Le gaz de schiste
est un type de gaz naturel qui se retrouve à plusieurs milliers de
mètres sous terre et reste enfermé dans des feuillets rocheux de schiste.
Différent des gazes conventionnels
présents près de la surface, le gaz de schiste ne peut pas
être extrait à l’aide d’un simple forage.
Dans les années 40, l’entreprise texane
parapétrolière Halliburton
a mis au point une technique d’extraction par fracturation hydraulique (fracking) consistant à
injecter à très haute pression un mélange d’eau,
de sable et de produits chimiques dans le but de provoquer une explosion et
de relâcher ainsi le gaz. C’est précisément cette
technique d’exploitation qui soulève un certain nombre
d’inquiétudes concernant la pollution, notamment des nappes phréatiques
et qui, donc, se retrouve actuellement au cœur d’importants
débats.
Comme dans nombre de problèmes environnementaux, le gaz
de schiste n’est malheureusement discuté qu’au niveau
national et sur le plan politique. Il est donc le sujet d’un
débat ardu entre les défenseurs et les détracteurs de ce
type d’exploitation. Parmi les défenseurs des exploitations des
gazes non-conventionnels, l’on compte, hormis évidemment les
potentiels producteurs, des politiciens. Ceux-ci affirment que les risques
environnementaux ne sont pas si importants contrairement à ce que ses
détracteurs voudraient faire croire. Ils mettent aussi en avant
l’exemple des États-Unis qui exploitent déjà ce
gaz depuis plusieurs années avec beaucoup de bénéfices
économiques et retombées sociales.
Dans un entretien accordé au journal Le Monde Michel
Rocard, l’ancien premier ministre de Mitterrand, compare les
ressources françaises en gaz de schiste avec celles du Qatar en gazes
conventionnels et voit ces ressources comme une manne du ciel pour le budget
de l’État et pour les prix du gaz mais aussi comme une source
d’indépendance énergétique nationale.
Parmi les détracteurs du projet, on retrouve de
nombreuses organisations non-gouvernementales qui essayent de mobiliser
l’opinion publique et cherchent à influencer les
décisions du gouvernement à travers les représentants de
Europe Écologie les Verts. Ils mettent notamment en avant le fait que
les risques écologiques sont beaucoup plus élevés que
les bénéfices économiques en donnant l’exemple de
la Pologne où seulement 10% des ressources disponibles ont pu
être effectivement récupérées.
Tandis qu’aux États-Unis le gaz de schiste est une
réalité depuis les années 40 et assure à
présent environ
20% des besoins
énergétiques, il est accueilli en France d’une
manière moins enthousiaste. Après avoir accordé en 2010 64
permis de forage (dont 15 concernaient l’extraction des
hydrocarbures non-conventionnels), le gouvernement UMP a passé en 2011
une loi
au sujet de l’exploitation du gaz de schiste, décriée par
l’opposition socialiste et écologiste comme insuffisante car
elle n’interdit explicitement que la fracturation hydraulique mais ne
dit rien des nouvelles techniques d’extraction
développées récemment par la société
téxane Chimera Energy comme
la fracturation
pneumatique.
Plus récemment en septembre 2012, le nouveau gouvernement
socialiste et écologiste réitère cette interdiction et rejette
les nouvelles demandes de permis. Toutefois cette démarche
n’est toujours pas satisfaisante pour les partenaires
écologistes de la majorité parlementaire qui annonçaient
vouloir déposer une
proposition de loi visant à « interdire
définitivement toute exploration et exploitation » de cet
hydrocarbure non conventionnel et ce, « quelles que soient les
techniques utilisées ».
Le fondement de cette initiative est
évidement le principe
de précaution qui perçoit dans le gaz de schiste une
situation possiblement risquée ayant un impact sur la santé
humaine et la qualité de l’environnement. Une décision
visant à interdire toute exploration et exploitation de ces gaz serait
néanmoins risquée et
arbitraire.
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