Avec l’arrivée au pouvoir du vrai Socialisme original, on allait voir ce qu’on allait voir : fini les problèmes bêtement laissés en plan par une droite molle et en dessous de tout. Fini, notamment, l’incroyable pénurie de logements qui frappait la France en général et la région parisienne en particulier. Des gestes forts furent donc posés. Depuis, les soubresauts de la politique immobilière du gouvernement agitent la chronique.
Et lorsqu’on parle d’immobilier, point n’est besoin ici de se cantonner à l’immobilier destiné aux particuliers. Rien qu’en regardant du côté de l’immobilier commercial, on voit déjà d’intéressants effets de bords des politiques menées jusqu’à présent.
C’est ainsi qu’avec le projet du Grand Paris, les communes d’Île-de-France directement concernées par les somptueux (et particulièrement coûteux) aménagements prévus se sont lancées dans des projets ambitieux de constructions de bureaux. Il faut dire qu’avec le Grand Paris, tout ce que la région comprend d’élites politiques a mis les petits plats dans les grands pour attirer les entreprises et faire croire que tout le pourtour parisien allait pouvoir devenir un centre névralgique desservant facilement la capitale.
Sauf qu’au lieu de laisser le marché (les entrepreneurs, leurs salariés, les familles) arbitrer dans ces communes celles qui les accueilleront, toutes les communes se sont mises en tête de préparer le terrain avec la manne inépuisable de l’argent des autres. Bilan : alors que l’énorme parc de bureaux franciliens compte déjà plus de 52 millions de mètres carrés, près de quatre millions sont vides, plus de la moitié sont difficiles à louer, et plus d’un million sont vacants depuis au moins trois ans. Chaque année empire cette situation composée de bureaux obsolètes, mal placés ou trop chers … Ce qui ne semble pas gêner les municipalités qui ont malgré tout lancé des projets de construction pour encore plus de bureaux. C’est bien une bulle qui se met en place avec l’argent des contribuables. Forcément, ça va bien se passer.
Du côté des particuliers, la situation ne s’annonce guère meilleure.
Pour rappel, avec l’amoncellement de lois toutes destinées à protéger le pauvre petit locataire (forcément victime de propriétaires toujours à l’affût d’une bonne spoliation ou de l’une ou l’autre escroquerie juteuse), louer un bien devient un parcours du combattant. Aux contraintes architecturales de plus en plus ubuesques et incluant par exemple la gestion de normes handicapées même lorsque le locataire est parfaitement valide, on doit ajouter les normes écologiques tous les jours plus absconses ou compliquées à respecter.
À présent, pour pouvoir louer un bien, on devra s’assurer qu’il est énergétiquement performant, avec des seuils que fixera la dernière loi sur la « transition énergétique ».
Ces normes et ces contraintes s’ajoutent bien sûr aux normes et contraintes précédentes, ainsi qu’à une justice maintenant ultra-favorable aux locataires. On se souvient de l’exemple récent de Maryvonne, retraitée de 83 ans et de sa maison copieusement squattée dont j’avais relaté les aventures il y a quelques mois. Si l’issue pour cette vieille dame avait été heureuse grâce à la mobilisation de l’opinion publique, il en va tout autrement pour les douzaines de cas qui se présentent, régulièrement, dans l’actualité (comme celui-là ou mieux encore, celui-ci par exemple, tout à fait symptomatique).
De façon complètement étonnante, cette propension à sur-favoriser le locataire au détriment répété du propriétaire a comme une fâcheuse tendance à amoindrir la volonté de louer de la part de ce dernier qui, tout compte fait, trouve un plaisir décroissant à se faire fouetter. En conséquence, les mesures prises pour empêcher le propriétaire de choisir, sélectionner, trier, bref discriminer parmi les locataires possibles, pour lui imposer un niveau de prestations et de qualité minimale, toutes ces mesures le dissuadent de louer et créent donc une pénurie.
Zut. Une pénurie ? Vite, l’État doit intervenir, encore plus !
Par exemple, en tabassant les propriétaires de terrains constructibles non bâtis, histoire de bien leur faire comprendre où est leur intérêt : faire construire, pardi. En France, la Fraternité ne souffre aucune dérogation.
Par exemple en imposant une quantité minimale de logements sociaux au sein de chaque municipalité. Comme la pénurie grandit d’année en année, la quantité minimale de ces logements croîtra elle aussi, pardi.
Jusqu’au moment où la meilleure méthode pour obtenir enfin la bonne quantité de logements sociaux consistera à aller les récupérer directement par la force. En plus, ça tombe bien, c’est exactement ce que vient de proposer sa munificence François Hollande, en utilisant le droit de préemption, qui permet à l’État d’acquérir un bien mis en vente par un propriétaire qui n’est alors plus libre de vendre son bien à quelqu’un d’autre ou aux conditions qu’il souhaite. C’est aussi ça, la Liberté en France.
Et quoi de mieux que des travaux pratiques pour illustrer le pouvoir concret du président pédalomane en envoyant un sous-fifre aller préempter un bon coup dans une méchante commune qui ne respecte pas son taux de logements sociaux ? C’est exactement le sort qui a été réservé à un certain Patrick Kanner (dont la rumeur, insistante, voudrait qu’il soit Ministre de la Ville) que le père François a expédié à Ormesson-Sur-Marne pour faire le beau devant les médias annoncer la volonté du gouvernement d’utiliser un terrain public de la commune pour y construire 500 logements, dont 200 logements sociaux.
Aaah, Ormesson-Sur-Marne, charmante bourgade de 10.000 âmes coincée suffisamment loin des autoroutes, du RER et des métros parisiens pour que le temps minimal pour se rendre à la capitale, même en heure de pointes et en conditions idéales, sera difficilement inférieur à une heure, et qui va permettre à l’État, via préemption, d’installer des logements sociaux sur un terrain jouxtant le château d’Ormesson, classé aux monuments historiques ! Magie de la coercition et du « Ta Gueule C’est Magique » tout étatique, l’établissement d’une barre ou deux d’immeubles sociaux à côté d’un bâtiment classé sera bouclé en deux temps trois mouvements alors qu’un particulier, dans une situation comparable, n’aurait jamais eu la moindre chance d’obtenir gain de cause. C’est aussi ça, l’Égalité en France.
La politique a ce don inouï de transformer en matière douteuse tout ce qu’elle touche. L’immobilier n’échappe pas à la règle.
Depuis des années, on sait que l’intervention permanente et brouillonne de l’État dans le domaine immobilier a largement contribué aux pénuries qui se sont créées. L’apparition du Droit Au Logement a transformé un déséquilibre du marché favorable aux locataires en dissymétrie catastrophique dans laquelle le propriétaire ressemble de plus en plus à un pénible détail avec lequel il faut bien composer pour ne pas trop écrabouiller les droits fondamentaux.
Avec la loi Duflot, on est encore monté d’un cran dans la rétorsion de celui qui a commis l’imprudence d’acheter un bien. Dès que la loi était parue, j’avais évoqué les problèmes et les dérives qu’elle entraînerait inévitablement. Je ne me suis pas trompé : tout se déroule comme prévu, c’est-à-dire de pire en pire.
Le droit de propriété n’est plus qu’une blague : bienvenue en République Socialiste Française.
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