La science avance à la vitesse
de l’éclair. Le ‘réplicateur’ de Star Trek qui
semblait autrefois tant tiré par les cheveux est désormais parmi nous.
Voici par exemple : Vous vous êtes coupé l'oreille? Imprimez-en une autre
La semaine
dernière, des chercheurs de l’université de Hangzhou Dianzi,
en Chine, ont dévoilé une imprimante 3D baptisée Regenovo.
Contrairement aux imprimantes 3D classiques, qui fonctionnent grâce à du
plastique ou de la poussière de métal, Regenovo
imprime des tissus vivants – comme ces petites oreilles.
L’équipe de
Hangzhou Dianzi n’est pas la seule à imprimer des
membres du corps humain. Plus tôt cette année, une équipe de l’université de Cornell à Ithaca, New York, présentait également une
imprimante capable de répliquer des oreilles, et Organovo,
à San Diego, serait sur le point de fabriquer des foies humains.
Une imprimante 3D équipe une femme d’une nouvelle paire de
mâchoires
L'an dernier, le magazine New Scientist
publiait un article intitulé 3D Printer Provides Woman with a Brand New Jaw
Une Belge de 83 ans est à nouveau capable de mâcher, de
parler et de respirer normalement grâce à une nouvelle mâchoire qu’elle doit
à une imprimante 3D. Créées à partir de poudre de titane sculptée grâce à un
laser très précis, ses nouvelles mâchoires se sont prouvées aussi efficaces
que l’étaient ses mâchoires de naissance avant qu’une infection du nom
d’ostéomyélites n’en ait eu raison.
Les médecins responsables de cette révolution ont
conscience qu’il s’agit d’une première. ‘C’est la première fois qu’une
personne voit ses mâchoires entièrement remplacées’, expliquait Jules Poukens, chercheur à la tête des opérations à Biomed, département de recherche médicale de l’université
de Hasset, en Belgique. ‘C’est un premier pas très
prudent’.
Les chercheurs de Hasset ont
soumis des radios IRM à l’imprimante 3D pour façonner les mâchoires de leur
patiente aux bonnes mesures, qui les a ensuite reproduites grâce à des
particules de titane. Les mâchoires ont ensuite été couvertes d’une couche en
céramique. Aucun détail n’a été laissé de côté, pas même les cavités
permettant l’attachement des muscles et les canaux qui permettent le passage
de nerfs mandibulaires – ainsi que les structures de support d’implants
dentaires dont la patiente pourrait avoir besoin dans le futur.
Pour lui permettre de vivre à nouveau une vie normale, la
reproduction en titane de ses mâchoires a été plongée dans des cellules
souches avant d’être placée dans l’abdomen de la patiente pour y développer
des tissus biocompatibles. En 2009, des chercheurs sont également parvenus à
reproduire les os d’un pouce, ouvrant la voie au remplacement de phalanges à
l’aide d’IRMs.
L’équipe s’est dite très impressionnée de l’opération, qui
a eu lieu en juin 2011 mais n’a que très récemment été révélée.
Besoin d’un organe ? Imprimez-le !
Je vous conseille de lire cet article : Scientists 3-D Print
With Human Embryonic Stem Cells
Les imprimantes 3D peuvent produire des armes, des ailes
d’avion, de la nourriture et bien d’autres choses, mais voilà qui pourrait
être la plus folle de ses créations : des cellules souches embryonnaires
humaines.
En utilisant des cellules souches comme ‘encre’, des
chercheurs Ecossais espèrent pouvoir concevoir des organes et tissus. Une
équipe de l’université Heriot-Watt utilise une
technique dite à valves pour déposer sur une surface des cellules entières
sculptées selon une forme spécifique.
Les cellules flottent dans une ‘encre biologique’, pour
reprendre le terme utilisé par les chercheurs qui ont développé cette
technique. Ils sont parvenus à créer de petites gouttes d’encre contenant
cinq cellules ou moins, d’une variété de tailles et de formes. Pour produire
ces ensembles de cellules, l’équipe a imprimé des cellules avant de les
mélanger à de l’encre biologique vierge pour former des gouttes ou sphères de
cellules. Les cellules se regroupent ensemble dans ces sphères. La taille de
ces gouttes, ou sphères, est la clé du bon fonctionnement de l’expérience, parce
que les cellules nécessitent des conditions particulières pour agir
normalement. C’est pourquoi les imprimantes 3D ont tant d’importante pour la
recherche biologique.
Après avoir été éjectées d’une petite valve, les cellules
nouvellement créées se sont avérées être vivantes et viables, et capables de
se transformer en n’importe quelle cellule du corps humain. C’est la première
fois que quiconque est parvenu à imprimer des cellules souches embryonnaires,
comme l’expliquait Will Wenmiao Shu, professeur à Heriot-Watt.
Les mots ‘fascinant’ et ‘remarquable’ peuvent à peine
décrire cette technologie. ‘Incroyable’ est un terme plus approprié. Je ne
peux qu’imaginer les avancements que nous verrons ces vingt voire cent
prochaines années.