Mes chères contrariées, mes chers contrariens
!
Les choses finalement, et contrairement à ce que je pensais,
avancent plus vite. Il faut dire que nos mamamouchis ont trouvé un
nouveau concept positif de novlangue pour nous « vendre » toutes
ces évolutions. Il tient bien sûr au mot
"sécurisation" sur lequel je fais une petite fixation depuis
quelques jours.
Si vous avez aimé l’épisode sur la
sécurisation de l’emploi – qui est en fait une augmentation
de la flexibilité sans précédent et donc in fine de la
précarisation –, vous allez adorer les épisodes suivants
sur la sécurisation des allocations chômage que l’on a
évoquée hier et celui consacré à la
sécurisation des retraites dont on va parler aujourd’hui.
Lorsque ces différents points auront bien été
sécurisés, je pense que vous vous sentirez bien en
sécurité. Certes un peu fauchés, mais bien
sécurisés, et comme c’est la gauche qui le fait, ce sera
forcément beau et juste. Nous serons dans un monde merveilleux,
où il y aura le mariage pour tous et la retraite pour plus grand
monde.
Donc on apprend aujourd’hui que les retraites
complémentaires devraient être désindexées, ce qui
est le premier pas vers tout simplement une baisse des pensions que l’on
ne pourra pas quoi qu’il arrive payer compte tenu du ratio
actifs/retraités/chômeurs/montant élevé des
retraites.
Retraites
complémentaires : la menace d'une désindexation
Patronat et syndicats, qui gèrent les régimes de
retraites complémentaires Arrco et Agirc, cherchent des solutions pour « sauver
» ces régimes.
Le choix ? Augmenter les cotisations ou baisser les pensions.
Le MEDEF propose de désindexer la revalorisation des retraites
complémentaires par rapport à l'inflation : en 2013, la revalorisation
des retraites serait inférieure de 1,5 point à celui de
l'inflation, puis inférieure d'un point les années suivantes
jusqu'en 2017.
Une hausse de la cotisation employeur de 0,1 point est
également sur la table.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’il y aura
certainement un peu de tout cela en même temps. Imaginer que les
retraites pourront, dans un contexte de pression
fiscale énorme, être financées uniquement par une
augmentation des cotisations est illusoire.
Pour mémoire, le déficit des retraites
s'élèverait de 20 à 25 milliards d'euros en 2020. Or ce
sont 11 millions de retraités qui sont concernés par une
éventuelle réforme de l’Agirc-Arrco.
Réforme des retraites, réseaux sociaux, l'influence de
Google, entrepreneurs en Irlande...
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l'évolution des
retraites !
Retraites complémentaires : des solutions douloureuses se
profilent !
Les pensions de retraites complémentaires Arrco
(salariés) et Agirc (cadres) seront-elles
revalorisées comme d'habitude le 1er avril prochain ? Rien n'est moins
sûr. Patronat et syndicats se retrouvaient ce mardi au siège du
MEDEF pour une troisième séance de négociation pour
« sauver » ces régimes dont la situation financière
est chancelante. Le temps presse maintenant pour 11 millions de
retraités concernés qui se demandent à quelle sauce ils
vont être mangés. Car il y a le feu. Si rien n'est fait, le
déficit Agirc-Arrco dépassera les 10
milliards d'euros en 2017. Et les réserves financières seraient
épuisées dès 2017 pour l'Agirc
et en 2020 pour l'Arrco.
Comme pour la sécurisation de l’emploi, les syndicats,
totalement dépassés par une situation financière
cataclysmique à tous les niveaux, devraient se résigner
à une telle solution de désindexation qui sera bien sûr
comme à chaque fois qualifiée de « temporaire »
(vous savez, le célèbre temporaire qui dure ad vitam aeternam)
sous réserve que les petites pensions (inférieures à 1
100 ou 1 000 euros par mois) soient épargnées.
Le MEDEF milite également pour un relèvement de
l'âge légal de départ pour bénéficier de la
retraite complémentaire à l'horizon 2019.
Enfin, et c’est essentiel, Jérôme Cahuzac, le ministre du Budget, a déclaré
dans une interview au quotidien Les Echos du 15 janvier, « qu'une
désindexation des pensions des régimes complémentaires
serait un élément d'appréciation très important
».
Car suivant la nouvelle méthode du gouvernement Ayrault, une
décision, si elle était prise par les partenaires sociaux,
pourrait servir de modèle pour une réforme en profondeur du
financement des régimes de retraite de base.
D’après les dernières informations disponibles,
cette question sera abordée au printemps.
Les retraites vont baisser. C’est inéluctable. Personne
ne veut y croire, mais par petites touches, chaque année, les
restrictions seront plus fortes que l’année
précédente. Je ne pensais pas que le mouvement serait aussi
vite visible en ce début d’année 2013.
