La semaine dernière, la
gouvernante de la Fed, Janet Yellen, a laissé entendre que la direction de la
Réserve fédérale ferait grimper les taux d’intérêt suite à sa réunion du mois
de décembre. Le rapport sur l’emploi assez positif publié suite aux remarques
de Yellen a poussé un certain nombre d’observateurs à croire qu’une hausse
des taux d’intérêt par la Fed, la première en près de dix ans, est désormais
inévitable.
En revanche, pour un
certain nombre de raisons, je doute que la Fed décide de faire grimper les
taux d’intérêt incessamment sous peu. La première raison en est que le taux
de chômage sous-estime le chômage en ignorant les 94 millions d’Américains
qui se sont retirés de la force de travail ou ont accepté un emploi à temps
partiel. La Fed a très certainement accès aux véritables chiffres du chômage,
et sait donc très certainement que l’économie est encore très loin d’une
situation de plein-emploi.
Le déclin du marché
boursier survenu suite à la publication du rapport sur l’emploi a été
attribué aux craintes des investisseurs face à l’impact de la possible hausse
des taux d’intérêt. Les craintes de Wall Street face aux effets potentiels d’une
hausse des taux sont une autre raison pour laquelle je doute que la Fed fera
grimper les taux. Après tout, selon l’ancien membre de la Réserve fédérale,
Andrew Huszar, protéger Wall Street était l’objectif principal du
quantitative easing. Pourquoi donc la Fed voudrait-elle risquer un retournement
des marchés boursiers juste avant Noël ?
Donald Trump a fait
parler de lui la semaine dernière en accusant Janet Yellen d’avoir maintenu
les taux très bas parce qu’elle ne souhaite pas risquer un autre retournement
économique pendant la dernière année du mandat du Président Obama. Il y a
beaucoup de sujets sur lesquels je suis en désaccord avec Trump, mais je suis
également d’avis que les politiques de la Réserve fédérale puissent être
influencées par des politiques partisanes.
Janet Yellen serait loin
d’être la première gouvernante de la Fed à laisser la politique influencer ses
prises de décision. Presque tous les responsables de la Fed qui lui ont
précédé ont ajusté leurs politiques monétaires pour satisfaire l’administration
en place, et presque tous ont plié sous la pression. Les économistes font
référence à la volonté de la Fed de modifier ses politiques pour satisfaire
les besoins du Président en place au travers du terme « cycles
économiques politiques ».
Les Présidents des deux
partis, et de toutes les idéologies, ont interféré avec les politiques
monétaires de la Réserve fédérale. Le Président Dwight D. Eisenhower a menacé
de pousser le responsable de la Fed à démissionner s’il refusait de plier aux
demandes d’argent facile d’Ike, et le gouverneur de la Fed Arthur Burns a été
pris à plaisanter au sujet de l’indépendance de la Fed avec le Président
Richard Nixon.
L’échec des politiques
de création monétaire, de refinancement de corporations et de quantitative
easing de la Fed à promouvoir la croissance économique nous indique que la
fin du système de monnaie fiduciaire est proche. La seule manière d’empêcher
l’effondrement inévitable du système monétaire de générer une crise
économique majeure est de restaurer des politiques monétaires de marché
libre.
Le Congrès pourrait agir
le premier en acceptant d’auditer la Fed. C’est pourquoi j’ai eu recours à la
législation du Sénat pour demander à ce qu’un nouveau vote soit tenu sur la question.
Il devrait avoir lieu sous deux ou trois semaines. Si la Fed venait à être
auditée, les gens pourront enfin connaître la vérité sur ses opérations. Si
elle ne l’était pas, le peuple américain pourra au moins savoir quels
Sénateurs sont de son côté, et lesquels sont du côté de la Réserve fédérale.
La permission donnée à
une banque centrale opaque de contrôler nos politiques monétaires a débouché
sur une expansion constante du gouvernement, un élargissement de l’écart
entre riches et pauvres, une série de crises économiques et l’érosion du
pouvoir d’achat du dollar. A moins que ce système change, les Etats-Unis, et
le reste du monde, feront bientôt l’expérience d’une crise économique
majeure. Il est temps d’auditer et de mettre fin à la Fed.