La Grèce menace de
retenir les paiements qu’elle doit au FMI pour les mois de mai et juin. Et
cette fois-ci, il ne s’agirait pas d’une blague. Nous pourrions bientôt
savoir quand minuit sonnera vraiment.
Voici un extrait d’un
article du New York Times intitulé Greece
prepares for Debt Default if Talks with Creditors Fail.
La Grèce
se prépare aujourd’hui à faire défaut de sa dette, dans l’éventualité où elle
ne parvenait pas à se mettre d’accord avec ses créditeurs internationaux
avant la fin du mois d’avril, selon des sources ayant connaissance de l’idéologie
du gouvernement de gauche radicale.
Le
gouvernement, qui n’aura bientôt plus d’argent pour payer ses salariés du
secteur public et ses pensions de retraite, a décidé de retenir les 2,5
milliards d’euros de paiements qui devraient être envoyés au FMI aux mois de
mai et juin si aucun accord n’était trouvé.
« Nous
sommes au fond du gouffre… si les Européens ne nous accordent pas plus d’argent,
nous n’aurons d’autre choix que de faire défaut », a expliqué un
fonctionnaire du gouvernement.
Le défaut
de la Grèce est une possibilité contre laquelle les autres gouvernements
européens, irrités par les méthodes de négociations peu professionnelles et
la rhétorique de confrontation du gouvernement grec, ont aussi commencé à se
préparer.
Sur le
court terme, un défaut de la Grèce entraînerait presqu’immédiatement une
suspension de l’assistance d’urgence apportée par la Banque centrale
européenne au secteur financier grec, la fermeture de banques grecques, l’imposition
de contrôles du capital et une instabilité économique accrue.
Le
gouvernement est ce mois-ci à la recherche de suffisamment d’argent pour
payer 2,4 milliards d’euros de retraites et de salaires.
Le pays
devrait rembourser 203 millions d’euros au FMI le premier mai, et 770
millions le 12 mai. 1,6 trillion supplémentaire devrait être remboursé en
juin.
Cette
crise de financement est née du fait que les 7,2 milliards d’euros accordés à
la Grèce l’année dernière ont été retenus suite à des désaccords entre
Athènes et ses créditeurs européens quant à ses réformes économiques
structurelles.
Un
troisième plan de sauvetage est nécessaire
La Grèce
fait face à deux gros problèmes.
Son
premier problème est que même si elle obtenait les 7,2 milliards d’euros qui
lui ont été promis, elle aurait besoin d’un troisième plan de sauvetage.
Lisez ceci : Third Greek Bailout? Another €53.8 Billion Needed? Primary
Account Surplus Revisited.
Une
grande partie de l’argent prêté à la Grèce dans le cadre d’un plan de
sauvetage est retournée à la Troïka sous forme de paiements d’intérêts. Ce n’est
pas la Grèce qui se trouve refinancée, mais ses créditeurs.
Son
second problème est qu’elle n’a plus de surplus de compte primaire. A moins
qu’elle remédie au problème avant juin, elle devra accepter des contrôles de
capitaux imposés par la BCE ou quitter l’euro.
Quand
sonnera minuit
Mais
puisqu’il n’y a que peu de chances qu’un des deux camps cède aujourd’hui, il
ne nous reste plus qu’une chose à faire : attendre.
Lien vers la vidéo : Wilson Pickett - In The Midnight Hour