La
semaine dernière, les marchés étaient contrariés parce que le président de la
BCE, Mario Draghi, n’en a pas fait suffisamment pour combattre la déflation.
Revenons
sur sa décision :
- La BCE
poursuivra son programme d’achat de 60 milliards d’euros d’obligations
par mois pour une durée supplémentaire de six mois jusqu’en mars 2017 « ou
au-delà ».
- La BCE
fera baisser les taux d’intérêt jusqu’à un record historique à la baisse
de -0,3%.
- La BCE
a promis d’acheter davantage d’actifs grâce aux profits tirés de ses
achats d’obligations.
- La BCE
a annoncé le rachat d’obligations municipales en plus d’obligations
gouvernementales.
Des décisions dignes de celles prises par le Japon, donc ; mais les
marchés s’attendaient à bien plus.
J’ai
déjà commenté sur le sujet dans Euro Surges, Bonds Sink as ECB's Rate Cut to -0.3% and Pledge
of More QE Until March 2017 "or Beyond" Not Dovish Enough.
Offenser
les marchés
Que le
ciel nous préserve d’un banquier central qui oserait offenser les marchés
avec une déclaration indésirable. Ne pas offenser les marchés est le dernier « outil »
qu’il reste aux banquiers centraux.
C’est
pourquoi Draghi a annoncé que pour que la BCE puisse atteindre ses objectifs,
aucune limite ne lui sera imposée.
La BCE a
promis jeudi dernier de poursuivre son programme de rachat d’obligations de
60 milliards d’euros par mois jusqu’en mars 2017 et a porté ses taux d’intérêt
à un nouveau record à la baisse, avec -0,3%. Mais les mesures n’ont pas
satisfait les investisseurs, qui s’attendaient à plus, et ont vendu face à
une BCE incapable de leur livrer des taux d’intérêt plus bas encore et un
renforcement plus important de son programme de QE.
Afin de
convaincre les marchés que la BCE aura encore une marge de manœuvre si l’inflation
demeurait faible, Mr Draghi a expliqué vendredi à New York que la banque
centrale a « le pouvoir d’agir, la détermination d’agir et la volonté d’agir ».
Il a
ajouté qu’il « ne saurait y avoir aucune limite à la manière
dont nous sommes prêts à déployer nos instruments, conformément à notre
mandat, et pour atteindre notre mandat. Il ne fait aucun doute que si nous
devons intensifier l'utilisation de nos instruments pour s'assurer que nous
atteindrons notre objectif de stabilité des prix, nous le ferons. »
L’objectif
de la BCE est un taux d’inflation de 2%, un objectif qu’elle manque substantiellement
d’atteindre depuis déjà deux ans, avec une hausse des prix annuelle de moins
d’1%.