S’étant quelque peu écartés en
raison du climat d’incertitude qui a plané autour des
élections présidentielles et des négociations au sujet de
la falaise fiscale, les investisseurs sont aujourd’hui de retour sur
les marchés.
Et ils sont sur le point d’avoir des surprises.
Tout d'abord, le plus récent rapport du Commitment of Traders indique que les investisseurs sont
aujourd’hui plus haussiers qu’ils ne l’ont
été depuis 2007. C’est là quelque chose
d’extraordinaire compte tenue de l’étendue des
problèmes auxquels fait actuellement face l’économie
globale. La seule raison possible qui pourrait justifier une attitude
à ce point haussière est la décision des banques
centrales de continuer d’inonder le système de toujours plus de
liquidités, poussant les actions vers de nouveaux records à la
hausse.
Le problème, c'est que les banques centrales ont
atteint les limites de leurs politiques. La BCE a promis d’acheter des
obligations à l’infini sous réserve qu’un pays
fasse préalablement une demande officielle de plan de sauvetage.
Et c’est bien entendu quelque chose qu’aucun
pays d’Europe ne désire faire parce que a) cela signifierait
ouvrir leurs registres aux agents de l’Union Européenne, et b)
tout plan de sauvetage officiel nécessite la mise en place de mesures
d’austérité qui, et le cas de la Grèce en est le
meilleur exemple, s’avèrent être un désastre pour
les hommes politiques.
De l'autre côté de l'étang qui nous
sépare, les Etats-Unis ont publiquement annoncé la mise en
place de politiques QE3 et QE4, rassurant ainsi les haussiers qui
s’imaginent que les marchés sont partis pour atteindre de
nouveaux records. En revanche, les bilans de la Fed demeurent virtuellement
inchangés d’année en année. Nous avons
récemment pu voir que le ressenti se fait de plus en plus grand face
à la prétendue efficacité des plans de QE mis en place
par la Fed. C’est cela même qui, aux côtés des
discussions autour d’éventuelles restrictions budgétaires
aux Etats-Unis, a maintenu les prix de l’or et de l’argent
à des niveaux relativement bas au cours de ces quelques derniers mois.
Les investisseurs sont donc majoritairement haussiers dans
le même temps que les banques centrales financent les limites
politiques et professionnelles de leurs outils monétaires. En plus de
cela, l’économie globale est à nouveau en phase de
contraction. Il faut dire qu’elle ne se soit jamais réellement
remise, mais lorsque les banques centrales injectent 10 trillions de dollars
au sein du système, cette nouvelle monnaie doit bien aller quelque
part.
En effet, il semblerait que les pressions inflationnistes
se fassent plus importantes à l’échelle globale. Nous
pouvons le voir au travers des manifestations et troubles sociaux qui se
développent sur les marchés émergents, la hausse des
prix, la réduction des marges des corporations et multinationales et
la hausse des prix des produits de consommations.
Combien de fois avez-vous ouvert un nouveau sachet de
café, une nouvelle boîte de céréales ou tout autre
emballage de nourriture pour vous rendre compte qu’il
n’était déjà plus qu’à moitié
plein ? Ce n’est pas de chance… L’inflation ne fait
pas qu’exploser à la figure d’un système, elle
s’y installe d’abord doucement. Les corporations mettent
déjà en place des stratégies (hausse des prix,
réduction du contenu des paquets…) pour y faire face.
L’une des idées
clés dont se souvenir est que les marchés ne reflètent
pas toujours la réalité. Bien souvent, ils reflètent une
idée. Et cette idée peut parfois s’avérer
n’être autre qu’une désillusion. C’est
pourquoi les investisseurs ont aujourd’hui une attitude
haussière face au marché des actions (qui souffriront bien
entendu de l’inflation) et sont moins enthousiastes face à
l’or et à l’argent (qui bénéficieront de
l’inflation).
Comme le montrent les prix des
médicaments, de la nourriture et de l’énergie, le
génie de l’inflation est déjà sorti de sa lampe.
Et les choses ne feront que s’aggraver. Le comportement des prix de
l’or et de l’argent sur le court terme peut très bien
n’avoir rien à voir avec leur attitude sur le long terme.
Ceci étant dit, les
marchés nous offrent à tous l’opportunité de
positionner leur portefeuille dès à présent, alors que
les choses sont encore relativement calmes. Il semblerait que tout se soit
arrêté deux mois durant dans l’attente des
résultats des élections présidentielles aux Etats-Unis
et en Chine.
Mais ce calme relatif prend aujourd’hui
fin, et les problèmes auxquels nous faisions face en 2012 –
l’inflation généralisée, la crise de la dette en
Europe, les difficultés économiques du monde
développé – sont dès à présent en
train de repointer le bout de leur nez.
Les investisseurs les plus futés tirent dès
à présent avantage de la situation en positionnant leur
portefeuille. Si vous ne vous êtes pas encore préparé
à la grande chute de l’Europe, vous devriez considérer
mon récent rapport intitulé ‘What
Europe’s Collapse Means
for You’, qui explique comment se développera la crise et les
solutions qui s’offrent à vous pour vous en protéger.
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