Les conséquences d'une réévaluation de l'or

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Published : April 05th, 2016
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Category : Today's Editorial

 

 

 

 

L’éclatement actuel de la bulle sur la dette globale devrait se poursuivre au cours de ces prochains mois. La tendance séculière d’expansion du crédit s’est transformée en une contraction et une liquidation. A mon sens,  la nouvelle tendance est désormais établie, et aucune décision prise par les banques centrales qui émettent les devises de réserve ne pourra la renverser.

Selon Sandeep Jaitly, les banques centrales que sont la Fed, la BCE, la Banque d’Angleterre et la Banque du Japon, pourraient avoir recours à des programmes d’assouplissement quantitatifs « pour le peuple ». Ces programmes reviendraient à distribuer de l’argent aux populations en faisant baisser les taxes ou en inventant une quelconque raison de faire décoller leur hélicopteère monétaire, selon la formule de Ben Bernanke, afin de les inciter à dépenser.

A mesure que la crise actuelle s’amplifie et compte tenu de notre expérience avec la « pensée » des économistes contemporains, nous pouvons raisonnablement nous attendre à ce que de tels programmes soient lancés. Il n’en est pas moins que la contraction économique actuelle ne sera pas renversée. Les attentes du monde – qui depuis la seconde guerre mondiale ont été une croissance positive – sont négatives. C’est là un évènement d’une telle magnitude qu’aucun assouplissement quantitatif n’aura d’effet sur sa conséquence finale : un effondrement de la dette.

Les inquiétudes qui se répandent sur les marchés du monde sont nées de la reconnaissance, de la part des entreprises  et des individus endettés, de ce que le poids de leur dette se trouve augmenté en conséquence de la dévaluation de leurs devises nationales. Les investisseurs internationaux tentent de réduire leur exposition. Les « capitaux fébriles », investis dans les pays qui offrent les taux d’intérêt les plus élevés, cherchent à rentrer chez eux. Ces dernières années d’aubaines ont poussé les étrangers à emprunter 11 trillions de dollars, en de nombreuses devises de réserves, pour investir dans leur propre pays. De ce total, on estime à 7 trillions de dollars ces emprunts libellés en dollars. Les débiteurs tentent désormais de rembourser leurs prêts en dollars, ce qui a pour conséquence de réduire la valeur de leur propre devise par rapport au dollar, ce qui aggrave la situation. Nous assistons à une perte de confiance en les devises nationales, et à des fuites de capitaux depuis le dollar, parce que les pays qui émettent ces devises ne sont plus en mesure de maintenir leurs surplus d’exportation contre les pays émetteurs de devises de réserve, et sont donc incapables d’augmenter leurs réserves. En conséquence, ils perdent de leurs réserves. Les surplus d’exportation disparaissent dans le « reste du monde » parce que les pays qui émettent les devises de réserves, ainsi que la Chine, sont en phase de ralentissement économique (attribuable essentiellement à un niveau de dette excessif) et réduisent leur consommation d’importations, réduisant ainsi les exportations des pays exportateurs.

Le déclin des réserves des pays dont la santé économique dépend de leur surplus d’exportation rend le fardeau de la dette globale plus insoutenable encore : les investisseurs, tout autour du monde, s’inquiètent de voir disparaître une partie de leurs actifs (qui sont en réalité des instruments de la dette, c’est-à-dire des promesses de paiement), et tentent de se protéger.

Peu importe les moyens employés, la conséquence en sera la contraction sans précédent de l’économie du monde, qui nous mènera à la réévaluation des réserves d’or à mesure que les gouvernements désespérés se tourneront vers l’or pour préserver leurs activités commerciales internationales. La réévaluation des réserves d’or des banques centrales sera la seule alternative qui s’offrira aux pays qui chercheront à préserver une partie de leurs activités commerciales avec l’étranger pour fournir leur économie, qu’elle soit agricole, minière ou industrielle.