Pour continuer avec les bonnes nouvelles, partons maintenant aux
États-Unis. Vous savez, ce grand et immense pays en voie de réindustrialisation grâce à
l’extraordinaire, que dis-je l’exceptionnelle richesse
dégagée par l’exploitation non polluante et même
conseillée pour la santé des nourrissons des gaz de schiste
(c’est ironique, comme de bien entendu).
Je me suis trompé. Encore une fois. Je n’ai pas su voir
venir cette réindustrialisation majeure qui
va bouleverser durablement le paysage économique mondial (comme de
bien entendu c’est ironique).
On apprend donc aujourd’hui que :
L’activité
manufacturière est en baisse aux USA
L'activité manufacturière de New York continue de
baisser, selon l'indice Empire State de janvier publié aujourd'hui par
la Banque centrale américaine (Fed), pour le sixième mois
consécutif. Cet indice s'établit à
- 7,8, perdant 0,5 point par rapport au chiffre de décembre alors que
les analystes prévoyaient au contraire un rebond de l'Empire State
à 2,0, niveau qui aurait marqué une reprise de
l'activité manufacturière.
Eh bien c’est plutôt raté... Enfin, heureusement
que Ben le Bernanke fait tourner ses rotatives
à billets car je n’ose imaginer la reprise américaine
sans ce flot ininterrompu de liquidités qui inonde
l’économie depuis plus de cinq ans maintenant.
Le salon de
l’auto
Tiens, d’ailleurs, à propos de la reprise
américaine toujours. J’entends partout que c’est une
année extraordinaire là encore pour les constructeurs
automobiles américains. C’est forcément vrai. Même
qu’il paraît que l’on a jamais
autant vendu de voitures chez tonton Sam. Il faut dire que le parc y est
vieillissant (enfin tout ça c’est ce que l’on vous dit).
En réalité, en 2007 il y a eu 16 millions de
véhicules vendus aux USA. En 2012, année record historique de
tous les temps grâce à une reprise inouïe de
l’économie américaine… les ventes ont atteint les
14 millions de véhicules soit légèrement en dessous de
leur record de 2007, mais c’est sans doute mon esprit chagrin qui me
fait voir ce genre de chiffres.
Si nous continuons notre petit voyage et que l’on retourne sur
le vieux continent en Europe, chez nos « zamis
» et voisins allemands, on apprend que :
L'Allemagne
revoit à la baisse ses ambitions en matière de croissance
J’adore ce type de titre. Oh... Rien de grave mes braves contrariens, c’est juste nos ambitions que
l’on revoit à la baisse, vous savez, dans la vie, c’est
important de faire preuve d’un peu d’humilité, il ne faut
pas être trop ambitieux, donc on va revoir nos prétentions
à la baisse, vous êtes contents j’espère.
Donc la croissance mirifique allemande s’est soldée par
une hausse énooooorme de 0,7 % du PIB en
2012.
J’en suis encore tout
ébaubi, c’est une performance à peine croyable.
Heureusement qu’ils vendent des voitures parce que sinon je crois
qu’ils auraient été en récession. Je sens que
bientôt Angela va moins faire la maligne… enfin je
m’égare. Répétez après moi, les Allemands
sont les plus beaux, les Allemands sont les plus forts, on devrait tous
être allemands… Quoique, je ne sais pas si vous avez
remarqué, ces derniers temps on commence à moins nous
rabâcher le modèle allemand, mais ne soyez pas inquiets, on a
trouvé le nouveau qui va vous convenir, eh oui... C’est la
Grèce !
Pour les prévisions, Berlin indique que son PIB ne
progresserait que de 0,4 % en 2013 avant de rebondir à 1,6 % en
2014… Mais fin 2013 début 2014, on décalera tout
ça à 2015, mais pour l’instant il ne faut pas
désespérer le peuple. D’ailleurs, vous avez vu en
Grèce, cela fait cinq ans qu’ils leur disent que ça ira
mieux demain… enfin l’année prochaine.
Allez, poursuivons ce festival puisque l’actualité a
été particulièrement riche aujourd’hui et revenons
chez nous.
Renault veut
supprimer 7 500 postes en France d’ici 2016
Le groupe compte sur 5 700 départs naturels et exclut tout plan
de départs volontaires. Eh oui, ce sera uniquement des départs
forcés !! Comme le compte n’y est pas avec les départs
naturels, il ne reste plus qu’à désigner d’office
les non-volontaires qui rejoindront les cohortes du Pôle Emploi,
où leur avenir sera bien, bien sécurisé.
Renault va donc se délester d’environ 15 % de ses effectifs
en France.
Je maintiens donc avec force qu’il faut se préparer
à une évolution dramatique des capacités de
l’État-providence qui vont se réduire comme peau de
chagrin.
C’est sur la double hypothèse d’une crise
monétaire et d’une fin programmée de l’État-providence
qu’il faut baser votre gestion patrimoniale et votre
préparation.
Au bout du compte, il n’y aura que deux catégories de
personnes : ceux qui se seront préparés et les autres.
Charles SANNAT
Directeur des Études Économiques Aucoffre.com
www.Lecontrarien.com
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