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Le libéralisme en action – 2ème partie

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Published : September 09th, 2014
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En supprimant les aides au secteur agricole, Roger Douglas, le ministre des finances, aurait dit : « Les agriculteurs ne votent pas pour nous ; on n’a pas trop à les ménager ». Certains mettent en doute cette parole mais quoi qu’il en soit, le parti travailliste perd les élections au profit du parti  national. À peine arrivé au pouvoir, ce parti, loin de faire machine arrière, adopte une politique similaire, en ne ménageant pas l’électorat socialiste.


C’est d’abord la réforme de la protection sociale. Il faut dire que les dépenses sociales avaient doublé entre 1972 et 1984. Le nouveau gouvernement conservateur prend des mesures radicales :

-       report de l’âge de la retraite à 65 ans (étalé sur dix ans),

-       suppression des allocations familiales sans conditions de ressources dès le premier enfant,

-       baisse des prestations sociales de 10 %, en particulier des allocations chômage,

-       transfert de la gestion des logements sociaux au secteur privé,

-       non remboursement de certaines prestations médicales,

-       réforme de la santé sur la base d’un modèle déconcentré, contractuel et entrepreneurial avec dissociation du financement, de la gestion des moyens de fonctionnement et des organes prestataires.


Puis, le gouvernement s’intéresse à l’éducation, en commençant par supprimer la carte scolaire. Cela permet de verser les dotations publiques à chaque école en fonction du nombre d’élèves inscrits. La gestion des établissements est confiée à un conseil élu de parents d’élèves. Des groupes de parents sont autorisés à ouvrir de nouvelles écoles. L’autonomie des universités est renforcée, tandis que les droits d’inscription et les frais de scolarité sont relevés.


Enfin, troisième réforme des conservateurs, celle du droit du travail : l’obligation d’appartenir à un syndicat pour obtenir un emploi dans certains secteurs est supprimée, ainsi que celle, pour les employeurs, de négocier collectivement les contrats de travail.


Les grèves non liées à une question relevant de l’entreprise – ou de l’administration pour les fonctionnaires – sont interdites. Résultats : division par 10 du nombre de jours de grève, diminution de moitié du nombre de syndiqués et accroissement de 10 % du nombre de créations d’emplois.


Il s’agit là des réformes emblématiques. D’autres ont concerné la propriété intellectuelle, l’urbanisme, l’environnement, l’aménagement du territoire, ou encore la justice (concessions privées pour gérer les prisons) ou le commerce (disparition des horaires contraints d’ouverture des magasins).


Pour les sénateurs français, « la réputation de laboratoire du libéralisme acquise par la Nouvelle-Zélande n’est donc pas usurpée. Nulle autre nation développée n’a mis en œuvre en un si bref laps de temps, une panoplie aussi étendue de mesures de libéralisation économique ».


Et cela, dixit les parlementaires, donne « des résultats remarquables » :

-       croissance annuelle moyenne du PIB, entre 1992 et 1997, supérieure à 3,5 %,

-       chômage autour de 6 %, alors que la population active s’est accrue de 17 % depuis 1991,

-       investissement industriel progressant de 60 %,

-       inflation maintenue au-dessous de 4 %,

-       excédent budgétaire de l’État de plus de 3 % du PIB,

-       hausse de 30 % des exportations depuis 1991,

-       renouveau de l’agriculture, qui sort modernisée et diversifiée des réformes,

-       explosion du nombre d’entreprises individuelles,

-       baisse de 45 % des effectifs de la fonction publique en dix ans.


La délégation française a tout de même trouvé des ombres au tableau : elle estime le poids du capital étranger dans les entreprises néo-zélandaises trop important, de même que le déficit de la balance des paiements courants.


Malgré tout, la libéralisation « semble irréversible » car tous les partis politiques de gouvernement entendent poursuivre « la réalisation d’un marché libre ».


Qu’ont donc fait les sénateurs français de ce qu’ils ont appris en Nouvelle-Zélande ? Rien. Ils se sont payés un voyage agréable aux frais de la princesse, et puis c’est tout.


Pour la délégation française, l’expérience néo-zélandaise ne peut pas être importée en France. Pourquoi donc ? Parce que « ses modalités, son rythme, sa conduite politique et ses indéniables succès s’expliquent en effet pour partie par des caractéristiques nationales et des circonstances particulières dont la combinaison se retrouve rarement ailleurs ». Et les sénateurs de citer, par exemple, « l’esprit pionnier » des Néo-Zélandais, encore qualifié « d’individualisme entreprenant et courageux », qui serait donc une spécificité locale que l’on ne retrouve nulle part ailleurs dans le monde. Ou encore la brièveté du mandat parlementaire – 3 ans – qui aurait contribué à la rapidité des réformes, alors qu’ici les mêmes parlementaires nous expliquent que la multiplication des échéances électorales empêchent les réformes.


Lisons la conclusion du rapport : « Qui fait fausse route : la petite Nouvelle-Zélande confrontée à la gigantesque Asie ou la France adossée à l’Europe des Quinze ? Aujourd’hui, nul ne peut encore être sûr de la réponse. […] la Nouvelle-Zélande a compris que ce n’était ni sur une rente de situation ni sur les dépenses de l’État mais sur l’effort collectif et l’initiative individuelle que pouvait se construire durablement le succès économique. La leçon mérite d’être méditée ».


Oui, vous avez bien lu. Les sénateurs français n’étaient pas encore certains, quinze ans après le début de l’expérience libérale néo-zélandaise, que cela pouvait être la voie à suivre, alors même que leur rapport ne faisait que mettre en avant ses succès. Décidément, il n’y pas que les pays qui soient aux antipodes. Les esprits aussi. Plutôt que d’agir, ils préfèrent méditer sur cette expérience. Et cela fait maintenant 16 ans qu’ils méditent. Il y a là de quoi être vraiment pessimiste.


La Nouvelle–Zélande était au plus bas. Elle en a pris conscience et s’est réformée. Pourquoi cela ne serait-il pas accessible à La France ? N’est-elle pas encore descendue assez bas ? Ou ses hommes politiques sont-ils décidément incapables ?

 

 

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C'est avec beaucoup d'intérêt que j'ai lu ces 2 articles, le second étant enfin arrivé.
Pourquoi cela ne serait pas transposable chez nous ??? Parce qu'on ne le veut pas !
Les Kiwis sont effectivement des pionniers et globalement de culture anglo-saxonne, ce qui est très loin des gaulois laminés par le colbertisme depuis plus de 2 siècles et le socialisme depuis un peu moins.
Pourquoi envoyer là-bas des sénateurs élus pour 9 ans, 6 maintenant, des gens qui sont le symbole même de l'immobilisme ???
Déjà dans la démarche c'était du "foutu d'avance" ! Vous voyez ces gens-là arriver en sautant comme des cabris et annoncant des mesures phares ???!!!!
Non ! Les gens qui nous dirigent sont trop bien au coin du feu, lâchant occasionnellement un petit prout de béatitude après le gueuleton qui a suivi la dernière réunion du comité Théodule !
Et en plus pieds et poings liés dans l'UE, on est pas sortis du caca !
*
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C'est avec beaucoup d'intérêt que j'ai lu ces 2 articles, le second étant enfin arrivé. Pourquoi cela ne serait pas transposable chez nous ??? Parce qu'on ne le veut pas ! Les Kiwis sont effectivement des pionniers et globalement de culture anglo-saxonne  Read more
merisier - 9/9/2014 at 1:09 PM GMT
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