Vous
le savez, la situation économique du pays se dégrade semaine après semaine.
Le chômage empire, les chiffres du pouvoir d’achat sont désastreux, le mal
logement s’amplifie, et, pire encore, aucune perspective crédible d’inversion
ne se dessine. Nos politiques ont ils vraiment pris la mesure du désastre qui s'annonce ?
Vous le savez, la situation économique du pays se dégrade
semaine après semaine. Le chômage empire, les chiffres du pouvoir d’achat
sont désastreux, le mal logement s’amplifie, et, pire encore, aucune
perspective crédible d’inversion ne se dessine.
Ce tableau général est largement corroboré par mes contacts,
au plan local, avec la société civile. De toutes parts m’arrivent des bruits
d’amplification du marasme ambiant. Rien de statistique, mais les dépôts de
bilan ou fermetures d’activités de petits commerces se poursuivent à rythme
soutenu, les ventes immobilières sont atones, de nombreux petits employeurs
affirment avoir dû comprimer leurs effectifs, etc, etc, etc.
Pendant ce temps, que proposent ministres et députés de la
majorité ? Ont-ils pris la mesure de l’abîme qui se présente à nous ? Jugez
par vous même :
Le gouvernement annonce un recours accru aux contrats aidés,
80 000 de plus en 2015. On ne sait évidemment pas comment ces contrats seront
financés, et naturellement, aucun ministre ne semble vouloir tenir compte du
fait qu’aucun plan antérieur de contrats subventionnés n’a produit la moindre
baisse du chômage.
Fleur Pellerin, qui n’a pas plus lu Bastiat
que Modiano, annonce une taxe
fantastiquement intelligente sur les cartouches d’encre pour
financer un conseil national du livre dont j’ignorais l’existence, mais sans
lequel, n’en doutons pas, pas un seul livre ne se vendrait encore…
Deux députés PS, Sylviane
Bulteau et Jean Cresta, demandent
« subtilement » au ministre des finances s’il envisage de « réguler »
les ventes immobilières de particulier à particulier en ligne,
arguant que ces ventes, échappant aux réseaux traditionnels, engendreraient
un « manque à gagner » de 312 millions d’Euros en taxes.
Naturellement, ils ne se demandent pas ce que les usagers du bon coin font de
ces 312 millions de « non-manque à gagner ».
N’oublions pas le petit amendement chafouin obligeant les
entreprises voulant engager des stagiaires à obtenir un certificat auprès de
l’inspection du travail.
Ai-je mentionné que l’usine à gaz du compte de pénibilité
entrait dans sa phase de mise en œuvre opérationnelle ?
La clause de la loi Hamon obligeant toute entreprise cherchant
un repreneur à avertir les salariés en avance entre en vigueur en novembre,
et ne sera pas supprimée.
Un amendement
renforce la répression contre tous ceux qui prétendent
s’affranchir du monopole public le plus dispendieux et inefficient qui soit,
l’assurance maladie connue sous le sobriquet de sécu. Il vaut mieux
cambrioler des maisons que militer pour la liberté de choix des assurances
sociales dans ce pays.
Et enfin, cerise sur le gâteau, un certain Gérard Bapt, député PS, a fait passer un amendement conduisant à
assujettir les dividendes de SA/SAS versés aux dirigeants et créateurs, aux
charges sociales, plus de 60% de taxes sur une masse qui subit déjà un des
Impôts sur les Sociétés parmi les plus élevés du monde.
« Entreprenez, entreprenez, il en restera toujours quelque chose… pour
l’État ! »
Bref, on oscille entre gesticulation ridicule et taxation
mortifère, laquelle achèvera de tuer toute velléité d’investissement
productif de moyen et long terme dans notre pays. Alors que celui-ci aurait
besoin de voir l’énergie de ses entrepreneurs libérée, tout semble fait pour
les étouffer. M. Valls ne sait que répéter l’acronyme « CICE,
CICE » dont les 40 milliards qu’il représentera, dit-on, dans 3 ans, ne sont encore
qu’une promesse. L’ambition réformatrice du gouvernement paraît
bien pâle, et sa majorité semble prête à multiplier toutes les imbécillités
pour rendre son travail encore plus ardu.
Le chef du gouvernement se dit « pro business » ?
Pourtant, il n’a pas empêché l’amendement Bapt de
passer. La droite ? Elle devait dormir, puisque ce n’est que 5 jours après le
vote de l’amendement qu’un député UDI, J.-C. Fromantin,
s’est aperçu de cette hérésie, félicitations tout de même à lui pour avoir su
sonner le réveil. Quant à l’UMP, les dirigeants dorment encore. Prompts à
mobiliser leurs troupes contre le mariage gay, issue ô combien secondaire,
quoiqu’en pensent les plus conservateurs de mes lecteurs, ils sont en
revanche incapables d’alerter les foules contre un assassinat délibéré de
l’économie française par des idéologues économiquement aux abois. Le même
reproche vaut contre les organisations patronales, qui auront attendu 6 jours
après le vote de l’amendement Bapt pour se rendre
compte qu’il y avait peut être un léger souci…
Si l’opposition est d’un niveau tellement faible qu’elle ne
peut même plus réagir correctement aux hérésies nées dans les rangs de la
majorité, on ne voit pas comment un changement de politique positif pourrait
émerger de la fin du décidément désastreux quinquennat de François Hollande.
Pauvre France.