L’année dernière (2014)
devrait rentrer dans les annales comme le « début de la fin » du
système bancaire centralisé global.
Ce qui viendra ensuite
sera le développement graduel de la prochaine crise et, très probablement, l’effondrement
du système bancaire tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Ce développement ne devrait
en revanche survenir que très lentement.
Les banques centrales et
l’élite politique vont se battre bec et ongles pour maintenir le statu quo,
même si cela signifie enfreindre la loi (geler les comptes bancaires ou les
fonds afin de mettre fin aux retraits) ou fermer les marchés (le Dow a été
ferme pour une durée de quatre mois et demi pendant la première guerre
mondiale).
Les prix des actifs
enregistreront des effondrements et des chutes brutales (de l’ordre de 20 à
30%) ici et là. Mais l’Histoire nous a montré que lorsqu’un système financier
s’effondre, le processus de destruction dure plusieurs années, sinon plus.
Prenons par exemple la
bulle sur la technologie, la plus grosse bulle sur les actions survenue au
cours de ces cent dernières années.
Dans ce cas particulier,
la bulle s’est limitée à une classe d’actifs (les actions). Elle a été
relativement isolée sur un secteur spécifique, les actions technologiques.
Pour couronner le tout,
tout le monde savait qu’une bulle s’était développée : le ratio
prix/revenus ajusté aux variations cycliques de la bulle sur la technologie a
écrasé toutes les autres bulles survenues depuis 1890.
La surévaluation
évidente des actions était complètement absurde.
Et pourtant, malgré le
fait que cette bulle était absolument évidente et n’impliquait qu’une classe
d’actifs, il a fallu aux investisseurs plus de six mois après l’effondrement
initial de 20% pour réaliser qu’un sommet avait été atteint et que la bulle
avait éclaté.
Pendant cette période de
six mois au cours de laquelle la plus grosse bulle des actions de tous les
temps a éclaté, les actions n’ont pas immédiatement chuté. A dire vrai, nous
avons traversé de véritables montagnes russes, avec plus de huit fluctuations
de prix majeures de 16% ou plus.
Réfléchissez-y un
instant. Les actions étaient clairement dans une bulle. Il s’agissait de la
bulle sur les actions du siècle. Et pourtant, quand elle a éclaté, personne n’avait
une idée claire de la direction dans laquelle se dirigeait le marché.
En six mois, les
investisseurs ont vu fluctuer les actions avec une baisse de 19%, puis une
hausse de 8%, une baisse de 27%, une hausse de 21%, une baisse de 22%, une
hausse de 34%, une baisse de 17%, une hausse de 16%, une baisse de 28%, une
hausse de 16%, puis, finalement, une baisse de 17%. C’est seulement à ce
moment que les actions ont brisé leur tendance (la ligne bleue) et qu’il est
devenu évident que la bulle avait éclaté.
Bien que la bulle ait
été spécifique et évidente, son effondrement n’a été ni propre ni rapide.
Plusieurs baisses de 20% ont été enregistrées, mais dans l’ensemble, nous
avons enregistré de fortes fluctuations avec une tendance générale à la
baisse.
Ce même processus se
développera certainement de nouveau sur les marchés. Mais cette fois-ci, il
sera global et ne concernera pas seulement les actions, les obligations, les
marchandises et l’immobilier, mais les banques centrales elles-mêmes.
La situation est claire :
la crise de 2008 n’était qu’un échauffement. La prochaine crise sera
différente. Elle mettra fin au système bancaire tout entier.
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