Les quantités d’or détenues par un pays particulier ne seront pas un facteur important pour le maintien d’économies opérationnelles, parce que même une petite quantité d’or sera suffisante. La raison en est que, puisque l’or retrouvera toute son importance, aucun pays ne sera capable de maintenir un surplus ou un déficit commercial. Le premier cas impliquerait que d’autres pays envoient leur métal aux pays dont la balance commerciale est en surplus, mais la rareté de l’or et son importance vitale ne leur permettra pas de le faire. Dans le second cas, les pays dont la balance commerciale est déficitaire corrigeront immédiatement leurs activités en dévaluant leur devise plutôt que de continuer de perdre de l’or au travers de leurs déficits commerciaux. Cette dévaluation mettra fin immédiatement aux excès des importations sur les exportations. Les gouvernements qui ont recours à la création de crédit pour financer leur déficit seront limités par des équilibres budgétaires, sans quoi leurs déficits financés par la création de crédit se transformeraient en importations excessives et nécessiteraient une dévaluation immédiate de leur devise.

Seuls les pays qui produisent de l’or pourront générer des déficits commerciaux, limités aux quantités d’or qu’ils produisent pour financer de tels déficits.

Ainsi, la réévaluation de l’or aura l’effet positif de remettre le monde en condition de commerce et de budgets nationaux équilibrés, ce qui n’est plus le cas depuis cent ans.

La discipline de l’or en tant que garantie, à un prix réévalué, contre les devises nationales, restaurera l’ordre de par le monde, bien que ce dernier aura refusé cette discipline nécessaire jusqu’à ce qu’il ait été forcé de l’accepter par la situation désespérée qui naît aujourd’hui, et qui ne lui laissera aucune autre alternative que d’accepter les disciplines fiscales et financières imposées par l’or.

Nous ne connaissons pas les quantités d’or qui existent véritablement aujourd’hui dans les coffres des banques centrales, parce qu’elles sont gardées secrètes. En revanche, nous n’avons pas besoin de les connaître. Les quantités qui y sont présentes seront suffisantes, pour les raisons que nous venons de voir.

Nous ne savons pas non plus quel prix, en dollars, sera affecté à l’or. En revanche, au vu des quantités astronomiques de dette en existence, un prix très élevé sera nécessaire pour liquéfier ou rendre payable la dette en cours, quelles que soient les quantités restantes après la purge qui a lieu aujourd’hui. Ce prix très élevé de l’or signifiera que tous les instruments de la dette seront sujets à de lourdes pertes en termes de valeur en or. La réévaluation de l’or réduira le poids de la dette actuelle sur le monde.

La réévaluation du prix de l’or ne signifie pas que les prix des biens et des services augmenteront en tandem avec le prix de l’or. Les prix établis resteront majoritairement les mêmes. En revanche, certains devront être réajustés pour refléter les nouvelles réalités économiques. Beaucoup de biens que nous prenons pour acquis disparaîtront à mesure que leurs prix artificiellement bas disparaîtront.

Une autre caractéristique d’un monde qui échange grâce à des devises garanties par l’or est qu’un flux d’or dans une seule direction d’une région vers une autre, ou d’un groupe de pays vers un seul pays, deviendra impossible. De tels flux deviendraient des sources de réduction permanente de l’or de certaines régions ou pays, et une source permanente de l’augmentation des réserves d’une autre région ou d’un autre pays. L’or finirait par s’accumuler dans une région donnée pour laisser le reste du monde en pénurie.

Les pays producteurs de pétrole devront ajuster leurs exportations au prix de l’or afin d’équilibrer le prix en or de leurs importations ainsi que la valeur en or de leurs investissements à l’étranger.

Pour vous faire une idée des conditions à venir, vous trouverez plus bas quelques graphiques. La première colonne illustre les conditions présentes, avec des réserves de banques centrales s’affichant à 11,025 trillions de dollars, plus une estimation de 31,110 tonnes d’or à 1.000 dollars l’once (sur les 183.000 tonnes d’or qui existent aujourd’hui, 17% sont dîtes appartenir aux banques centrales du monde). La deuxième colonne représente les réserves de dollars des banques centrales, et en-dessous se trouvent leurs réserves d’or au prix réévalué de 22.000 dollars par once. A troisième colonne représente les réserves de dollars actuelles des banques centrales, et en-dessous 50.000 tonnes d’or de réserves réévaluées à 50.000 dollars l’once. Nous utiliserons le chiffre le plus important pour l’or des banques centrales, parce que selon certains, la Chine et la Russie auraient des réserves bien plus importantes que ce qu’elles annoncent publiquement.

