Les investisseurs ont enregistré de lourdes pertes financières au
cours de ces dernières semaines, alors qu’à l’échelle globale, les actions
étaient sous pression et enregistraient leur pire mois en trois ans.
Le mois d’août 2015, l’une des périodes de négoce les plus volatiles
enregistrées depuis la crise financière globale, a vu 5,7 trillions de
dollars rayés de la valeur des actions à l’échelle de la planète. Aucun
marché boursier n’en est sorti intact, et le risque de contagion financière
et économique est plus évident que jamais. Internationalement,
beaucoup s’inquiètent de voir se développer une nouvelle crise systémique –
une crise de la dette en Europe ou un nouvel effondrement à la Lehman – qui
forcerait les banques à fermer leurs portes ou à imposer des vacances
bancaires, comme nous avons récemment pu le voir en Grèce.
Si un
tel scénario se développait aux Etats-Unis, les banques et institutions
financières pourraient être fermées, et l’or de nouveau confisqué.
C’est
une situation qui n’est pas sans précédent. Le 5 avril 1933, au beau milieu
de la Grande dépression, le président américain, Franklin Delano Roosevelt, a
demandé aux citoyens américains de livrer leurs pièces et barres d’or au
gouvernement fédéral.
Chaque
pièce, barre et certificat a dû être livré au gouvernement de Roosevelt, sous
peine d’une amende de 10.000 dollars ou de dix années d’emprisonnement. Cette
amende représente aujourd’hui 180.000 dollars.
L’or était à l’époque
encore une monnaie, puisque les dollars étaient garantis par l’or. Roosevelt
a ainsi confisqué la forme la plus sûre de monnaie à ses citoyens, au
bénéfice de l’Etat. Sous le Gold Confiscation Act de 1933, Roosevelt a
ordonné à ce que l’or de ses citoyens soit remis aux autorités. A l’époque, l’or
était évalué à 20 dollars par once. Une fois confisqué et placé dans les
coffres du gouvernement, il a été réévalué pour passer à 35 dollars par once.
Les réserves d’or
privées ont été confisquées, des contrôles de capitaux ont été imposés, et
les exportations d’or ont été interdites. Et le dollar a été déprécié contre
l’or.
Dans l’esprit du public,
l’or et l’argent sont associés aux terroristes. L’EIIL a récemment annoncé
avoir lancé un nouveau dinar d’or, ainsi qu’un dirham d’argent, dans le cadre
de son projet de « domination du monde ». Comme pour tout ce qui
concerne l’EI, il est difficile de séparer la réalité de la fiction parmi la
désinformation et la propagande d’aujourd’hui.
Il semble toutefois
possible que l’EI frappe ses propres pièces d’or. Il n’y a pas de grande
différence entre diaboliser l’EI et accuser les propriétaires d’or comme
étant des antisociaux et anti-américains, et d’utiliser cette justification
pour confisquer les réserves d’or des citoyens des Etats-Unis.
La culpabilité par
association pourrait être utilisée pour persuader le public que l’or est une
relique barbare utilisée par les terroristes, qui devrait être interdite dans
notre société moderne sans liquide, sans monnaie et sans or.
Alternativement, être
forcé de livrer son métal pourrait être perçu comme un devoir patriotique
pour la reconstruction des Etats-Unis après un effondrement financier,
économique et monétaire – comme nous avons pu le voir en 1933.
Compte tenu des
conditions actuelles et du précédent historique, il est naïf d’éliminer
complètement le risque de confiscation des réserves d’or physique des
citoyens.
Les bail-ins
et la confiscation de l'épargne des individus et des entreprises par la
Troïka (Union européenne, BCE et FMI) à Chypre nous ont prouvé que tous
les actifs sont susceptibles d’être confisqués – depuis les dépôts jusqu’aux
fonds de pension, en passant par l’or.
Téléchargez votre
guide de dépôt de réserves d’or à l’étranger ici
Dans l’éventualité d’une
faillite bancaire, vos dépôts et votre or pourraient vous être confisqués.
Soyons clairs : l’Union européenne, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le
Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande prévoient tous de mettre des
bail-ins en place si une banque ou une institution se retrouvait en
difficulté.
Les Etats-Unis sont
aujourd’hui l’une des nations les plus endettées du monde, et l’une des plus
endettées que le monde ait jamais vues. Leur dette nationale est de plus de
18,3 trillions de dollars, et continue de grimper – voir ici. Leurs passifs non-capitalisés s’élèvent
entre 100 et 200 trillions de dollars.
L’oncle Sam pourrait
donc un jour re-confisquer l’or de ses citoyens.
Des années durant, nous
avons dit qu’une nouvelle confiscation s’en prendrait entre autres aux
réserves d’or les plus larges, aux ETF et à l’or non-alloué présent au sein
du système bancaire, ainsi qu’aux réserves d’or déposées auprès de sociétés
dans des pays endettés comme le Royaume-Uni, de nombreux pays de la zone
euro, le Japon et les Etats-Unis.
Voilà qui prouve de l’importance
de la propriété d’or auprès de nations riches qui ont pour tradition le
respect des droits de propriété, ainsi qu’auprès de pays plus sûrs comme la
Suisse, Singapour ou Hong Kong.
Et qui prouve également
de l’importance de posséder quelques barres et pièces d’or.
Nous savons que
certaines personnes ont décidé de ne pas livrer leur or en 1933. Aujourd’hui,
il serait bien plus difficile de s’opposer au gouvernement, qui aurait de
fortes chances d’envoyer ses forces de police confisquer les minuscules
quantités d’or possédées par ses citoyens.
Dans l’éventualité d’une
nouvelle crise économique, les plus grandes réserves d’or et les nations les
plus endettées seront vulnérables. Les fournisseurs de comptes groupés et d’or
digital en Angleterre et aux Etats-Unis pourraient voir leurs actifs
nationalisés et le métal de leurs clients confisqué.