Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
Comme vous le savez, cela fait des années que je dénonce avec bien d’autres les dérives et l’opacité sur le marché de l’or, qu’il s’agisse des marchés internationaux ou plus prosaïquement de notre marché national.
Bien souvent, on vous expliquera doctement que vous voyez le mal partout et que donc vous êtes au hasard un complotiste, que l’or est une relique barbare et qu’il devrait valoir encore moins et qu’il ne sert à rien…
Sauf que ce n’est pas la réalité. Les manipulations sur les cours de l’or sont d’ailleurs désormais un secret de Polichinelle et les États sont largement aussi coupables que les banques qui ont officiellement en charge la gestion du marché de l’or. Ces banques portent le nom de « bullion bank » ! Parmi elles se trouve une banque française, la Société Générale.
Je ne ferai pas le procès d’une banque mais d’un système entier !
On se fiche comme d’une guigne d’accuser telle ou telle banque pour la simple et bonne raison que toutes ces manipulations ont été orchestrées collectivement, avec la complicité des autorités de tutelle de tous les pays concernés, des États, des gouvernements, des politiciens, des banques centrales, bref, de tout le gratin économique de la planète finance et la raison est simple… il ne faut pas que l’or puisse servir de « canari dans la mine », car le rôle de l’or à travers l’évolution de son cours est de rendre compte avec précision de la perte de valeur des monnaies papier !
Tous les gouvernements de la planète fonctionnent avec des monnaies dites fiduciaires, c’est-à-dire reposant sur la confiance (étymologie de fiduciaire = confiance), avec au centre du système monétaire international papier une monnaie « étalon », le dollar américain !
Pour imposer le dollar américain et son incroyable privilège, les Américains se sont évertués à « tuer » l’or de toutes les manières possibles depuis les 40 dernières années. La CIA a même été largement utilisée afin d’influencer la prise de certaines décisions en particulier par des gouvernements européens. Souvenez-vous de ces paroles mythiques d’un grand dirigeant américain : « Le dollar ? Notre monnaie, votre problème ! » Les choses ne sont pas arrivées par hasard et les « bullion bank », qu’on les aime ou pas, ont pris des décisions dans un contexte et également sous l’amicale pression du gouvernement américain dont elles sont censées servir également les intérêts !
Aux États-Unis, le monde de la finance et de la politique sont intimement liés et les rapports de forces évoluent au gré des circonstances et des nécessités politiques ou géopolitiques.
Prix des métaux : des banques sous l’œil de la justice américaine
Voilà ce que nous apprend aujourd’hui le journal Les Échos qui nous rapporte les dernières révélations du Wall Street Journal :
« Des grandes banques ont-elles manipulé les cours des métaux précieux ? Le département américain de la Justice (DoJ), qui soupçonne d’éventuels abus, a décidé d’enquêter sur « au moins une dizaine » d’entre elles. La division antitrust examine la façon dont les cours de l’or, de l’argent, du platine et du palladium sont établis à Londres, rapporte le Wall Street Journal.
La Commodity Futures Trading Commission (CFTC), le régulateur américain, penchée depuis de longs mois sur le rôle des banques dans l’évolution des marchés des matières premières physiques et la transparence des prix, a également ouvert une enquête, d’après des proches du dossier cités par le quotidien. Ces enquêtes ne seraient qu’au stade préliminaire. »
Il est indiqué également dans cet article que pour le moment, la Société Générale se refuse à tout commentaire, ce qui se conçoit puisqu’il s’agit d’enquêtes préliminaires et que je comprends assez mal la volonté subite de transparence des autorités américaines sur le sujet puisque ce sont elles qui ont organisé justement la triche institutionnelle sur les cours de l’or et des autres métaux précieux !
On ne peut pas rejuger une chose déjà jugée… Voilà le seul mobile crédible !
L’un des grands principes dans le droit, et que l’on retrouve d’ailleurs dans tous les pays ou presque disposant d’un système judiciaire digne de ce nom, c’est que l’on ne peut jamais rejuger la chose déjà jugée !
Si vous avez été condamné pour un crime, qu’il s’agisse d’un meurtre ou du vol d’un autoradio, vous ne pouvez pas être condamné une deuxième fois pour le même délit !!
Et c’est là qu’il se passe une chose absolument délicate et merveilleuse. On va probablement poursuivre l’enquête. On va probablement juger les banques qui vont se précipiter pour négocier un accord de quelques centaines de millions de dollars de pénalité ou de quelques millions pour avoir vraiment triché sur les cours de l’or… Ce sera une peine symbolique mais la peine aura été effectuée pour un montant choisi et négocié en haut lieu par des gens qui se fréquentent tous les jours.
En agissant comme cela, en « punissant » officiellement et modestement les banques pour un délit, en réalité les autorités protègent ces mêmes banques en leur permettant de solder un éventuel contentieux juridique à très bon compte.
Rien n’arrive par hasard ou presque et c’est tout le système de pouvoir planétaire, mondialisé et globalisé qui est aujourd’hui nocif pour l’ensemble des peuples.
Il est déjà trop tard, préparez-vous.
Charles SANNAT
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)