In the same category

Sœur fragile

IMG Auteur
Published : April 17th, 2014
756 words - Reading time : 1 - 3 minutes
( 15 votes, 4.5/5 ) , 3 commentaries
Print article
  Article Comments Comment this article Rating All Articles  
0
Send
3
comment
Our Newsletter...
Category : Editorials

Est-ce une si bonne chose que les Etats-Unis aient été perçus, au cours des décennies qui ont suivi la Guerre froide, comme la puissance économique suprême ? Regardez ce que nous avons fait de ce privilège : commis plus de maladresses qu’un ivrogne à la panse trop pleine, occupé une nation étrangère après l’autre, cassé beaucoup de choses, et tué beaucoup de gens – sous le prétexte fabriqué de guerre contre le terrorisme.

En quoi la voie choisie par l’Ukraine nous regarde-t-elle ? Elle a été dans l’orbite de la Russie pendant des centaines d’années, sous une administration comme sous une autre. Sommes-nous désormais déçus que Kiev refuse de répondre aux eurocrates troublés de Bruxelles ? N’était-il pas irréaliste de penser qu’elle puisse choisir de le faire ? La meilleure solution qui s’offre à l’Europe de l’est est un retour de l’Ukraine à son rôle de paillasson silencieux de la Russie, traversé par les pipelines de gaz et de pétrole dont a tant besoin l’Occident. L’idée que les Etats-Unis puissent fournir du pétrole à l’Europe n’est qu’une fantaisie grotesque. Ceux qui se demandent si l’Ukraine pourrait envoyer ses troupes confronter les forces armées russes qui auraient été déployées sur ses frontières devraient réfléchir à la manière dont ces soldats ukrainiens pourront être payés.

Je suis persuadé que la Russie ne peut pas se permettre d’annexer l’intégralité de l’Ukraine. Elle a déjà peine à entretenir ses rues pavées. Il ne fait aucun doute qu’elle ne puisse pas non plus se permettre d’abandonner les ports et bases navales qu’elle loue à la Crimée, malgré les discours anti-russes du gouvernement de Kiev depuis la révolution. L’annexion de la Crimée ne change rien à la disposition des forces militaires russes dans la région. Elles étaient déjà là avant. Compte tenu la taille de la force navale de la Russie par rapport à celle des nations alentours, la mer Noire ressemble depuis longtemps à la baignoire de la Russie. Le fanfaron du Département d’Etat n’a-t-il découvert cela qu’il y a deux semaines ?

L’idée qu’il puisse exister des endroits où les Etats-Unis ne peuvent exercer leur influence semble aussi choquer le Deep State américain – nom que l’on donne à la matrice bureaucrate toxique qui prétend pouvoir tout contrôler et ne parvient qu’à se mettre en position embarrassante dans un monde qui se sépare de plus en plus de toute forme de centralisation. Partout, les nations se divisent, et pour le moment, il n’existe aucun débat public cohérent quant aux possibles ramifications. Venise a voté sa sécession – c’est-à-dire qu’elle ne désire plus envoyer de recettes fiscales à Rome. Voilà qui devrait s’avérer intéressant. Qu’en sera-t-il du vote pour l’indépendance de l’Ecosse qui se tiendra en septembre ? A en juger par les journaux anglais, personne ne s’en inquiète. Et puis viennent les Etats qui ont échoué, l’Egypte, la Syrie, le Yémen, et près de la moitié des nations sub-sahariennes, qui n’ont pas d’économie ou de système politique viable et dont les populations souffrent de la pauvreté. Ce sont là des régions qui soit ne se développeront pas soit ne se redévelopperont pas. Dans cent ans, plus personne ne s’y rendra, et elles ne seront rien de plus que des étendues de savane et de jungle.

Les Etats-Unis feraient bien mieux de s’occuper de ce qui les regarde. Détroit est en banqueroute. Pourquoi envoyer des millions de dollars à Kiev ? Les infrastructures urbaines américaines – réseaux d’eau, d’eaux usées, de gaz et d’électricité – tombent en ruine. Nous n’avons aucune idée de la manière dont nous pourront gérer nos activités économiques d’ici dix ans, une fois que se seront évaporés les mythes du pétrole et du gaz de Schiste, que nous n’aurons plus d’industrie aérienne, que les Américains n’auront plus les moyens d’avoir de voitures, Qu’il n’y aura plus assez de diesel pour faire tourner les grosses fermes de l’Iowa, ni assez de fertilisants à base de pétrole ou de gaz à déverser dans les champs ou encore assez d’électricité pour que puissent fonctionner les arroseurs là où la prairie rencontre le désert. Dans de telles conditions, comment les Américains pourront-ils manger, boire, se rendre d’un point A à un point B, ou encore mettre un toit au-dessus de leurs têtes ? 

Personne ne parle de ces choses-là, et le paysage politique des Etats-Unis n’est qu’un désert de mirages et de monstres de poussière. C’est là la vraie faiblesse des Etats-Unis d’aujourd’hui. Nous sommes incapables de voir ce qui ne va pas chez nous. Pourquoi nous soucier des autres ?


<< Previous article
Rate : Average note :4.5 (15 votes)
>> Next article
James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé, une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde fonctionnera de manière décentralisée et local.
WebsiteSubscribe to his services
Comments closed
  All Favorites Best Rated  
JE FAIS DON DE LA SOMME DE 543.366 EURO POUR AIDER LES PLUS ENFANTS EN SITUATION DIFFICILE. Etant souffrant d'une maladie incurable et interné en ce moment dans un centre de Londres sans mouvement.J'ai décidé de faire don de cette somme,a toute personne pouvant l'utiliser dans du social en vue de créer dans son pays un orphelinat qui portera mon nom sans que ma famille ne le sache. Si vs êtes capable de réussir ce projet pour moi veuillez me joindre d'urgence sur mon mail: ouvalpierre3@yahoo.fr
Toujours intéressants les papiers de J H Kunstler. On dirait (en moins caustique) du Charles Sannat. (Et je ne me moque pas).
http://www.arte.tv/guide/fr/048365-000/la-guerre-des-drones?autoplay=1
Latest comment posted for this article
Toujours intéressants les papiers de J H Kunstler. On dirait (en moins caustique) du Charles Sannat. (Et je ne me moque pas). Read more
merisier - 4/17/2014 at 1:13 PM GMT
Top articles
World PM Newsflow
ALL
GOLD
SILVER
PGM & DIAMONDS
OIL & GAS
OTHER METALS
Take advantage of rising gold stocks
  • Subscribe to our weekly mining market briefing.
  • Receive our research reports on junior mining companies
    with the strongest potential
  • Free service, your email is safe
  • Limited offer, register now !
Go to website.