Ah, l’Amérique Latine, ses pays colorés et luxuriants, sa population
accueillante, et ses quelques régimes socialo-communistes qui pétillent de succès
dans l’actualité internationale ! On ne se lasse décidément pas de tous
ces révolutionnaires au grand cœur qui, de Che Guevara à Nicolas Maduro en
passant par les représentant plus sages d’un socialisme musclé comme les
Kirchner auront tous conduit leurs peuples à des catastrophes économiques
durables.
Et comme cela faisait quelques temps que nous n’avions pas fait le point
sur l’Argentine de Cristina Kirchner et sur le Venezuela post-chaviste de
Nicolas Maduro, reprenons, le temps d’un billet, les derniers événements
marquants qui ont secoué ces deux pays. Et puis, ce serait dommage, alors que
leur situation se développe à vitesse grand V, d’en rester là et de louper
une bonne occasion de rappeler encore une fois que le socialisme conduit systématiquement à la déroute.
Prenez l’Argentine de Kirchner. Depuis que les socialistes ont accédé au
pouvoir dans les années 2000 avec l’arrivée de Nestor (le mari), le
socialisme s’est gentiment implanté et le pays a donc, comme prévu, commencé
à s’enfoncer doucement dans la déliquescence. On pourrait par exemple parler
de la violence maintenant endémique qui secoue les quartiers des principales
villes du pays, populaires d’abord, huppés ensuite. La récente affaire des beaux-parents de Lionel Messi, séquestrés par une bande de
cambrioleurs, a défrayé la chronique, montrant d’ailleurs qu’il n’y a pas
qu’en France que ce genre de pratiques se développe.
Mais plus généralement et sans s’arrêter aux simples faits divers
« people », la récente affaire Nisman montre l’état réel de corruption avancée
dans lequel baigne la politique argentine. En effet, la mort subite et
franchement suspecte du procureur Alberto Nisman, le 18 janvier dernier et
alors qu’il allait engager des poursuites contre la présidente Cristina
Kirchner, n’a pas seulement fait couler beaucoup d’encre à la presse locale
mais a aussi déclenché un mouvement de foule sans précédent dans le pays, foule pas
du tout convaincue par la thèse du suicide du procureur avancée par les
autorités.
En effet, dans un document rendu public quelques jours avant sa mort, le
procureur Nisman accusait la présidente argentine et son ministre des
affaires extérieures, Hector Timmerman, d’avoir « décidé, négocié et
organisé l’impunité des terroristes iraniens en fuite »,
responsables des attentats contre l’Association mutuelle israélite argentine
(AMIA) en 1994, qui avaient fait 85 morts et 300 blessés, afin de « fabriquer
l’innocence de l’Iran dans le but de rétablir des relations commerciales
pleines d’État à État afin de pallier la grave crise énergétique argentine,
moyennant un échange de pétrole iranien contre des céréales argentines ».
Du côté de la présidente, l’affaire est entendue : c’est un sale complot monté par des concurrents, ex-agents des
services de renseignements. Finalement, l’affaire se dégonflera bien vite :
zip, zoup, circulez, il n’y a rien à voir, un juge ayant déclaré irrecevable la plainte accusant la présidente
d’obstruction.
Pour l’observateur extérieur, compte-tenu d’une part de l’état économique
du pays, désastreux, et d’autre part, de la réaction ulcérée de la population
locale, difficile de ne pas voir la déroute complète d’une doctrine politique
populiste, dans laquelle la corruption, le trafic d’influence et les jeux de
pouvoirs sont monnaie courante.
Et puisqu’on parle désastre économique et dirigeants manipulateurs, on ne
pourra passer sous silence les rocambolesques péripéties par lesquelles passe
actuellement le peuple vénézuélien qui bénéficie lui aussi du test grandeur
nature des joies du socialisme officiel et assumé.
Ici, il me serait facile de revenir sur quelques précédents articles qui détaillent les pénuries (lait, monnaie saine et même pétrole au pays du pétrole). Ces pénuries entraînent
d’ailleurs un effondrement de la popularité de Nicolas Maduro, actuel
dirigeant et successeur d’un Chavez qui laissa son pays au bord de l’abîme
dans lequel l’actuel président le pousse actuellement.
