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Premier bilan de la libéralisation du marché de l’électricité

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Published : January 14th, 2014
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En 2007, le marché européen de l’électricité a été « totalement » ouvert à la concurrence. Il l’était déjà pour les entreprises, il l’est désormais également pour les particuliers. Il était temps de le faire, tant ce projet était en germe au sein des instances communautaires depuis déjà de longues années. Une directive de 1996 avait posé les premières pierres de cette libéralisation qui a tardé à se concrétiser. Il faut dire que l’ambiance intellectuelle en France, couplée à une résistance forte au sein d’EDF, n’ont pas aidé à passer ce cap nécessaire.


Le Monde diplomatique, brûlot de l’antilibéralisme, a récemment encore rappelé le fait que les prix de l’électricité ont augmenté entre 2001 et 2006 dans des pays qui avaient libéralisé ce secteur, tels que la Suède.


Notons, tout d’abord, que ce n’est pas parce que les prix augmentent que la libéralisation est nécessairement un échec. Il conviendra d’être un peu plus rigoureux que ne l’est Le Monde diplomatique en analysant cette hausse des prix en Suède. Dans ce pays, il a été décidé, depuis déjà 1997, de mettre fin progressivement à la production d’énergie nucléaire. Ladite production n’a pas encore été stoppée mais la Suède est un bien moindre producteur que ne l’est la France, par exemple. Or, comme l’a rappelé François Pouzeratte, associé d’Eurogroup, c’est, en très grande partie, la forte production d’énergie nucléaire en France qui expliquait, jusqu’à maintenant, une hausse annuelle « modérée » des prix de l’électricité. De quoi faire réfléchir un peu ceux qui souhaitent l’arrêt immédiat de cette production, même si le renouvellement du parc nucléaire risque, en effet, de coûter assez cher.


Ensuite, l’auteur de l’article du Monde diplomatique, Tristan Coloma, oublie un point fondamental : le poids des taxes qui pèsent lourdement sur la facture d’électricité (à hauteur de 30%) et, donc, sur le pouvoir d’achat des consommateurs puisque ce sont eux qui payent plusieurs d’entre elles, comme la contribution au service public de l’électricité introduite en janvier 2003.


En outre, malheureusement, les ouvertures à la concurrence en France sont toujours très conditionnelles au point de nous faire parfois presque regretter l’ancien système. Comme dans le domaine ferroviaire, les opérateurs privés doivent passer par un réseau qui demeure public pour vendre leur électricité aux consommateurs, faussant quelque peu la concurrence.


À cet effet, une autorité administrative « indépendante » a été créée pour scruter et administrer cette libéralisation partielle : la Commission de régulation de l’énergie. Ladite Commission reconnaît elle-même qu’on est en présence d’une « fausse » concurrence puisqu’il existe, en réalité, deux marchés : le marché régulé (EDF est concernée) et le marché dérégulé qui compte huit entreprises (Direct Énergie, Enercoop,etc). Qui plus est, une loi, la loi NOME, oblige EDF à vendre un quart de sa production d’énergie nucléaire à ses concurrents à « prix coûtant » mais le tarif est, en réalité, élevé, ce qui explique certaines difficultés des nouveaux entrants. Mais ces difficultés doivent être nuancées et mises en parallèle avec certains avantages dont ils bénéficient et qui montrent bien à quel point nous nous trouvons dans un secteur faussé par les multiples interventions étatiques. En effet, plusieurs des concurrents d’EDF tentent d’innover en proposant une énergie « verte ». D’un point de vue commercial et éthique, ce choix est difficilement contestable, tant il y a une influence forte de certaines organisations internationales en faveur de la croissance verte. Toutefois, le consommateur ne devrait pas oublier que l’électricité photovoltaïque, pour ne citer qu’elle, est fortement subventionnée en France et explique le niveau assez importante de la contribution au service public de l’électricité précitée.


C’est sans doute la raison pour laquelle les comparateurs de prix placent EDF en « queue de peloton ». Mais, paradoxalement, ce sont les « nouveaux entrants » qui semblent le plus bénéficier des largesses de l’État qui, fidèle à une conception de la concurrence périmée, s’intéresse, avant toute chose, au nombre d’acteurs sur le marché, fût-il artificiel, plutôt qu’à une approche véritablement dynamique de la concurrence.


 

 

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Ronny Ktorza, diplômé de l'IEP d'Aix-en-Provence et d'HEC, est avocat depuis janvier 2011
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Ok pour les taxes, mais pour ce qui est de "En outre, malheureusement, les ouvertures à la concurrence en France sont toujours très conditionnelles au point de nous faire parfois presque regretter l’ancien système. Comme dans le domaine ferroviaire, les opérateurs privés doivent passer par un réseau qui demeure public pour vendre leur électricité aux consommateurs, faussant quelque peu la concurrence. ", là on est dans le "négationisme": si il y a eu nationalisation, c'est essentiellement parce que du fait de la concurrence/propriété 'privée', puis du fait de la guerre(mais les faits étaient patents avant guerre), les capacités productive et de transport étaient insuffisantes.
Que viens faire là dedans la "concurrence/propriété 'privée',"? Simple: regardons actuellement quelle entreprise investit dans quelque réseau que ce soit pour ne pas être à zéro stock, pour ne pas être à flux tendu...L'électricité ne se stocke pas, d'un point de vue pragmatique, le seul moyen qu'on ait trouvé pour le faire(cela s'entend à l'échelle d'une entité comme notre pays) c'est le réservoir d'altitude dans lequel on pompe aux heures de demande minimale, et dont on utilise l'eau pour produire de l'électricité en cas de besoin. Personne n'envisage de tel investissement.
On me répondra que maintenant on a le nucléaire, contrairement à l'avant guerre...Mais oui, privatisons le nucléaire à vil prix, gardons les frais prévisibles pour l'Etat(quand même!), et attendons le prochain Fukushima...Grâce à l'entretien "optimisé"...
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Ok pour les taxes, mais pour ce qui est de "En outre, malheureusement, les ouvertures à la concurrence en France sont toujours très conditionnelles au point de nous faire parfois presque regretter l’ancien système. Comme dans le domaine ferroviaire, les  Read more
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