Le taux de participation lors des
premières élections législatives européennes en
Croatie le 14 avril 2013 a été un maigre 21%. Ce n'est que le dernier exemple en date de la
déconnexion qui existe entre les décideurs de l'Union
européenne (UE) à Bruxelles et les électeurs dans les
différents États membres du continent.
Moins d'un quart des Croates ont ainsi décidé
d'aller aux urnes. Ceci est sans doute révélateur de la
désillusion des citoyens croates à l’égard de alors
même que la Croatie est prête à adhérer à
l'Union le 1er juillet prochain. Ce phénomène ne se semble
d’ailleurs pas se cantonner au cas de la Croatie.
Le Parlement européen, où
siègent 754 députés, est le seul organe de
décision directement élu de l'UE. En tant que tel, il
représente l'unique possibilité pour les électeurs
à travers l'Europe de jouer un rôle direct dans
l'élaboration des politiques de l’Union.
Il est également l'organe de
décision le plus faible de l'Union. Bien que les différents
traités successifs aient donné au Parlement européen un
peu plus de prérogatives, il lui manque encore quelques-uns des
pouvoirs législatifs fondamentaux que l'on trouve au sein des
parlements nationaux. Il n'a même pas de droit d'initiative pour
proposer un texte et doit demander formellement à la Commission de le
faire en son nom.
Or, l'élite politique de l'Union
européenne continue de prôner qu’une « union
sans cesse plus étroite ». Ce serait à la fois ce
que les peuples d'Europe veulent mais aussi ce dont ils auraient besoin.
Reste que les tendances électorales ne semblent pas du même
avis. Après avoir atteint un taux de participation de 62% lors des premières
élections législatives européennes en 1979, la
participation électorale n’a pas cessé de diminuer à chaque élection
parlementaire européenne ultérieure.
En février 2013, les électeurs
italiens ont aussi manifesté leur mécontentement en votant massivement
pour un parti politique mené par un comédien. Cette élection
est rapidement devenue une source d'embarras pour l'ancien Commissaire
européen et Premier ministre italien Mario Monti.
En effet, les sondages
récents officiels montrent
que le soutien à l'UE est au mieux mitigé. Seuls 33% des
Européens déclarent avoir confiance en l'Union
européenne, alors que 29% d’entre eux déclarent que l'UE
représente quelque chose de très négatif pour eux.
La crise économique qui couve toujours
à Chypre ainsi que dans le reste de l’Union a envoyé aux
électeurs croates un rappel brutal, à savoir que la poursuite
de l'intégration politique européenne pourrait ne pas
être une panacée.
Ce faible taux de participation
électorale semble indiquer que la plupart des Croates en ont pris
bonne note.
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