Il faut dire qu’entre les queues d’attente interminables pour obtenir des
biens courants de consommation, la spoliation légale mise en place, et un contrôle des changes délirant qui l’a directement amené
dans cette situation catastrophique, le chavisme déploie peu de raisons de
s’enthousiasmer comme le fit, par exemple, un Mélenchon délicieusement
muet sur le sujet actuellement.
Et comme prévu dans toute « démocratie populaire »
collectiviste, ce qui était délirant au début tourne rapidement à la
dictature musclée, avec arrestation d’opposants politiques et désignation permanente d’ennemis intérieurs responsables
tout à la fois de l’effondrement économique, de complots financiers ou
terroristes et de tentatives de putsch. Dans ce cadre, les USA, la CIA et le
capitalisme apatride sont évidemment bon candidats à la source de tous les
maux communistes.
Au fait, ais-je bien mentionné que ces deux pays sont, l’un comme l’autre,
dirigés par des socialistes ? Ais-je mentionné que les dirigeants sont
arrivés là de façon suffisamment démocratique pour qu’on ne puisse pas mettre
la déroute sur le compte d’une gestion laissée à des despotes
sanguinaires ? Ais-je rappelé que l’un comme l’autre dirigeant a fait
assaut de populisme, de collectivisme et d’interventionnisme étatique tous
azimuts pour, soi-disant, aider une population qui s’en mord amèrement les
doigts à présent ?
Au fait, ceux qui sont actuellement au pouvoir en Grèce, et, d’ailleurs,
en France aussi, ce sont des ultra-libéraux, capitalistes résolument pour un
état réduit à sa partie congrue, ou sont-ce des socialistes revendiqués,
interventionnistes en diable et toujours prêts à dépenser l’argent public
pour aider tout le monde ? Ne pourrait-on, par quelque hardi
raisonnement, noter les similarités entre les situations des uns et des
autres ?
En fait, il semble évident que, lorsque la Grèce fera officiellement
faillite et « grexitera » piteusement, beaucoup diront que l’échec
des politiques est dû à 100% (ou un peu plus) à la couille-mollisation de
Tsipras et à sa totale reddition aux néolibéraux européens mangeurs de
chatons. De la même façon, lorsque la France (notez bien :
« lorsque », et pas « si ») suivra le même chemin et
aboutira au même échec cuisant, les mêmes mettront sur le dos des
ultra-néolibéraux de droite aux nez crochus la faillite et la misère qui
s’abattra sur le peuple. Le fait qu’en Grèce comme en France, aucun parti
libéral n’ait eu droit au chapitre, le fait qu’en Grèce, comme en
France, comme au Venezuela, comme en Argentine, le peuple ait, aveuglé de
populisme et de facilité, constamment voté pour des socialistes, le
fait que les politiciens décisionnaires de ces pays furent tous
collectivistes assumés ou honteux, étatistes, interventionnistes en diable et
éventuellement nationalistes, tous ces faits passeront à 40 km des
têtes « pensantes » qui pleureront amèrement sur la méchanceté
ultralibérale qui plonge les peuples dans l’opprobre.
Les évidences sont là, énormes. Elles crèvent tellement
les yeux des médias, des philosophes / sociologues / économistes /
éditorialistes / commentateurs et autres pipologues de plateau-télé qu’aucun
d’entre eux ne peut plus les voir : ces pays sont tous ruinés,
et s’ils le sont, c’est par application méthodique et complète de méthodes
collectivistes. Ces pays sont devenus de véritables petits manuels
de ce qu’il ne faut surtout pas faire en économie pour planter un
peuple : contrôle des prix, contrôle des changes, atteintes de plus en
plus graves à la propriété, spoliation légale, collectivisation de tout ce
qui passe, nationalisation du reste, redistribution acharnée, traque fiscale
de plus en plus délirante, musèlement des médias d’opposition, de la pensée
critique, corruption érigée en méthode de gouvernement et d’obtention d’une
paix sociale de plus en plus fragile, etc…
Continuons donc de regarder attentivement ce qui se passe au Venezuela, en
Argentine et en Grèce. C’est le chemin que suit la France et qui permet
d’affirmer que ce pays est foutu.