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Prévisions pour 2014

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Published : February 03rd, 2014
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Category : Editorials

Avant de nous pencher sur l’année qui s’étale devant nous, observons celle qui vient de s’écouler. Presque rien n’a changé. Les trois marchés majeurs – actions, obligations et or – seront influencés cette année par les mêmes forces qui les ont façonnés en 2013, mais une différence clé sera à noter. Cette année, le prix de l’or va grimper.

En janvier 2013, mes prévisions pour l’année se concentraient sur trois évènements spécifiques. La hausse du rendement des obligations américaines sur 10 ans, le gonflement des bilans de la réserve fédérale et le déclin du ratio or/argent.

Deux de ces évènements se sont déroulés comme je m’y attendais, mais le troisième n’a pas confirmé les deux autres.

1)     Hausse du rendement des obligations américaines sur 10 ans

En janvier 2013, je pensais que le rendement de 2% des obligations sur 10 ans était crucial. Je le percevais comme un point critique qui, une fois atteint, signalerait la fin de la répression financière par la Fed. Je m’attendais à ce que ce taux de rendement indique l’incapacité de la Fed à maintenir les taux d’intérêts à des niveaux artificiellement bas, parce que les forces de marché auraient commencé à prendre le dessus. En d’autres termes, le point de tournant aurait dû se manifester à l’heure où les investisseurs vendaient plus d’instruments de dette que la Fed n’en achetait. Ce déséquilibre aurait engendré une hausse des rendements.

Les rendements ont approché à plusieurs reprises la barre des 2% au cours des premiers mois de 2013. Finalement, la barre des 2% a été franchie en mars, alors que la Fed se préparait pour la réunion du FOMC. Le marché pensait que la Fed annoncerait la réduction de son programme de quantitative easing. Après qu’elle eut manqué de le faire, les rendements ont augmenté pour atteindre 2,3%. Notons que les rendements des obligations sur 10 ans sont désormais en passe de franchir l’autre palier clé de 3%, ce qui nous mène au point suivant.

2)    Hausse des bilans de la Réserve fédérale

La Réserve fédérale a commencé à gonfler ses bilans à la suite de l’effondrement de Lehman Brothers en septembre 2008, alors qu’elle cherchait à protéger les banques de la crise financière qui s’emparait des marchés globaux. Au travers de son programme de quantitative easing et de swaps de devises avec les banques européennes, la Fed a vu ses actifs atteindre un record de 2,86 trillions de dollars en juillet 2011.

La Fed a ensuite ralenti la cadence, et dix-huit mois plus tard, ses actifs étaient passés à 2,81 trillions de dollars. C’est cet étrange étranglement qui a attiré mon attention en janvier 2013.

Lorsque la Fed fait gonfler ses actifs, elle transforme de la dette en dollars. Mais au lieu de faire prévaloir la théorie économique et monétaire et la sagesse conventionnelle, cette nouvelle monnaie, que la Fed a injecté dans l’économie, n’a pas bénéficié à l’économie des Etats-Unis. Le taux de chômage est resté élevé malgré les tentatives du gouvernement d’en alléger les chiffres. Les salaires réels et les ventes au détail (à l’exclusion des ventes de produits haut de gamme destinés aux riches) ont stagné, et le sentiment positif qui accompagne toujours une expansion économique est resté absent.

La création monétaire a en revanche été relativement favorable aux marchés des actions et de l’or, comme nous le montre le graphique suivant qui illustre leur corrélation. Depuis l’annonce d’un programme de quantitative easing d’un trillion de dollars par la Fed en mars 2009, les deux marchés ont été soulevés par cet excès monétaire, l’or et les actifs de la Fed ayant atteint un record en 2011. Les avancées de l’or et du S&P ont cependant pris fin quand la Fed a cessé d’élargir ses bilans.

24hGold - Prévisions pour 2014

Appréhendés ensemble, ces évènements signifient que les actions n’ont pas grimpé depuis leur record à la baisse d’avant-Lehman pour des raisons de conditions économiques favorables. La nouvelle monnaie créée par la Fed devait aller quelque part, et elle a  terminé sur le marché des actions. Elle a aussi terminé sur le marché de l’or, qui répond toujours à des dévaluations du dollar par des hausses de prix.

Après que l’avancée des marchés des actions et de l’or aient pris fin, je m’attendais à ce que le prix de l’or augmente en 2013 parce qu’il me semblait évident que la Fed continuerait de gonfler ses bilans par la monétisation de la dette. Transformer de la dette en devises est l’unique outil dont disposent les banques centrales. Elles l’utilisent de temps à autre pour couvrir de papier leurs problèmes financiers et les banques insolvables et tenter de relancer l’économie, bien qu’elles soient déjà criblées de dettes.

