Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
En écologie, il y a les vrais sujets, comme la place du nucléaire dans notre mix énergétique, la sécurité de nos centrales, la réalité de rejets plus ou moins autorisés, parfaitement radioactifs et tout à fait nocifs pour la santé.
En écologie, il y a de véritables enjeux comme la migration de notre agriculture vers un système de production plus juste, plus humain, plus respectueux de l’environnement et évidemment avec moins d’intrants, à savoir moins de pesticides ou d’engrais.
Il y a de grandes problématiques pour le futur de l’humanité, comme les OGM dont les effets sont encore mal maîtrisés, quoi que l’on en dise, ou encore les nano-technologies dont l’impact est loin d’être véritablement connu.
En écologie par exemple, la pollution atmosphérique aux particules fines des voitures en particulier diesel tue chaque année plus de personnes et plus d’innocents que les accidents de voiture eux-mêmes sans que cela n’émeuve grand monde. Il faut dire que sur les autoroutes du suicide ou de la pollution, il est difficile de mettre des radars…
Alors oui, vous l’aurez compris, et j’arrête ici cette liste à la Prévert, il y a les vrais sujets, ceux que l’on n’abordera pas, ceux sur lesquels personne n’osera aller légiférer tant les lobbies et les groupes de pression, pour ne pas dire de corruption, sont nombreux et puissants.
L’important n’est plus le savoir-faire mais uniquement le faire-savoir…
Et puis parce qu’il s’agit avant tout d’hommes et de femmes politiques dont l’objectif n’a jamais été le savoir-faire mais uniquement le faire-savoir et l’idée d’enchaîner des séquences de communication pour occuper le temps de cerveau disponible et faire croire en une action politique.
Alors on amuse la galerie dans le silence le plus complice de nos « amis » écolos, qui n’ont plus d’écolos que le nom, tant l’ambition et les bons postes – les « plaçous » comme disait mon pépé – leur tiennent désormais lieu d’étalon moral.
Le plaçou… Important le plaçou… Je vous donne la définition de ce mot patois. « Un emploi obtenu grâce à l’entregent de quelqu’un, généralement un poste de planqué. » On ne défend plus des convictions ou l’intérêt général mais son intérêt particulier.
Bref, du coup, il faut bien faire croire que l’on fait de l’écologie au moment même où l’on supprime dans la loi Macron passée aux forceps et au 49.3 les analyses de rejets dans l’air ou dans l’eau des industries polluantes de même que les taxations qui leur étaient imposées.
Alors il faut trouver des sujets faciles, pas trop engageants, qui ne remettent surtout pas l’ordre établi en place, et nous avons eu droit à une superbe séquence absurde de Ségolène Royal qui, malgré toute la sympathie que je peux avoir pour notre grande Jeanne du Poitou, aurait mieux fait de se taire.
Première grande et immense mesure… L’interdiction de vendre du Roundup dans les grandes surfaces… dans les rayons. Vous pourrez évidemment en acheter autant que vous le souhaiterez… mais au comptoir ! Ouaaaaah, de vous à moi, ça c’est de la mesure écolo. Attention hein… Monsanto n’a qu’à bien se tenir… et évidemment en profite pour se plaindre et se positionner en victime alors que son produit phare n’est en aucun cas interdit, ce que la Ségo ne pouvait en aucun cas faire sans risquer un superbe procès que la France aurait perdu.
D’ailleurs, ce n’est pas en allant signer le TAFTA, ce traité de libre-échange entre l’Europe et les USA qui veut sacraliser les tribunaux d’arbitrages privés comme façon unique de rendre la justice, que l’on est prêt à voir une interdiction des OGM et autres produits néfastes pour notre santé.
La deuxième blague écolo du jour c’est la polémique autour de la pâte à tartiner Nutella, dont on se fiche quand même comme d’une guigne.
Oui parce que vous comprenez, il faut de l’huile de palme et ça déforeste les forêts… Sans blague. Vous connaissez le nombre de forêts en pleine déforestation et dont tout le monde se fout comme de l’an 40 à commencer par la reine du Poitou ? Je pense en particulier à l’Amazonie et personne ne dit rien au Brésil alors que c’est un véritable massacre du poumon de la planète.
La réalité : l’écologie tout le monde s’en tape… y compris les écolos, tant qu’ils ont leurs « plaçous »…
De toute façon, c’est la crise alors on a d’autres chats à fouetter que la qualité de l’air, de l’eau, ou le sort des insectes, des abeilles et autres petites bestioles vivantes… Non, ce qu’il nous faut, c’est de la croissance et pour avoir de la croissance, nous sommes prêts à tout – enfin pas nous, eux, ces imbéciles qui nous dirigent et qui n’ont pas compris que la limite à la croissance et au modèle actuel est évidemment en grande partie environnementale et écologique, et que la seule façon de retrouver une forme de croissance qui ne doit plus être quantitative mais qualitative c’est de mettre la notion de soutenabilité au cœur de notre développement, de notre organisation, de notre fiscalité et de notre économie.
Je suis, mes chers amis, mes chers lecteurs, atterré, totalement sidéré par l’absence de compétences, d’intelligence, de savoir, de connaissance et de vision de ceux qui aujourd’hui sont censés nous diriger.
Ils sont, en un mot, mauvais. Tout simplement mauvais.
Il est déjà trop tard, préparez-vous.
Charles SANNAT
(Pour m’écrire, charles@lecontrarien.com)
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)