Il est tout à fait possible
qu’au cours des mois durant lesquels nous nous approchions dangereusement de
la falaise fiscale, vous ayez passé le plus clair de votre temps à lire des
analyses détaillées sur ce à quoi ressemblerait le bas du précipice.
Mais si c’est le cas, vous ne
les avez pas lues ici.
Jamais Casey research n’a pensé que l’avenir aurait pu nous réserver
autre chose que ce dont nous venons de faire l’expérience.
Ce que je veux dire par là,
c’est que nous n’avons jamais supposé que les Républicrates
et les Démocains auraient pu laisser prévaloir
quoique que ce soit qui ressemble de près ou de loin à des mesures
d’austérité et qui les empêche de dépenser tels les frères saouls qu’ils
sont.
Alors que les details du fameux compromis entre les deux partis sont
disponibles quasiment partout, je résumerai ici la situation en citant ce qui
en ressortira:
- 75%
des contribuables Américains verront leurs impôts augmenter, et les plus
fortunés seront également les plus touchés. Bien entendu, si vous faites
partie de ceux qui ne paient pas de taxe, cela ne vous concernera en
rien.
- Ce
qui devrait inquiéter tout le monde, mais qui ne le fera pas, c’est que
plutôt que de réduire les déficits, sans parler de la dette, la loi
s’assure de ce qu’au cours de ces 10 prochaines années, les excès
actuels de dépenses gouvernementales entraîneront une augmentation de la
dette des Etats-Unis d’au moins 10 trillions de dollars – pour un total
de 25 trillions de dollars. Une telle somme représente 150% du PIB avant
prise en compte des passifs non capitalisés.
- Oh,
et oubliez le point ci-dessus, parce que selon les projections, les taux
d’intérêts devraient demeurer aux alentours de leur record historique à
la baisse. Mais lorsqu’ils commenceront à grimper, et ils le feront, le
déficit et la dette du gouvernement explosera.
Et voilà que les medias s’en
retournent à leur discussion autour du ‘grand combat politique’ et de la
nouvelle augmentation du plafond de la dette… *baîllements*
Et cette fois-ci, les Républicrates prendront les choses en main et, un peu
comme quand Gandalf rencontre le démon Balrog dans le Seigneur des Anneaux, s’écrieront ‘VOUS NE
PASSEREZ PAS !’.
Mais le Seigneur des Anneaux
est une œuvre de fiction. Dès qu’un petit doigt joufflu et rose viendra
tapoter sur l’épaule de l’opposition, la croissance de la dette pourra
continuer sur sa lancée.
Cela correspond exactement au Continuum que j’ai écrit il y a quelques semaines.
Les démocraties Occidentales
approchent du précipice – non pas de la falaise fiscale mais des chutes du
Niagara du socialisme. Malgré une croissance de la dette du gouvernement
depuis 9,9 trillions à 16,4 trillions de dollars (65%) en l’espace d’un
mandat présidentiel, le changement apporté par ces dépenses n’a été que très
minime. Nous sommes proches de la chute libre.
J’entends déjà certain d’entre
vous s’écrier ‘Attendez ! Regardez la reprise du PIB au cours du
troisième trimestre de 2012 !’.
Malheureusement, je me dois de
vous dire que selon le Bureau de l’Analyse Economique, une majeure partie de
cette croissance provient…
… des dépenses réelles et des
investissements du gouvernement fédéral qui ont augmenté de 9,5% au cours du
troisième trimestre de 2012. Les dépenses de la défense nationale ont
également augmenté, avec 12,9%.
Est-ce un hasard que cela se
soit produit à l’approche des élections ? Je me le demande…
Et qu’en est-il des données
qui reflètent l’état de santé de ce qui pourrait s’appeler ‘l’économie
réelle’, et non des actions de notre Etat, suceur de sang ?
Comment s’est porté le secteur
des exportations au cours du troisième trimestre de 2012 ? Une fois
encore, selon le Bureau de l’Analyse Economique…
… les exportations réelles de
biens et services ont augmenté de 1,9% au cours du troisième trimestre de
l’an dernier, contre une augmentation de 5,3% lors du deuxième trimestre de
l’année.
Les choses ne se passent donc
pas si bien que ce qu’on aimerait nous faire croire…
A dire vrai, en ignorant la
part du PIB représentée par le gouvernement des Etats-Unis, qui est désormais
de 45,6%, l’économie réelle est pour le moins clopinante.
Il est généralement préférable
pour les écrivains de présenter les choses le plus simplement possible. Nous
pouvons résumer le sujet de la dette et du déficit grâce à cinq points assez
digestes.
- Les
Américains (et les citoyens d’autres démocraties en déclin) ont pris
pour habitude de manger dans l’auge publique, et les choses ne sont pas
prêtes de changer. C’est la nature humaine qui veut ça.
- Ce
passage au socialisme assure la poursuite de l’expansion du deficit du gouvernement et, pour des raisons que
j’expliquerai plus loin, ne fait qu’aggraver la situation.
- La
dette du gouvernement, déjà impayable, continuera d’augmenter.
