Guerre des changes : les cours
de l’or "profiteront de la dévaluation des devises"
Aujourd’hui,
15/02/2013 : L’or
a encore baissé vendredi matin à Londres, cotant à un niveau bas de six mois
sous les 1 627 dollars l’once, alors que le dollar US a continué à augmenter
sur le marché des changes. Le cours est passé sous les 1 612 dollars l’once
juste avant 15H00 (GMT).
L’euro contre l’or est
au-dessous de 1 208 euros l’once, encore au niveau de son bas de huit mois
atteint mardi.
Les nouveaux chiffres en
provenance des Etats-Unis hier ont montré que le fameux gestionnaire de hedge
fund George Soros a réduit de moitié ses positions sur les ETF or les trois
derniers mois de 2012.
« [L’or] n’est plus à la
mode », convient un négociant du marché professionnel à Londres.
« Les yeux sont tournés vers les actions. »
Les marchés boursiers
européens ont récupéré les pertes précédentes vendredi, en restant inchangés
pour la semaine, tous comme les indices des commodités.
Les prix des bons souverains
majeurs sont retombés, poussant les taux d’intérêt vers le haut.
« Les perspectives pour
une meilleure croissance mondiale ont augmenté le coût d’opportunité de
détenir de l’or », a affirmé Scotia Mocatta dans son dernier rapport Metals
Matters Monthly.
Pour l’argent, au contraire,
« le potentiel pour une reprise économique stimule la perspective pour
la demande industrielle », a ajouté Scotia Mocatta.
Les cours de l’argent ont
baissé aussi vendredi matin, dépassant la chute de 2,3% de l’or pour la
semaine mais atteignant seulement un niveau bas de cinq semaines à 30,20
dollars l’once. L’argent cotait à 29,97 dollars l’once juste avant 15H00
(GMT).
Les ministres des finances du
G20 se réunissant à Moscou ont déclaré aujourd’hui qu’ils souhaitaient
changer le débat de « dévaluation compétitive » (où les pays
luttent pour gagner des ventes à l’export en affaiblissant leurs devises
individuelles) à une discussion sur la croissance économique.
Mais « la guerre des
changes est ce que nous avons besoin pour sortir l’économie mondiale de la
crise », a écrit Lars Christensen, chargé de recherche sur les marchés
émergeants à la Danske Bank, sur son blog personnel, The Market Monetarist.
« L’assouplissement
monétaire est préférable aux solutions alternatives populistes, le
protectionnisme et la déflation. »
Les cours de l’or « vont
profiter au final de la dévaluation des devises », a affirmé un
négociant de métaux précieux de Londres dans un rapport.
« Pourquoi pensez-vous
que les banques centrales et les fonds souverains achètent toujours de
l’or ? », demande-t-il, se référant à l’annonce hier, par le World
Gold Council et publié dans son trimestriel Gold Demand Trends, d’une demande du secteur officiel atteignant un pic de 50 ans.