La Russie devrait
dépasser l’Australie en tant que deuxième plus gros producteur d’or du monde
– vers le pic de l’or ?
J’ai récemment présenté la
volonté de la Chine de devenir un centre mondial pour le commerce de l’or et
la découverte du prix de l’or. Un autre joueur important sur le marché de
l’or est la Russie. Ses intentions sont plus réalistes et moins ambitieuses
que celles de la Chine. La Russie perçoit l’or comme un actif monétaire
important capable de protéger le rouble dans le cadre de la guerre des
devises.
C’est la raison pour laquelle
la Russie est devenue au cours de ces dernières années l’un des plus gros
acheteurs d’or du monde (voir graphique) – le plus gros acheteur souverain et
l’un des plus gros acheteurs en général. Bien que nous ne sachions pas
quelles quantités d’or possède exactement la Banque populaire de Chine, il ne
fait aucun doute qu’elle continue d’accumuler de l’or dans le plus grand
silence.
La Russie semble aujourd’hui
en mesure de devenir le deuxième plus gros producteur d’or de la planète
après la Chine, et donc de remplacer le deuxième plus gros producteur actuel,
l’Australie.
Mining Weekly reports:
Voici ce qu’en dit Mining
Weekly :
Le Gold Royalty Response Group
(GRRG) a entendu dire que la Russie pourrait devenir le deuxième plus gros
producteur d’or de la planète à la place de l’Australie si les prévisions de
production de l’Union des industrialistes de l’or s’avéraient correctes.
Le lobby russe estime que le
pays pourrait augmenter sa production de 275 tonnes en 2014, après une hausse
de production de 26,6% enregistrée au cours des six premiers mois de l’année.
Les Davis, porte-parole du
GRRG et directeur de production chez Silver Lake Resources, a expliqué que
les explorations menées en Australie occidentale ont baissé de 50% à mesure
que les marges de profit sur le secteur continuaient de s’amoindrir.
« La hausse de production
aurifère de la Russie apparaît en parallèle à la suspension de projets d’exploration
en Australie », a dit Davis.
« Il y a près de deux ans
et demi, le gouvernement d’Australie occidentale lançait une révision des
redevances payées par les sociétés productrices de ressources minérales, dont
l’or. Les coûts d’opération très élevés en Australie, ainsi que le prix très
faible de l’or, ont marginalisé le secteur. Une majorité des producteurs d’or
ont dû suspendre leurs activités d’exploration dans l’attente des résultats
de la révision ».
Selon Davis, les sociétés
minières sont confrontées à un marché global de plus en plus compétitif, et
ne pourraient pas supporter une nouvelle hausse de coûts.
« Notre industrie a été
un pilier de l’économie ouest-australienne depuis plus d’un siècle, mais nous
ne pourrons poursuivre nos activités si nos coûts continuent de grimper. Nous
payons notre part de taxes et de redevances, et faisons face à beaucoup de
compétition sur le marché global ».
Le GRRG a récemment lancé une
campagne sociale pour mettre en lumière la contribution vitale apportée par
l'industrie aurifère, dans une tentative de toucher l’opinion publique afin
qu’elle s’oppose à une hausse des redevances payées par les sociétés
minières.
Le gouvernement du pays se
penche actuellement sur une éventuelle révision de ces redevances, dont les résultats
devraient être annoncés avant la fin de l’année.
La Russie accorde beaucoup de
valeur à son or, et c'est la raison pour laquelle elle interdit les
exportations d’or et demande à ce que l’or produit en Russie soit vendu et
consommé au sein de ses frontières.
Le déclin de la production
d’or de l’Australie a été blâmé sur les redevances et sur la chute du prix de
l’or enregistrée ces dernières années. Il est toutefois possible que
l’Australie, comme beaucoup d’autres pays producteurs d’or, ait atteint son
propre pic de l’or.
Les contraintes géopolitiques,
l’incapacité de découvrir de nouveaux dépôts d’or et l’épuisement des dépôts
existants a engendré une diminution de la production des plus gros
producteurs d’or de la planète. Certains pays, comme l’Afrique du Sud, ont
enregistré d’importants déclins.
Le récent déclin de la
production sud-africaine a été attribué aux coupures de courant et aux grèves
survenues dans le pays. En revanche, l’échelle du déclin, survenu alors que
le prix de l’or ne cessait plus d’augmenter depuis 2001, et sans déclin
correspondant enregistré par la production de métaux de base en Afrique du
Sud, suggère que des contraintes géopolitiques puissent être responsables de
la diminution de la production d’or.
Le pic du pétrole est un
phénomène avec lequel nous sommes tous familiers – le pic de l’or est un
phénomène qui doit encore être compris.
Le pic de l’or est l’instant
qui marque le taux maximal d’extraction d’or, après lequel la production
entrera une phase de déclin terminal. Ce terme est dérivé du pic des
ressources d’Hubbert.
La production d’or
sud-africaine continue de baisser
Contrairement au pétrole et à
l’argent, qui sont détruits une fois consommés, l’or peut être réutilisé et
recyclé. En revanche, contrairement au pétrole, l’or est lentement remonétisé
sur le système financier international, et pourrait bientôt jouer un rôle
important sur la scène monétaire internationale.
En 2009, le PDG de Barrick,
Aaron Regent, annonçait que le pic de l’or s’était matérialisé en 2000.
Il a annoncé au Daily Telegraph,
lors de la conférence annuelle de RBC, à Londres, qu’il « y a de fortes
chances que le pic de l’or se soit déjà matérialisé ».
« La production d’or a
enregistré un pic en 2000 et est depuis entrée en phase de déclin. Ce déclin devrait
continuer. Il devient de plus en plus difficile de trouver des
gisements ».
Le grade des gisements est
passé de 12 grammes par tonne en 1950 à près de 3 grammes par tonne aux
Etats-Unis, au Canada et en Australie. La production sud-africaine a diminué
de moitié depuis 1970.
Le pic de l’or pourrait ne pas
s’être produit en 2000. Il se pourrait qu’il ne se soit pas non plus produit
en 2011. En revanche, les indices géologiques suggèrent qu’il devrait se
produire sur le court terme, en raison de la difficulté accrue avec laquelle
les sociétés minières parviennent à augmenter leur production.
C’est quelque chose qui est
également signalé par le fait que les plus gros producteurs d’or du monde –
comme l’Australie, les Etats-Unis, l’Afrique du Sud, le Pérou et l’Indonésie
– ont tous enregistré un déclin de production au cours de ces dernières
années.
La Chine et la Russie sont les
seuls gros producteurs à avoir enregistré une hausse de production
significative. Les gisements qui n’ont pas été extraits pendant l’ère
communiste sont aujourd’hui exploités.
Production annuelle
des Etats-Unis
Le pic de l’or doit encore
être analysé par la communauté financière internationale, mais il existe un
risque qu’il se soit déjà produit ou se produise très bientôt. Il devrait
déboucher sur un prix de l’or plus élevé. Un prix de l’or ajusté à
l’inflation de 2.500 dollars demeure un objectif de prix réaliste sur le long
terme.
Le fait que le pic de l'or
puisse se produire à une heure où le monde est engagé dans un pic de la
monnaie papier et de la création monétaire pourrait s’avérer positif pour
l’avenir de l’or.