentiment qui serait de rigueur si le marché haussier de l’or
touchait à sa fin. Il est fort probable, voire certain, que vers la
fin du marché haussier de l’or, les analystes prédisent
une tendance à la hausse sur le long terme.
L’article dont vous avez pu trouver le lien plus
haut est fardé d’erreurs plutôt sérieuses.
L’une des plus notoires est le fait que la Chine et l’Inde
représentent 47% de la demande globale en or. Pour affirmer une telle
chose, il faut commettre l’erreur d’appliquer une analyse de
marché traditionnelle au marché de l’or.
Pour toutes les matières premières sauf
l’or, le ratio stock-flux est relativement bas, ce qui signifie que les
réserves disponibles (dans les entrepôts, les coffres…)
sont très faibles par rapport à la quantité consommée
par le processus commercial. Il est souvent de moins d’un an, mais
toujours de plus de deux semaines. Cela signifie que pour analyser le lien
entre l’offre et la demande, pour toute matière première
excepté l’or, il est généralement sensé de
comparer la consommation d’une année à la production de
la même année. Pour ce qui est de l’or en revanche, les
réserves disponibles sont plus de 75 fois supérieures à
la production minière annuelle. Cela veut dire que si
l’intégralité des activités de l’industrie
minière venaient à cesser une année durant, les
conséquences n’en seraient que très légères
en termes de réserves totales disponibles. Cela signifie
également qu’il est insensé de comparer les
quantités d’or vendues dans un pays en un an à la
production de la planète pour cette même année et
d’utiliser ensuite le résultat obtenu comme un indicateur de la
contribution de ce pays à la demande annuelle globale.
Une erreur similaire serait de minimiser les actions de la
Fed. Le prix de l’or en dollars est principalement
déterminé par la perception de ce qui arrive ou est sur le
point d’arriver au dollar, ce qui est principalement
déterminé par les actions de la Fed.
Le marché de l’or est un marché
global, et ce qui influence la demande en or dans une partie du globe peut avoir
des effets sur son prix dans une autre partie du monde. L’or ne pourra
jamais enregistrer des gains substantiels par rapport à une devise
saine. Si, par exemple, le dollar était soudainement transformé
en une devise saine suite à une promesse de la Fed de cesser
d’en imprimer, alors il ne fait aucun doute que le prix de l’or
en dollars chuterait, et ce peu importe ce qu’il se passe dans le
même temps en Inde ou en Chine. Dans cette situation
hypothétique, le prix de l’or chuterait en termes de dollars,
mais il ne chuterait pas nécessairement par rapport aux autres
devises.
La principale raison de se montrer haussier quant au prix
de l’or en dollars est que les ignorants qui dirigent la Fed pensent
réellement pouvoir venir en aide à l’économie en
imprimant de la monnaie à partir de rien. Plus leur économie
s’affaiblit, plus ils créent de nouvelle monnaie, et plus ils
créeront de monnaie, plus leur économie s’affaiblira.
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