Le drame de la crise
financière grecque continue de dominer les gros titres. A l’heure où j’écris
ces lignes, des accords sont signés, qui permettront à la Grèce d’obtenir un
autre plan de refinancement si le gouvernement du pays acceptait de mettre en
place de nouvelles mesures d’austérité. Ces accords permettront à tous de se
vanter d’avoir discuté ensemble du sauvetage de l’économie grecque et de l’Union
monétaire européenne. Mais ces accords ne sont rien de plus qu’un pansement, et
ne permettront pas de régler le problème grec de manière permanente. Une
autre crise est inévitable.
La crise grecque nous
offre un aperçu de ce qui attend les Etats-Unis, à moins qu’ils ne décident
de réduire leurs prestations sociales et financements de guerres. Bien qu’un
certain nombre d’observateurs se concentrent sur l’état-providence grec, une
grosse partie du déficit du pays est lié à ses dépenses militaires
excessives. Alorsque son économie s’effondre et que son gouvernement effectue
des changements (mineurs) en termes de dépenses en prestations sociales, le
budget militaire de la Grèce demeure l’un des plus élevés au sein de l’Union
européenne.
Malgré tout ce qu’on
nous dit des réductions budgétaires militaires des Etats-Unis, qui auraient
soi-disant affaibli les défenses du pays, le budget militaire américain
demeure supérieur aux dépenses combinées des quinze pays les plus dépensiers
après les Etats-Unis. Une très petite part de ce budget militaire vise à la
défense du peuple américain face à la menace étrangère. Le gouvernement
américain dépense des milliards de dollars pour maintenir en place une
politique étrangère impériale qui diminue la sécurité de ses citoyens. Les
Etats-Unis ne pourront pas régler leurs problèmes fiscaux tant qu’ils ne
modifieront pas leurs politiques étrangères et ne cesseront pas de gaspiller
des trillions de dollars pour mener des guerres peu nécessaires et inconstitutionnelles.
Les dépenses militaires
excessives ne sont pas la seule cause des problèmes des Etats-Unis. Comme la
Grèce, les Etats-Unis souffrent de dépenses trop importantes en prestations
sociales. Réduire son budget militaire et ses aides aux corporations
permettrait au gouvernement de détacher du principe d’état-providence sans
pour autant léser excessivement ceux qui dépensent des programmes gouvernementaux.
Mais une séparation avec l’état-providence ne devrait pas être perçue comme
un refus du besoin de réduire les prestations sociales.
L’une des raisons pour
lesquelles la Grèce a été dans l’obligation de demander un refinancement à
ses partenaires européens est qu’elle a abandonné son contrôle sur sa propre
devise en joignant l’Union européenne. De son côté, le dollar jouit du statut
de devise de référence mondiale, ce qui est la raison pour laquelle les
Etats-Unis ont pu accumuler un déficit phénoménal sans souffrir de crise
économique majeure. La nécessité pour la Réserve fédérale de monétiser des
quantités toujours plus importantes de dette gouvernementale finira par
générer une hyperinflation, qui menacera grandement le statut du dollar. La
Chine et la Russie se détachent déjà aujourd’hui des transactions
internationales en dollars. Il ne sera qu’une question de temps avant que
davantage de nations décident de remettre en cause le statut du dollar et,
lorsque cela se produira, une catastrophe à la grecque sera inévitable.
Malgré le danger que
représente le maintien des politiques actuelles, le Congrès continue d’accroître
ses dépenses. Le seul vrai débat qui existe entre les deux partis est de
savoir si nous devrions dépenser plus en prestations sociales ou en développement
militaire. Il est trop facile de blâmer les politiciens pour ce dilemme. Ils
ne font que répondre aux demandes du peuple, qui réclame toujours davantage
de dépenses. Trop nombreux sont les Américains qui pensent avoir un droit
moral d’accès aux aides gouvernementales. Cette idée est tout aussi commune,
sinon plus, au sein du complexe militaro-industriel, des grosses banques et
des capitalises de copinage, que parmi les Américains les plus pauvres.
Le Congrès ne fera
marche arrière que lorsque suffisamment de gens rejetteront cette mentalité
et comprendront que le gouvernement est incapable de gouverner le monde, de
gouverner nos vies et de gouverner l’économie. Ceux d’entre nous qui le
savent doivent répandre ces idées et faire naître le mouvement qui limitera
le gouvernement et nous apportera marchés libres, monnaie saine, et paix.