Les banques centrales ont recours à la monétisation pour dissimuler l’insolvabilité des gouvernements, qui empruntent tout l’argent que les marchés sont prêts à leur prêter. Une fois qu’il leur est impossible de transmettre ses instruments d’endettement au public, les gouvernements ne mettent pas fin à leurs dépenses. Ils forcent au contraire les banques centrales à racheter leur dette et la transformer en devises. Cette destruction des devises engendre une fuite depuis les devises vers les actifs réels, et tant que l’économie n’est plus basée sur des principes stables, elle laisse s’installer l’hyperinflation.

Bien qu’une hausse du prix de l’or et une hyperinflation du dollar soient évidentes à mes yeux, il est toujours difficile d’établir des prévisions temporelles. En janvier dernier, je recommandais donc l’observation d’un indicateur supplémentaire pour soutenir mon analyse.

3)    Chute du ratio or/argent en-dessous de 50

En période de marchés haussiers des métaux précieux, l’argent enregistre de meilleurs performances que l’or, ce qui signifie que le ratio or/argent diminue. A mesure que le prix des deux métaux augmente, celui de l’argent augmente plus rapidement, et il faut de moins en moins d’onces d’argent pour acheter une once d’or.

L’inverse se produit en période de marchés baissiers, qu’il s’agisse de corrections sur le long terme ou de corrections sur le court terme au sein d’un marché haussier. L’argent enregistre des performances inférieures à celle de l’or. Le prix de l’argent – mesuré en pourcentage – diminue plus que celui de l’or.

J’ai donc recommandé d’observer le ratio or/argent en 2013 dans l’éventualité de le voir passer en-dessous de 50, qui représente un important niveau technique. Il demeure un important niveau technique aujourd’hui, puisqu’il n’a pas été franchi. Lorsqu’il le sera, l’argent aura enregistré de meilleurs performances que l’or, ce qui indiquera que les prix des deux métaux seront en train de grimper.

Ayant établi tout cela, tournons-nous maintenant sur l’année à venir. Les douze prochains mois dépendront des mêmes forces – les taux d’intérêts, les bilans de la Fed, et le ratio or/argent qui nous confirmera que les métaux précieux sont à nouveau sur une pente grimpante. Cette dernière force est extrêmement importante.

Des décennies durant, les politiques monétaires de la Réserve fédérale et les politiques fiscales du gouvernement américain ont détruit le pouvoir d’achat du dollar. Les tableaux ci-dessous illustrent l’érosion actuelle du pouvoir d’achat du dollar et d’autres devises du monde, parce que les autres banques centrales du globe poursuivent les mêmes politiques fiscales et monétaires. Contrairement aux années 1970, alors que le mark allemand et le franc suisse offraient un refuge contre un dollar rapidement gonflé, aucune devise ne peut aujourd’hui servir de réserve de valeur.

