Environ 21 tonnes de métal, ou 685.652 onces
de barres d’or pur à 99,9%, ont été retirées la semaine dernière, abstraction
faite d’un petit dépôt de 27.328 onces, depuis les entrepôts de Brinks à Hong
Kong.
Pour donner de la perspective à tout cela, sachez que ces quantités
d’or sont équivalentes à l’intégralité du métal présent dans les entrepôts de
JPM aux Etats-Unis.
En comparaison au Comex américain, sur lequel très peu de métal
physique change de main ou se retrouve déplacé, c’est une quantité d’or très
importante. Mais Hong Kong a l’habitude de voir de l’or se déplacer en de
grosses quantités. Parce que c’est ainsi que le marché des métaux précieux
fonctionne en Asie depuis 2007 : non pas au travers de chaines
interminables de papier changeant de main comme s’il s’agissait d’un grand
jeu de poker, mais au travers de l’échange de métal véritable.
Une majorité de ce métal quitte les entrepôts pour ne pas y
revenir, comme l’a beaucoup répété Koos Jansen dans ses articles sur les
opérations du SGE. Cet or est accumulé en Chine continentale, et n’inclue
probablement pas les achats de la Banque populaire de Chine.
Ce qu’il faut retenir ici, c’est que la découverte du prix de
l’or de New York se détache de plus en plus de l’offre physique et de la
demande qui se développe en Asie. Comme je l’ai déjà dit, l’or s’échange à la
manière d’une devise moderne, sans souci aucun pour sa nature de marchandise
limitée par sa disponibilité physique. La Fed et les autres peuvent bien
imprimer de la monnaie, elles ne pourront jamais imprimer d’or. C’est là
toute l’idée.
C’est une tendance potentiellement dangereuse, notamment parce
qu’elle concerne une marchandise échangée avec un effet de levier de plus de
200 pour un. Et notamment face à la réduction des inventaires d’or disponibles
à la livraison aux prix actuels, à New York comme à Londres.
J’ai joint les plus récents chiffres publiés pour les entrepôts
du Comex aux Etats-Unis en-dessous de ceux de Hong Kong.
Comme le Comex l’a expliqué à Kyle Bass, « le prix »
s’occupera des déséquilibres. Exactement ! Et il le fera tout aussi
gracieusement que lorsque le prix du papier à risque s’est retrouvé corrigé
en 2008. Boom !
Sans blague ? C’est Kyle Bass qui l’a dit, pas moi.
« Donnez-moi juste l’or. »
Et si les gens se tournaient vers la livraison de leur métal, au
vu de la rareté de l’offre, quel ajustement de prix serait nécessaire à une
livraison de métal sans délai et dans des quantités suffisantes ?
Combien de personnes marcheront aveuglément vers une autre crise
financière occasionnée par les petits jeux confidentiels de Wall
Street ? Désirons-nous vraiment répéter la folie de MF Global sur une
échelle plus grande encore ? Le reste du monde sera-t-il aussi tout
effrayé par les banques que l’ont été ses investisseurs ?
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