Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
Tous les trimestres, les fonds d’investissements doivent remplir et adresser à la SEC (un grand machin étatique américain censé surveiller les marchés) une déclaration mentionnant l’ensemble des transactions opérées par le fonds concerné. Il s’agit du document 13F (c’est le nom du formulaire, un peu comme nos « cerfa » à nous).
Vous trouverez en lien en bas d’article la partie sur le site de la SEC où vous pouvez trouver cette mine d’informations.
C’est à partir de cette source d’information que l’agence de presse Reuters a été en mesure de répercuter les dernières modifications plus que substantielles que le « grand » financier mondialement connue George Soros a apporté à son fonds.
En effet, toutes ses participations dans les banques ont été vendues au profit d’entreprises technologiques et du secteur minier (mines d’or plus précisément).
Il a donc vendu :
Citigroup ;
JPMorgan ;
Bank of America.
Ses nouvelles positions sont :
RF Micro Devices (code RFMD), qui est un leader mondial dans la conception et la fabrication de composants haute performance semi-conducteurs. Les produits de RFMD permettent la mobilité dans le monde entier, de fournir une connectivité améliorée et supporte des fonctionnalités avancées pour les combinés cellulaires, ou les infrastructures sans fil, réseau local sans fil (WLAN), CATV / large bande et de l’aérospatiale et de la défense.
Nuance Communications (code NUAN) : Nuance Communications est une multinationale du logiciel qui fournit des applications d’imagerie ou encore des solutions informatiques pour les serveurs et la reconnaissance vocale intégrée, les systèmes d’appels téléphoniques automatisés, les annuaires téléphoniques, services de transcription médicale logiciels et systèmes, la reconnaissance optique de caractères, etc.
Marvel Technology Group (code MRVL) qui est une entreprise américaine qui produit des supports de stockage, des interfaces réseau et des composants semi-conducteurs pour l’informatique.
Nokia Corp (code NOK), qui tente désespérément de vendre à nouveau des téléphones portables et qui, hélas, a totalement raté le virage des smartphones qui a été trusté par Apple en premier lieu qui a été rapidement rattrapé par Samsung. Reste à Nokia à espérer reprendre la main lors de la prochaine rupture technologique dans le domaine du téléphone portable, possibilité sur laquelle semble miser Soros.
Cypress Semiconductor (code CY) : Cypress offre haute performance, à signal mixte, des solutions pour les écrans tactiles, ce sont des « mémoires » hautes performances et c’est le leader mondial des contrôleurs USB.
Si je peux comprendre les investissements précédents, y compris l’idée de Nokia où il s’agit de jouer ce que l’on appelle la « recovery », c’est-à-dire que l’entreprise va très, très mal mais va finir par aller mieux et son cours de bourse aussi, je suis un peu plus sceptique sur le renforcement par Soros de sa participation dans Herbalife (code HLF) qui est une entreprise qui réalise tout de même 4,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires en vendant des espèces de compléments alimentaires profondément dégueux sous forme de liquide immonde et épais (j’ai déjà goûté) ou encore des sortes de barres protéinées parfaitement ignobles… Le tout est vendu par VDI, terme savant qui consiste à exploiter de pauvres vendeurs indépendants qui sont obligés d’acheter leur propre stock en espérant trouver suffisamment de pigeons dans leur entourage pour ne pas avoir à manger de la barre protéinée pendant les 78 prochaines années, histoire de ne pas avoir à mettre le stock forcément acheté à la poubelle…
Ses participations dans des minières aurifères !
Pour nous, les amateurs d’or, voici la véritable bonne nouvelle. Si tout le monde sait bien en écoutant le JT de Claire Chazal que l’or ne sert vraiment à rien, je trouve toujours très savoureux qu’un financier majeur de la planète prenne de telles positions sur l’or alors que l’on déverse au pékin moyen une propagande anti-or à gros sabots…
Soros a donc acheté 3 minières :
Yamana Gold (code AUY) ;
AuRico or (code AUQ) ;
Et enfin New Gold Inc. Cda. (code NGD).
Reprenons donc les indices que nous laisse entrevoir George Soros dans ses choix d’investissements :
Le fait de revendre l’intégralité de ses participations dans de grandes banques mondiales signifie au mieux une fin de cycle sectoriel (en gros, les bancaires ont tellement monté qu’il n’y a plus de potentiel de hausse) et au pire un signal de vente fort sur fond d’un nouvel épisode paroxystique de crainte sur la solvabilité des banques dans un contexte d’arrêt progressif des QE.
Le fait d’investir massivement dans le secteur technologique est assez logique et n’oubliez pas qu’il se profile rapidement (dès 2015) une nouvelle révolution qui sera robotique cette fois. Les humanoïdes vont embarquer, pour être efficaces, à peu près tout ce que le monde compte de technologie de pointe. Les besoins vont donc grandir.
Enfin, Soros couvre son portefeuille avec des actions d’entreprises aurifères qui est l’un des rares moyens de mettre de l’or dans des fonds d’investissements qui, pour des raisons légales, ne peuvent pas forcément détenir physiquement de l’or physique. Il faut donc qu’il passe soit par des trackers, soit par des actions minières actuellement d’ailleurs assez sous-cotées en raison de la baisse de l’or de l’année 2013 qui a vu le métal jaune corriger d’une trentaine de pour cent.
Si vous voulez faire comme Geroge Soros, vous avez donc les codes pour chacune des actions qu’il a achetée, mais vous avez surtout sa stratégie et elle ne révèle rien de bon pour les mois à venir.
Préparez-vous et restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez bien !!
Charles SANNAT
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes »