|
Le discours économique est chargé de vocabulaire
psychiatrique, notamment la dépression. Ayant subi, bien contre mon gré, les
affres et les infortunes de la persécution psychiatrique, je prends
maintenant conscience combien cette grille de lecture permet de comprendre la
situation de l'économie française en particulier, et de la société française
d'une manière générale.
Car, imaginez le cas d'un patient qui se porte bien et à
qui on administre, à doses sévèrement lourdes, un traitement inadapté. Il y a
fort à parier que son état se dégradera très rapidement et qu'il s'enfoncera
dans un état dépressif qui finira par auto-justifier le diagnostic initial, au
risque de maintenir en place des praticiens incompétents sinon dangereux. Il
en est exactement de même pour nos dirigeants quand ils s'obstinent à
administrer à notre pays des politiques totalement dépassées, inadaptées et
néfastes au point qu'elles finissent par détruire une économie qui fut parmi
les plus puissantes du monde il y a quelques décennies.
Mais on finit par maintenir au pouvoir ceux-là même qui
nous ont plongé dans la dépression collective. L'esclave en vient à adorer
son maître et le piège se referme sur un peuple enchaînée tandis que les plus
lucides, qui ne veulent pas sombrer dans la dépression, s'expatrient.
Pourquoi croyez-vous que la France compte parmi les pays les plus
consommateurs de psychotropes ? D'ailleurs, il est intéressant aussi
d'observer que nous avons le taux d'activité le plus faible en comparaison
des autres pays développés : moins de la population totale compte dans la
population active.
Si l'on retranche de cette dernière les chômeurs, qui sont
à la charge des actifs - tout comme les jeunes et les retraités -, il en
résulte qu'une partie toujours plus infime et minoritaire de la population
totale doit supporter le train de vie de l'ensemble. Autrement, les actifs
deviennent hyperactifs. C'est quand on a subit personnellement un acharnement
thérapeutique si violent, qu'il vous fait descendre au plus profond des
abysses, que l'on peut comprendre à quel point ce parallèle est instructif
car la France subit bien, depuis au moins trois décennies - et les
alternances n'y changent rien - un acharnement idéologique qui conditionne
des politiques économiques aboutissant progressivement, mais inéluctablement,
à la destruction de notre économie, ce qui conduit mécaniquement à
l'effacement de la France de la scène mondiale.
Car, sans économie puissante, il n'y a aucune influence
possible, qu'elle soit culturelle, géopolitique ou militaire. Et ce constat
nous amène à nous refermer sur nous-même, comme un dépressif, prétendant que
tout le reste du monde à tort - c'est la faute à la mondialisation - et que
le modèle français - que personne n'imite - est le "meilleur du
monde". Il n'y a que ceux qui ne voyagent jamais qui peuvent encore
croire aux chants trompeurs de ces sirènes infernales, destinés à nous
endormir pour mieux nous tondre et nous spolier.
A moins qu'un jour les français ne se réveillent...en
espérant qu'il ne soit pas trop tard. Car, certains ne sortent jamais de la
dépression.
|
|