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L’évolution de l’arme pétrolière

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oilprice.com
Published : October 26th, 2015
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Category : Editorials

A l’âge des produits dérivés, des swaps et des transferts monétaires électroniques, une nouvelle forme de guerre est née : la guerre financière.

Les Etats-Unis ont très récemment imposé des sanctions contre des pays comme la Syrie, le Venezuela et la Corée du Nord, mais une majorité des sanctions liées à l’énergie ont été imposées contre l’Iran et la Russie.

On estime à 68% la part des revenus du gouvernement russe tirés des exportations de gaz et de pétrole, alors que 80% des revenus de l’Iran sont issus des exportations pétrolières. Ils sont donc une cible idéale pour les nouvelles armes financières.

Pour comprendre pourquoi les conflits financiers ont pris une telle importance, il est nécessaire de comprendre comment ils se sont développés, et ce que permet une telle approche.

L’arme pétrolière est née en 1965, après la nationalisation du Canal de Suez par l’Egypte. En a découlé une déclaration de guerre par la France, l’Angleterre et l’Israël. Afin de contrer cette invasion, l’Arabie Saoudite a décidé de bannir les exportations vers la France et l’Angleterre. Cet embargo a eu des effets minimes sur l’économie des deux pays, parce que les Etats-Unis ont décidé d’accroître leurs livraisons vers l’Europe, et que les sociétés pétrolières internationales ont redirigé des cargaisons vers l’Europe.

Un nouvel embargo a été imposé en 1967, lorsque les Etats arabes ont banni les exportations vers les Etats-Unis, l’Angleterre, la France et l’Allemagne de l’Ouest. Cet embargo a été mis en place après que des rumeurs ont fait surface selon lesquelles l’Angleterre et les Etats-Unis avaient fourni une protection aérienne aux avions israéliens lors des bombardements d’aéroports militaires égyptiens par l’Israël pendant la guerre de 1967. Cet embargo a échoué, en raison du déclin des revenus pétroliers de la région. Cet embargo n’a pas non plus été mis en place correctement, parce que les pays occidentaux ont continué de recevoir du pétrole de pays arabes.  

Mais l’incident le plus célèbre est celui de 1973, date à laquelle l’OPEP a imposé un nouvel embargo contre les pays qui apportaient une aide militaire à l’Israël pendant la guerre du Yom Kippour. Cet embargo a eu un impact plus important sur l’Europe et les Etats-Unis, parce que l’Arabie Saoudite avait alors remplacé le Texas en tant que producteur d’appoint.

L’embargo de 1973 a mené à une hausse du prix du carburant à l’échelle domestique, à des pénuries d’essence et à des rationnements. Cet embargo a changé les dynamiques de la politique étrangère des Etats-Unis.

Après l’embargo de 1973, Richard Nixon a envoyé son Secrétaire d’Etat, Henry Kissinger, en Arabie Saoudite afin de s’assurer à ce qu’un embargo ne soit plus jamais imposé contre les Etats-Unis.

Après quelques révisions, en 1976, la Maison des Saoud et Henry Kissinger ont fini par se mettre d’accord. Selon le livre de Marin Katsua, The Colder War, publié en 2014, l’Arabie Saoudite a accepté de :

1. Livrer aux Etats-Unis autant de pétrole que nécessaire, que ce soit pour des raison de consommation générale ou de sécurité nationale, soit d’accroître ou de décroître sa production au bénéfice des Etats-Unis.

2. Ne vendre du pétrole que contre des dollars, et de réinvestir ses profits sur des bons du Trésor américain.

En échange, les Etats-Unis ont garanti de :

1. Protéger le royaume d’Arabie Saoudite face à ses nations rivales.

2. Protéger les champs pétroliers de l’Arabie Saoudite.

3. Protéger le pays d’une invasion par l’Israël.

Les Saoud ont accepté ce marché parce que, bien qu’ils aient disposé de vastes quantités de pétrole, ils n’avaient pas d’armée capable de les protéger face à leurs ennemis, qui incluaient alors l’Iran, l’Irak et l’Israël.

Ce marché a non seulement apporté un flux constant de pétrole vers les Etats-Unis, il a permis au pays d’accroître sa mainmise sur le monde.

Comment les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite ont fait tomber l’URSS

En 1982, une déclaration secrète de guerre économique a été signée contre l’URSS. Cette déclaration a mentionné :

• Un refus de signer de nouveaux contrats d’achat de gaz naturel soviétique
• Le développement accéléré d’une source alternative de gaz naturel pour certaines régions de l’Europe
• La hausse des taux d’intérêt appliqués au crédit de l’URSS
• La hausse des remboursements minimums versés par l’URSS, et le rabais de la maturité des obligations russes.

Cette déclaration a rendu la dette de l’URSS bien plus handicapante, mais c’est le doublement de sa production de pétrole par l’Arabie Saoudite en 1986 qui lui a porté le coup de grâce. Le prix du pétrole a été forcé à la baisse pour atteint 10 dollars le baril, et fait plonger les revenus du gouvernement soviétique. Selon James Norman, auteur de The Oil Card, publié en 2008, c’est là la raison même de l’effondrement de l’URSS.

Le système financier international d’aujourd’hui est bien plus sophistiqué. Mais l’usage de sanctions financières dans le but de créer un embargo pétrolier reste une pratique courante – il suffit pour le comprendre d’observer les cas actuels de l’Iran et de la Russie.

 

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Intéressant, et effectivement la situation est plus complexe avec le boom du pérole de schiste aux USA... c'est un dilemme.

Néanmoins, on peut remarquer une certaine proximité entre l'échec de la prospection du gisement en californie du sud (13 milliards de barils estimés, mais finalement à peine 5% en seraient exploitables) et le début de la chute du pétrole... c'est ce qui a dû faire pencher la balance dans le dilemme.
Et comme par hasard, le désinvestissement des héritiers Rockefeller en septembre 2014.

Evidemment, le citoyen lambda n'en profite pas trop, vu que les Etats se servent allègrement dans les taxes, voire en ajoutent au nom de l'écologie.
Les sociétés de transport ne baissent pas leurs tarifs non plus...

Et avec le pétrole en arme de guerre, notre société n'est pas prête à changer de système (énergies renouvelables, hydrogène,...). Elle est montée avec le pétrole, et elle tombera avec le pétrole.


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Intéressant, et effectivement la situation est plus complexe avec le boom du pérole de schiste aux USA... c'est un dilemme. Néanmoins, on peut remarquer une certaine proximité entre l'échec de la prospection du gisement en californie du sud (13 milliard  Read more
RalphZ - 10/26/2015 at 9:36 AM GMT
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