- Parce
que le gouvernement doit répondre au premier point présenté ci-dessus,
et parce qu’il ne produit rien en-dehors de guerres et de régulations
qui nuisent aux entreprises, il se rabat sur des politiques socialistes
depuis longtemps dépassées.
- Lorsque
ces politiques pèsent sur la classe productive à tel point que
l’économie devient une opération gouvernementale – et nous sommes très
proches de ce point aujourd’hui – le patrimoine qu’il reste à la nation
finit par disparaître et le château de carte finit par s’effondrer,
laissant place à des désordres sociaux d’importance. C’est à ce
moment-là que la force constabulaire militarisée enfilera ses gants de
cuir et commencera son travail.
De mon humble avis, ces cinq
points résument parfaitement l’avenir de la dette et du déficit des
Etats-Unis.
Malheureusement, ce type de
scénario ne prend pas en compte toute une série de toxines fiscales
endémiques qui ont déjà été injectées dans les veines de l’économie. Ces
‘autres’ pourraient très bien exacerber et macérer ce qu’il reste de capacité
à fonctionner au gouvernement.
Les autres
Pour garder les choses le plus
simple possible, j’ai joint ici une image qui représente avec la plus grande precision les mécaniques actuelles de la determination de l’économie par le gouvernement.
Lorsque
je dis ‘les autres’, je fais reference aux
mécanismes qui ne sont jamais abordés par les médias grand public, mais qui
posent assez de problèmes pour nous mener à un crescendo de décomposition et
d’effondrement.
Laissez-moi illustrer le fond
de ma pensée grâce à plusieurs exemples, à commencer par…
Les prêts étudiants
aux Etats-Unis
Sérieusement ? Je dois rembourser ça ?
Sans même avoir vos lunettes
sur le nez, vous pouvez voir que la situation des étudiants aux Etats-Unis
est bien pire que la situation du crédit.
La manière dont fonctionnent
actuellement les prêts étudiants n’est pas viable, parce qu’une majorité des
étudiants qui ont contracté un prêt ne l’ont pas utilisé pour se lancer dans
une carrière qui puisse un jour leur permettre de le rembourser. Pire encore,
ils ne peuvent pas se séparer de leur prêt étudiant – et ne le pourront pas
tant que l’oncle Sam leur demandera plus de papier. Selon la loi, il est
impossible de se débarasser de sa dette par la
banqueroute, et l’oncle Sam a les yeux partout et a accès aux moindres
détails de la vie de ses citoyens, qui ne peuvent donc se contenter de
l’ignorer. Il continuera de tout faire pour récupérer ses sous.
J’ai une amie travailleuse
d’une vingtaine d’années qui ne gagne pas grand-chose mais doit plus de
100.000 dollars à l’Etat pour son prêt étudiant contracté dans l’espoir de se
lancer dans une carrière à laquelle elle ne parviendra jamais. Je me rappelle
avoir été endetté de 3000 dollars après mes études, et il m’a fallu plusieurs
années pour les rembourser. Je ne peux qu’imaginer ce que représente une
dette de 100.000 dollars pour un jeune diplômé.
Un jour viendra où le problème
des prêts étudiants devra être réglé soit pas un remboursement soit pas un
défaut, et soit le débiteur soit le créditeur aura à prendre ses
responsabilités. Puisque 80% des prêts étudiants sont garantis par le
gouvernement, il ne fait aucun doute que les contribuables Américains – de
moins en moins nombreux - seront appelés à la rescousse.
Les passifs
non-capitalisés des Etats
Oups, c’est de ma faute !
Que le malheur s’abatte sur
les Etats qui sont au premier rang de la campagne qui gère et ruine les
nations. Ce sont les Etats qui emploient toute une armée de bureaucrates, de
policiers, de pompiers et de travailleurs sociaux pour rendre ‘service’ au
public avant de partir à la retraite. Et lorsqu’ils le font, ils peuvent
compter sur une pension garantie à vie dont ceux qui travaillent dans le
public n’ont entendu parler que de la bouche de leurs grand-parents.
En conséquence, les Etats ont
généré des obligations non financées dont la somme s’élèverait à 2,8
trillions de dollars. Le déficit de la Californie s’élève à 200 milliards de
dollars selon des données publiées par State Budget Solutions.
Non pas que vous devriez le
savoir, mais dans notre monde Orwellien, le
gouvernement ne respecte pas les mêmes règles du jeu que tout le monde. Voici
ce qu’en dit State Budget Solutions :
‘Selon notre étude, les Etats
au déficit le plus élevé sont la Californie, l’Illinois, le New Jersey et
l’Ohio. Les gouvernements utilisent une méthode comptable particulière connue
sous le nom de GASB et qui diffère de celle du secteur privé. Sous GASB, les
fonds de pension du gouvernement ne représentent pas la valeur réelle des
fonds de pension. Si les Etats devaient respecter les mêmes règles que le
secteur privé, leurs passifs s’avèreraient bien plus dramatiques’.
Une fois encore, quelqu’un
devra finir par payer. Ne regardez pas plus loin que votre miroir pour savoir
qui.
A
suivre…