A
premier abord, la propagation de la surveillance à grande
échelle par le gouvernement des Etats-Unis
révélée ces derniers jours – à la
manière des champignons géants qui progressent sur des
kilomètres sous les forêts du Michigan – est
extraordinaire. Mais je maintiens qu’il existe une corrélation
inverse entre les capacités techniques du gouvernement à
récoler des données et sa compétence à les
utiliser à quelque fin que ce soit. Nos gouvernements ont tendance
à devenir ineptes, inefficace, impuissant et incapable, ce peu importe
le compost d’informations qu’il parvient à accumuler.
Pour
ce qui est d’espionner leurs citoyens, les Nazis et les Soviets
étaient bien plus avancés que nous et n’utilisaient en
matière de technologie rien de plus que des écoutes
téléphoniques et des armoires à classeurs. Notre
techno-narcissisme nous pousse à admirer bien plus que nous le
devrions la magie informatique. Ce qui ferait bien plus de mal aux
Américains – et qui fonctionnerait bien mieux – serait de
faire des Etats-Unis une nation de mouchards. C’est bien entendu une
possibilité, mais je ne lui accorde que peu d’importance parce
que le respect de l’autorité nécessaire pour cela est
absent au sein de notre société, et s’érode
maintenant depuis des décennies, ou devrais-je dire depuis que Kennedy
a été assassiné.
Ironiquement,
Barack Obama est arrivé où il en est aujourd’hui parce
qu’il a prétendu être la réincarnation de JFK
– un adepte du changement jeune et dynamique – et il nous a fallu
des années pour nous rendre compte qu’il n’est rien de
plus qu’une série de platitudes enroulées dans plusieurs
couches de bonnes intentions frappées d’une date de
péremption qui hélas est aujourd’hui
dépassée. Ses problèmes actuels semblent plus être
liés à une faute d’attention qu’à son
intention – tout particulièrement son échec de faire
appliquer la loi par le secteur bancaire. Ses récentes tentatives
télévisées de défendre sa cause donnent
l’impression qu’il ne fait que se laisser tristement porter par
le courant.
Les
évènements sont la responsabilité de celui assis sur le
siège du conducteur, et non des officiels du gouvernement. Nous sommes
entrés en zone Koyaanisqatsi – rien
n’est plus équilibré, depuis nos opérations
financières jusqu’à nos relations géopolitiques et
l’état de la nature sur notre planète. Trop de stress a
été accumulé, une peur palpable laisse penser que
quelque chose doit finir par lâcher. Etonnamment, des cassures
politiques sont apparues ces derniers mois là où on les
attendait pas : en Suède et en Turquie. Que diable cela
signifie-t-il ? Je me pose la question de savoir si les
révélations faites par Edward J. Snowdon au sujet de
l’appareil de surveillance des services de renseignements
Américains verront naître des mouvements de protestation dans
les rues de Washington le 4 juillet prochain. Peut-être suis-je
simplement en train de rêver à mes vagues souvenirs de 1969,
mais il faut dire que les deux évènements ont quelque chose de
similaire. Nous savons que les cinglés des armes à feu ont
prévu ce qu’ils appellent une ‘marche armée’
au travers de la capitale de notre nation. Très franchement, je ne
trouve pas ça plus mal. Nous devons rappeler au gouvernement
qu’il existe déjà assez d’armes aux Etats-Unis pour
tempérer ses excès lourdauds. Voici venue l’heure pour
d’autres groupes de se joindre à la manifestation du 4
juillet !
Ce
qui serait le plus satisfaisant serait de voir marcher les esclaves des
prêts étudiants, et qu’ils finissent par brûler
leurs contrats sur l’Ellipse. J’attends avec impatience ce moment
magique où des millions de jeunes diplômés ruinés
transmettront le message au travers de Twitter et
Facebook qu’ils en ont assez de payer le prix gonflé de leurs
diplômes inutiles en ‘marketing’ et en ‘études
sur l’égalité des sexes’. Ne trouvez-vous pas
étonnant que ce ne se soit pas encore passé (Bien que le taux
de défaut gonfle si rapidement qu’une renonciation
générale puisse être accomplie sans fanfare
publique) ?
Il
sera intéressant de voir si le gouvernement des Etats-Unis s’en
prend à Mr. Snowdon, qui se cache actuellement à Hong Kong qui,
comme vous le savez certainement, appartient à la Chine. Tout cela
a-t-il le potentiel de devenir un embarras de première classe ?
L’anniversaire des Etats-Unis est dans moins d’un mois,
voilà qui nous donne juste assez de temps pour que cette affaire
atteigne sont point culminant. Le gouvernement devra certainement faire
quelque chose d’ici là. Au vu de sa tendance à trop agir,
il pourrait se planter le clou dans le pied. Snowdon est déjà
acclamé en héros national. Il sera intéressant de voir
quelle sera la réaction si les fédéraux le
traînent hors d’un avion les menottes aux poignets. Notons en plus
de cela que Snowdon a clairement expliqué ses actions : ‘Au
public de décider si ces programmes et politiques sont justes ou
non’.
Qui
pourrait résumer la situation plus simplement ?
Edward J. Snowdon, lanceur
d’alerte contre la NSA
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