L’imbécilité économique
imprègne tous les aspects des médias grands publics, et de toutes sortes de
manières.
Je m’attends
généralement à des réactions idiotes, et l’idiotie de certains m’offre très
certainement beaucoup de choses sur lesquelles écrire.
Il n’en est pas moins
que je sois surpris d’avoir entendu le célèbre économiste Nouriel Roubini
décréter que les attaques de Paris pourraient stimuler l'économie de la
zone euro.
L’économie
Nouriel Roubini a déclaré mardi que les attaques survenues à Paris pourraient
stimuler l’économie de la zone euro si la Banque centrale européenne décidait
d’amplifier davantage son programme de stimulus monétaire. A l’occasion d’un
entretien avec CNBC, le fondateur de Roubini Global Economics a expliqué que
l’ « impact positif des attaques restera autrement très modeste, à
moins que d’autres attaques aient lieu ».
Une
idée discréditée
L’idée
qu’un désastre puisse favoriser l’activité économique est été discréditée il
y a plus de deux cent ans.
Ironiquement,
son plus grand détracteur était français. Frédéric Bastiat, économiste
politique français, l’a réfutée dans son essai intitulé Ce qu'on voit et ce qu'on ne
voit pas.
Bastiat
nous raconte dans son essai l’histoire d’un propriétaire de boutique qui
demande à un vitrier de réparer une fenêtre cassée, et offre un travail et un
revenu à ce dernier. C’est ce qu’on voit.
Ce qu’on
ne voit pas, c’est ce que le propriétaire de la boutique aurait fait s’il n’avait
pas payé le vitrier. Il aurait pu acheter des chaussures pour ses enfants, et
fournir un revenu à un cordonnier, qui à son tour aurait pu acheter du cuir
pour faire plus de chaussures.
Réalité
économique
Personne
ne bénéficie jamais de la destruction d’actifs productifs. L’argent utilisé
dans le cadre de réparations aurait pu être utilisé de manière plus
productive.
Si
Roubini pense vraiment qu’il est possible de tirer un bénéfice économique d’un
désastre, alors il est un grand sot keynésien lauréat du prix Nobel.
S’il
pense que la réponse du gouvernement peut faire artificiellement gonfler le
PIB de la France aujourd’hui, tout en soustrayant davantage au PIB futur,
alors je suis d’accord. Mais selon MarketWatch, ce n’est pas ce qu’il a dit.
L’idée
que les « bénéfices de l’attaque » resteront modestes en l’absence
de nouvelles attaques manque de prendre en considération le déclin inévitable
des revenus des entreprises et des dépenses des consommateurs en cas de
propagation des actes terroristes.
En
clair, Roubini n’a compris aucun aspect du problème.