C’est aussi consterné et aussi peu étonné qu’une fois encore, je constate que nos amis collectivistes aboutissent toujours à la même conclusion devant l’échec cuisant de leurs « solutions » : si ça ne marche pas, si la situation se dégrade, c’est qu’on n’est pas allé assez loin dans l’application de celle-ci, et il faut, c’est certain, en remettre une bonne couche.
Ce comportement confine à un type de trouble compulsif obsessionnel inquiétant pour des gens qui sont au pouvoir, mais n’en est pas moins consciencieusement appliqué dans divers domaines. Ainsi, les taxes et les impôts, n’ayant cessé d’augmenter sur les quarante dernières années en France, fournissent logiquement un budget toujours plus gros à l’État. En regard, ses performances dans les domaines, toujours plus nombreux, où il met les doigts, sont tous les jours plus médiocres (pour ne pas dire catastrophiques dans certains cas). Pour la caste dirigeante qui a, justement, pris au départ la décision d’accroître les taxes et les impôts, la conclusion est évidente : il faut augmenter les impôts et les taxes.
Les lois protègent tous les jours un peu plus les locataires contre les propriétaires, et la pénurie de logements augmente, les prix immobiliers grimpent, les abus divers et variés s’accumulent ? Il faut donc de nouvelles lois supplémentaires pour protéger le locataire, pardi !
Et pour toute la rhétorique sur le temps de travail, c’est exactement le même raisonnement, les mêmes mécanismes qui s’apparentent à une maladie mentale qui président à l’établissement des législations sur les durées maximales de travail, et les « solutions » proposées pour venir à bout du chômage. Il y a quelques jours, cela a commencé par les déclarations stupéfiantes de bêtise de la part de l’actuel leader de la CGT, un certain Philippe Martinez, qui a expliqué au micro de France-Inter que, je cite :
« Travailler 32 heures n’est pas une absurdité. Il y a besoin que des salariés qui ont trop de travail, qui sont mal dans leur travail, puissent laisser un peu de temps à ceux qui n’ont pas d’emploi. »
Il n’en a pas fallu plus pour que, dans la foulée, Laura Slimani, l’actuelle présidente des Jeunes Socialistes depuis 2013, émette l’idée (probablement encore plus idiote, si tant est qu’un classement soit possible) de proposer une année sabbatique à tous les salariés de France durant leur carrière :
« Il y a pleins de manières de réduire le temps de travail. On peut le faire dans la semaine, mais on peut aussi le faire dans l’année. Par exemple, en proposant une année sabbatique à chaque salarié. »
32 heures payées 35 payées 40 pour lutter contre les pertes d’emploi ? Une année sabbatique pour réduire le chômage ? Franchement, je trouve pour le coup nos deux saprophytes collectivistes particulièrement timorés ! Pourquoi diable se limiter à une seule année sabbatique ? Si, avec une année, on relance l’emploi en France comme semble le croire la brave petite Laura, nul doute qu’avec dix années d’affilée, on va dépoter sévère, non ?
Et puis, si en imposant une limite maximale de 32 heures hebdomadaires, on réduit le chômage comme affirme Philippe le malin (qui n’a probablement jamais atteint ce genre de ratio pour lui-même), comment ne pas croire qu’avec la semaine de 10 heures seulement, on le fait disparaître complètement et, mieux encore, on crée une pénurie de main-d’œuvre qui assurera des salaires élevés à tous les Français ?
Semaine de dix heures payées quarante, dix années sabbatiques, la voilà, la VRAIE révolution socialiste, et voilà un vrai programme de gauche qui permettra à la fois de déclencher une vague franche de soutien de l’opinion publique et une catastrophe thermonucléaire en matière économique s’il est jamais appliqué. Car bien évidemment, ces « solutions » proposées ne résistent pas à l’analyse et font carrément pitié face aux solutions qu’il faudrait mettre en place et que Baptiste Créteur évoque dans un édito récent.
En outre, la prémisse selon laquelle les salariés français travailleraient trop, ou feraient trop d’heures, n’est pas corroboré par les statistiques.
Mais surtout, on ne peut qu’observer que les artisans, les chefs d’entreprises qui, déjà confrontés aux 35 heures, n’embauchent pas et font pourtant 70 heures par semaine pour eux-mêmes. Manifestement, ils ont du travail pour deux, mais ne créent pas d’emploi. Notre brave Laura et notre gentil Philippe ne se sont apparemment pas posés la question de savoir pourquoi.
Pour eux, c’est une évidence, le patron est un salaud qui se contente de cumuler les heures à n’en plus finir parce qu’il préfère son salaire, généralement faible, sa protection sociale, généralement minable, et ses horaires à rallonge (généralement synonyme de vie de famille sacrifiée) à l’embauche d’un salarié, parce qu’il est intrinsèquement vicié, mauvais, avare de l’argent qu’il aura pu gagner et pas partageux pour un sou.
L’autre hypothèse, celle qui voudrait qu’embaucher pour réduire ses propres horaires représente en réalité un pari énorme sur l’avenir, un risque administratif bien trop important, un coût de fonctionnement trop grand pour une activité qu’il arrive à peine à équilibrer dans la plupart des cas, cette hypothèse-là n’est jamais formulée. Et pourtant, cette hypothèse explique exactement ce qui est observé, à savoir que la réduction du temps de travail légal n’a pas créé d’emploi (sinon, comment expliquer les 5 millions de chômeurs actuels ?) et a notoirement paupérisé les indépendants et les petits patrons. Dans ce cadre, comment imaginer que passer aux 32 heures hebdomadaires va aider ?
Et surtout, en pratique, le temps de travail de toute la population française, lui, n’a pas cessé de diminuer. Eh oui : on trouve de plus en plus de gens qui voudraient bosser et qui ne bossent pas. Ceux-là ont effectivement réduit leur temps de travail à zéro, ils sont effectivement en années sabbatiques depuis un moment, et (bizarrement) ne s’en satisfont pas. En outre, plus ils sont nombreux, moins il semble que l’économie française soit en mesure de les embaucher. Voilà qui est paradoxal, ne trouvez-vous pas ?
À ceux-là, on doit ajouter tous les indépendants qui réduisent la voilure, diminuent effectivement leur temps de travail pour éviter de sauter de tranche fiscale, pour éviter d’avoir à embaucher et se retrouver dans la merdasse paperassière habituelle qu’une embauche représente. Là encore, ces gens qui, forcés, réduisent leur activités devraient avoir créé de l’emploi mais sont la marque précise et indélébile que l’économie marche exactement au contraire des préceptes fumeux de Laura la brave & Philippe le gros malin.
Et puis, nos deux tourtereaux ont-ils pensé à toutes ces entreprises qui ont réduit leurs ambitions de croissance, qui, finalement, diminuent le temps de production global, pour éviter à tout prix de dépasser le seuil de 9 employés, ou pire encore, celui des 49, et esquiver le tsunami paperassier qu’accompagne le passage à dix puis cinquante salariés ? Si l’on suivait la logique tordue de Phil & Laura, toutes ces entreprises participent de leur solution et pourtant, zut, crotte, le chômage augmente.
Que voulez-vous, voilà bien l’ennui avec les compulsions maladives et les raisonnements à rebours du bon sens : même si le Socialisme, c’est Magique™, la réalité, elle, refuse d’y croire.
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