Taux de changement annuel en % par rapport à l’or

USD

AUD

CAD

CNY

EUR

INR

JPY

CHF

GBP

2001

2.5%

11.3%

8.8%

2.5%

8.1%

5.8%

17.4%

5.0%

5.4%

2002

24.7%

13.5%

23.7%

24.8%

5.9%

24.0%

13.0%

3.9%

12.7%

2003

19.6%

-10.5%

-2.2%

19.5%

-0.5%

13.5%

7.9%

7.0%

7.9%

2004

5.2%

1.4%

-2.0%

5.2%

-2.1%

-0.0%

0.9%

-3.0%

-2.0%

2005

18.2%

25.6%

14.5%

15.2%

35.1%

22.8%

35.7%

36.2%

31.8%

2006

22.8%

14.4%

22.8%

18.8%

10.2%

20.5%

24.0%

13.9%

7.8%

2007

31.4%

18.1%

11.5%

22.9%

18.8%

17.4%

23.4%

22.1%

29.7%

2008

5.8%

33.0%

31.1%

-1.0%

11.0%

30.5%

-14.0%

-0.3%

43.7%

2009

23.9%

-3.6%

5.9%

24.0%

20.4%

18.4%

27.1%

20.3%

12.1%

2010

29.8%

15.1%

24.2%

25.5%

40.2%

25.3%

13.9%

17.4%

36.3%

2011

10.2%

8.8%

11.9%

5.1%

12.7%

30.4%

3.9%

10.2%

9.2%

2012

7.0%

5.5%

4.4%

5.9%

5.2%

11.0%

20.5%

4.4%

2.3%

2013

-28.2%

-16.5%

-23.3%

-30.3%

-31.3%

-19.0%

-12.8%

-30.2%

-29.6%

Moyenne

13.3%

8.9%

10.1%

10.6%

10.3%

15.4%

12.4%

8.2%

12.8%


Taux de changement annuel en % par rapport à l’argent

USD

AUD

CAD

CNY

EUR

INR

JPY

CHF

GBP

2001

-0.1%

8.5%

6.1%

-0.1%

5.3%

3.1%

14.4%

2.3%

2.7%

2002

4.8%

-4.6%

4.0%

4.9%

-11.0%

4.3%

-5.0%

-12.6%

-5.3%

2003

24.0%

-7.3%

1.4%

23.9%

3.2%

17.7%

11.9%

11.0%

11.9%

2004

14.3%

10.2%

6.5%

14.3%

6.4%

8.6%

9.6%

5.4%

6.5%

2005

29.6%

37.7%

25.5%

26.3%

48.1%

34.6%

48.8%

49.3%

44.4%

2006

45.3%

35.3%

45.3%

40.5%

30.4%

42.6%

46.7%

34.8%

27.5%

2007

15.4%

3.7%

-2.1%

7.9%

4.3%

3.1%

8.3%

7.2%

13.9%

2008

-23.8%

-4.3%

-5.7%

-28.8%

-20.1%

-6.1%

-38.1%

-28.2%

3.4%

2009

49.3%

16.1%

27.6%

49.3%

45.0%

42.6%

53.0%

44.9%

35.0%

2010

83.7%

63.0%

75.8%

77.7%

98.5%

77.4%

61.2%

66.2%

93.0%

2011

-9.8%

-11.0%

-8.4%

-14.0%

-7.8%

6.7%

-15.0%

-9.8%

-10.7%

2012

8.2%

6.8%

5.7%

7.2%

6.4%

12.3%

22.0%

5.7%

3.5%

2013

-35.9%

-25.4%

-31.5%

-37.7%

-38.7%

-27.7%

-22.1%

-37.7%

-37.1%

Moyenne

15.8%

9.9%

11.6%

13.2%

13.1%

16.8%

15.0%

10.7%

14.5%

Au cours de ces treize dernières années, l’or et l’argent ont enregistré des taux annuels d’appréciation très importants, malgré le déclin du prix de l’or en 2013. Leurs performances en font deux des meilleures classes d’actifs.

Pour ce qui est du futur, l’or et l’argent continueront d’augmenter tant que Washington poursuivra ses politiques. Compte tenu du fait que le gouvernement continue de dépenser sans cesse et que la Réserve fédérale imprime sans plus s’arrêter (et ce même si elle prévoit de diminuer ses achats d’obligations de 10 milliards de dollars par mois pour les passer à 75 milliards de dollars), au fil du temps, les métaux continueront de grimper.

Je suis certain que la hausse du prix de l’or et de l’argent sera la différence principale entre 2013 et 2014. L’accumulation d’or physique et/ou d’argent physique sur une base de coût moyen demeurera une stratégie clé en 2014. En achetant des métaux physiques, vous investissez sur de la vraie monnaie, et épargner est important, comme je l’explique dans mon article « Saving Real Money ».

Il y a de nombreuses années, Richard Russell parlait de la devise de la Fed comme pouvant être résumée par les termes « l’inflation ou la mort». Le système financier est devenu si anormal que la Fed a dû continuer de favoriser l’inflation pour empêcher le système de dérailler. L’ironie en est que l’effondrement actuel est la conséquence de cette inflation accumulée.

Ce problème est abordé par The Money Bulle : What To Do Before It Pops, un livre que j’ai co-écrit avec John Rubino. Dans notre livre publié en 2004, The Coming Collapse of the Dollar, John et moi-même conseillions à nos lecteurs de parier contre la bulle de l’immobilier avant qu’elle explose, et d’acheter de l’or avant qu’il grimpe. C’étaient bien entendu les deux techniques d’investissement de la décennie.

24hGold - Prévisions pour 2014

Nous pensons aujourd’hui que l’Histoire est sur le point de se répéter. Plutôt que de s’intéresser aux causes de la crise financière de 2008, les gouvernements du monde ont continué dans la même voie, accumulant toujours plus de dette et faisant gonfler toujours plus de bulles sur l’investissement. Nos prévisions pour 2014 sont les mêmes que l’an dernier, le point essentiel étant le potentiel d’un évènement de type cygne noir tel que celui dont nous avons fait l’expérience en 2008 avec l’effondrement de Lehman Brothers. La raison de notre inquiétude est simple : les crises des dettes souveraines et de la solvabilité des banques n’ont pas été résolues, et les banques centrales continuent de poursuivre des politiques monétaires qui sont favorables aux gouvernements et aux banques, et non aux épargnants et aux investisseurs.

Nous restons donc haussier quant à l’or et l’argent, parce qu’une nouvelle crise arrive. Qu’on finesse par l’appeler un « boom final », la ‘fin de la monnaie papier » ou la « deuxième grande dépression », elle changera la done, depusi les investissements qui créent de nouvelles fortunes jusqu’aux monnaies que nous épargnons et dépensons.


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James Turk, toujours des interventions de qualité et une réflexion au dessus du lot. Si mon anglais était suffisant, j'avoue que c'est qq1 que j'aimerais rencontrer.
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c'est celui qui comprend et analyse le mieux le marché de l'or (et de loin ) !
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orpilleur - 2/3/2014 at 6:59 PM GMT
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