Bertrand Kern (PS), Maire de Pantin (Seine-Saint-Denis), a
publié le 21 mai 2013 une
tribune dans le journal Libération,
dans laquelle il s’alarme de « l’urgence de remettre
en cause le droit absolu de propriété ».
Le
raisonnement est simple. Le Maire socialiste rappelle que le
« droit de propriété est en France un droit
« inviolable et imprescriptible »,
« inviolable et sacré » depuis
1789 ». Mais il souligne qu’en revanche, « ce
n’est qu’avec le préambule de la Constitution de 1946 que
sont apparus les droits sociaux comme le droit à la
sécurité. Or ce droit n’est pas, lui, reconnu comme
«inviolable», ni même «sacré». »
Le
problème reste entier. Quand deux droits se télescopent, il est
tout simplement impossible de conserver les deux. Ce n’est pas une
question d’idéologie ou de volonté, c’est une question
de réalité et de logique.
Bertrand Kern propose en réalité de substituer le
droit au logement au droit de propriété.
L’abolition
de la propriété privée n’est pas une grande
nouveauté, elle est le socle de la pensée communiste. Il semble
que le Maire de Pantin la réinvente aujourd’hui,
auréolée de la lumière des bonnes intentions de
l’état nounou.
La bonne
intention ne change malheureusement rien au résultat. Le respect de la
propriété privée est, en contrepoint de son abolition
dans le cauchemar communiste, le socle de notre société. Et sa
remise en cause fissure l’ensemble de notre civilisation.
La
légitimité de l’État à confisquer son bien
à un individu au nom de la dignité d’un autre, est bien
le projet du socialisme réel. Et à ce titre, l’impôt
fonctionne déjà sur ce principe aujourd’hui en France.
L’appel
du Maire socialiste a donc une portée plus symbolique que patrimoniale,
car entre les expropriations pour création de ZAC, et
l’impôt sur la fortune, la propriété est
déjà tout à fait tranquillement agressée dans
notre pays.
En revanche,
sur le plan symbolique, ce genre de tribune installe un peu plus
profondément dans les consciences l’idée que la
misère des uns est liée à la propriété des
autres. Elle retourne la vérité en accusant arbitrairement
celui qui a d’avoir pris à celui qui n’a pas, pour
justifier que celui qui n’a pas puisse légitimement prendre
à celui qui a.
En
dernière analyse, elle fournit à la jalousie les armes de ses avidités.
Elle culpabilise insidieusement celui qui a, et défend celui qui veut
prendre.
Ces bases là sont malheureusement celles de
l’appauvrissement et de la décadence. Quand c’est le
voleur qui a raison, et que l’on accuse la victime, il ne faut pas
espérer aller vers plus de paix, de richesse, et de vérité.
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