La nomination de Janet Yellen au poste de Directrice du Comité des Gouverneurs
de la Réserve Fédérale a été acclamée par les marchés financiers et la presse
financière. Wall Street perçoit sa nomination comme une promesse de poursuite
des politiques d’argent facile. L’état d’esprit du moment contraste beaucoup
avec les débats que l’on a pu observer lorsque le nom de Larry Summers était toujours en tête d’affiche. Les
commentateurs pensaient que Summers se serait
montré trop prudent, trop sévère en matière d’inflation, ou simplement trop
proche des grosses banques.
Le fait est qu’il n’y aurait
eu aucune différence entre les politiques monétaires de Yellen
et celles de Summers. Peu importe qui est au
sommet, les politiques monétaires resteront majoritairement inchangées :
l’impression monétaire de grande ampleur sera poursuivie pour porter secours
aux grosses banques. Certains détails pourraient être modifiés, mais s’il est
des changements à prévoir, ils se manifesteront dans la forme plutôt que dans
le fond.
Yellen, comme Bernanke,
Summers, et tous ceux qui gravitent dans l’orbite
de la Fed, croient en les principes économiques Keynésiens. Aux yeux des
économistes qui partagent le point de vue de Yellen,
la solution à la récession est de dépenser toujours plus en imprimant de
l’argent. Wall Street n’a pas besoin de s’inquiéter des réductions d’achats
d’obligations de la Fed sous le règne de Yellen.
S’il est une chose à souligner, c’est que la création monétaire de la Fed est
susceptible d’augmenter.
Ce qui est évident aux yeux de
ceux qui ne sont pas capturés par le système est que les politiques
monétaires de la Fed sont à l'origine de notre crise financière actuelle. De
la même manière que pendant la Grande Dépression, la stagflation des années
1970 et toutes les autres récessions de ce dernier siècle, la crise actuelle
résulte de la création de monnaie et de crédit par la Réserve Fédérale, à
l’origine d’une croissance économique insoutenable.
Plutôt que d’autoriser les
mauvais investissements et la mauvaise dette d’être liquidés, la Fed ne cesse
de tenter de les soutenir. Elle injecte toujours plus de monnaie dans le
système, continue d’empiler de la nouvelle dette au-dessus de la dette
existante. Et Yellen continuera dans cette voie, et
pourrait même s’avérer être une version de Ben Bernanke
sous stéroïdes.
Aux yeux de Yellen, les cycles économiques sont des évènements
aléatoires qui apparaissent juste comme ça. La possibilité que la Fed
elle-même puisse être responsable des phases de croissance et de récession
économiques ne pourrait pas lui traverser l’esprit. Elle ne traverserait
jamais non plus celui des autres employés de la Fed. Ils continueront de
penser comme ils l’ont fait des décennies durant, d’interpréter les données
économiques et les performances des marchés au travers de la longue-vue
Keynésienne, et de conseiller les mêmes politiques erronées au fil du temps.
En conséquence, le peuple des
Etats-Unis continuera de souffrir de la diminution de son pouvoir d’achat et
de son niveau de vie en déclin. La reprise fantoche dont on parle aujourd’hui
n’est due qu’aux politiques d’argent facile de la Fed. Mais la Fed ne pourra
continuer indéfiniment d’acheter des trillions et des trillions de dollars
d’actifs. Le quantitative easing devra un jour
prendre fin. Quand ce moment sera venu, l’économie devra faire face à la
hausse des taux d’intérêts, à la mauvaise dette et aux mauvais
investissements, et à une Réserve Fédérale assise sur plusieurs trillions de
dollars d’obligations sans valeur.
Avec Yellen
à la barre, le futur de l’économie des Etats-Unis est sombre. Voilà une
raison supplémentaire de mettre fin à notre système de planification
économique centrale en fermant les portes de la Fed. Retirer le sparadrap
pourra nous faire du mal sur le court terme, mais sur le long terme, tout le
monde s’en trouvera mieux loti. Et la douleur sera majoritairement ressentie
parmi les politiciens, les grosses banques et tous ceux qui bénéficient du
système actuel. Mettre fin au capitalisme de copinage et nous tourner vers le
marché libre et une monnaie saine est le seul moyen qui s’offre à nous pour
relancer l’économie et redonner vie à la classe moyenne.