 

 

Pourquoi utiliser des prix de 22.000 et 50.000 dollars par once ? Parce que d’autres ont déjà estimé la réévaluation nécessaire de l’or, et sont parvenu à des chiffres allant de 10.000 à 50.000 dollars l’once. J’ai donc sélectionné arbitrairement les prix de 22.000 dollars par once et de 50.000 dollars par once. Faîtes votre choix. Le prix et la quantité d’or dans les coffres des banques centrales sont immatériels ; les faits seront connus un jour, et les conséquences en seront ce que j’ai expliqué plus haut : la restauration d’un commerce et de budgets équilibrés dans notre monde désordonné.

Une fois que les devises du monde seront garanties par l’or, le métal des individus, des fonds et des corporations cessera de gire sans vie dans des coffres. Tout l’or sera devenu monnaie et reprendra vie  pour intégrer l’activité économique : la réévaluation de l’or par les banques centrales réévaluera également simultanément les 151.890 tonnes d’or qui sont dîtes être aujourd’hui entre les mains de particuliers – 183.000 tonnes au total, moins 31.110 tonnes détenues par les banques centrales = 151.890.

Pour la chine, une réévaluation de l’or signifie la fin des exportations de l’industrie chinoise, la conséquence inévitable en étant un réagencement de son économie. Peut-être cela explique-t-il pourquoi le gouvernement chinois demande à sa population d’acheter de l’or.

La Chine, qui pour beaucoup possèderait bien plus d’or que ce qu’elle dit avoir, pourrait avoir l’opportunité de prêter disons 50 tonnes de métal aux 50 pays les plus touchés, pour un total de 2.500 tonnes d’or. En retour, ces pays pourraient placer des Chinois aux contrôles de leurs banques centrales et de leurs Trésors nationaux ; en plus de quoi la Chine pourrait obtenir des privilèges pour l’extraction de ressources naturelles rares ou en termes d’agriculture – la Chine a une population importante qui nécessite l’établissement de sources de nourriture. Rien n’est gratuit, et ce sont ceux qui auront le plus d’or qui établiront les règles. Les Chinois sont bien connus en tant que marchands et en tant que gens qui aiment vivre discrètement dans les pays étrangers. L’influence de la Chine pourrait s’élargir tout autour du monde avec le retour des devises garanties par l’or.

Pour les Etats-Unis, la réévaluation de l’or signifie la fin de leur capacité à obtenir tous les produits qu’ils désirent, dans n’importe quelles quantités, à n’importe quel endroit et à n’importe quel prix en utilisant simplement des dollars.

L’économie des Etats-Unis souffrira grandement, et devra traverser un ajustement difficile pour s’adapter à un monde nouveau dans lequel l’équilibre du commerce et des budgets seront imposés par le nouveau statut de l’or en tant que monnaie internationale. Mais pour en venir au côté positif, l’industrie américaine reprendra du souffle pour venir fournir le marché américain : l’emploi et les revenus seront en hausse grâce à la renaissance de l’industrie américaine.

Une fois que toutes les devises seront garanties par l’or au travers de la réévaluation des réserves, l’or sera de nouveau la monnaie internationale, et le dollar ne deviendra rien de plus que la devise nationale des Etats-Unis. Les quantités d’or deviendront le moyen international d’effectuer des échanges. Nous ne devrions pas nous inquiéter de la manière dont cela prendra place, parce que cela se produira. Tous les prix des biens et services deviendront des prix en or, parce que toutes les devises seront échangeables contre de l’or.

Telles seront les conséquences de la réévaluation de l’or.

 

 

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