Ayant répondu la nuit dernière à
mon commentaire selon lequel les banques centrales auraient pu mettre fin en
partie à la suppression du prix de l’or pour lui permettre de grimper et
dévaluer ainsi les devises et la dette --
http://www.gata.org/node/16427
-- l’analyste de marché Dan
Norcini m’a écrit que le GATA avait terminé par rejoindre son camp :
http://news.goldseek.com/DanNorcini/1462284120.php
Pas du tout.
Pour commencer, Norcini a
simplement dit que plutôt que d’aider les banques centrales à éviter une
déflation, une forte hausse du prix de l’or signifierait en tout et pour tout
la fin du monde.
http://news.goldseek.com/DanNorcini/1462129200.php
Voici ce qu’il a écrit : « Je
ne comprends toujours pas comment ces membres du culte de l’or peuvent
continuer d’acclamer des prévisions du prix de l’or de 5.000 ou 50.000
dollars sans réaliser qu’ils acclament par là même la ruine de tout ce qui
les entoure. »
Mon commentaire contredit
explicitement la déclaration de Norcini. Nous ne sommes absolument pas d’accord.
Norcini écrit
ceci : « Je répète déjà depuis un certain temps que la Fed n’a plus
été responsable de la faiblesse du prix de l’or depuis que le dollar a entamé
son marché haussier en 2014. »
Pardon – 2014 ? Le GATA a
commencé à se plaindre de la manipulation du prix de l’or quinze ans plus
tôt. Norcini admet lui-même que sur une majorité de la période, il a adhéré
aux opinions du GATA.
Le GATA et Norcini ne sont-ils simplement
pas d’accord sur le moment exact auquel, au cours de ces dernières années,
les banques centrales, et plus particulièrement la Réserve fédérale, ont mis
fin à leur suppression du prix de l’or ?
Une fois de plus, pas vraiment.
Pour commencer, mon commentaire
publié la nuit dernière n’était que pure spéculation. Le GATA ne sait
pas si les politiques de la Fed se sont tournées depuis la suppression du
prix de l’or vers la dévaluation du dollar. Cette spéculation est née en
grande partie de l’idée selon laquelle les banques centrales n’ont pas perdu
le contrôle du marché de l’or et que, si l’or grimpe aujourd’hui, c’est
certainement parce que les banques centrales le veulent.
Le fait que la Fed demeure jusqu’à
présent plongée jusqu’au cou dans la manipulation du marché de l’or a été
confirmé par la direction de la banque il y a seulement quelques semaines,
lorsque le président de la Banque de réserve fédérale de New York, William
Dudley, qui répondait à des questions lors d’un forum public en Virginie, a
gauchement refusé de répondre à une question relative à l’implication de la
Fed dans les swaps d’or. Son porte-parole a ensuite refusé de répondre à la
question du GATA sur le sujet :
http://www.gata.org/node/16341
Ceux qui doutent encore que les
politiques du gouvernement américain envers l’or jusqu’en 2014 étaient des
politiques de suppression devraient disputer, document par document, les
archives officielles compilées ici :
http://www.gata.org/node/14839
Et là :
http://www.gata.org/node/16377
Norcini ne l’a pas fait, et aucun
autre détracteur du GATA ne l’a fait. En l’absence d’une telle dispute, nous
ne pouvons que croire que ces archives sont fiables et qu’elles ont été
correctement interprétées par le GATA.
De la même manière que le GATA
se moque des prévisions du prix de l’or, positives comme négatives, il se
moque des « analyses techniques » offertes par Norcini et autres
observateurs du marché de l’or, les « analyses techniques » de
marchés manipulés n’étant que de simples hallucinations.
Le GATA est en faveur de marchés
libres et de gouvernements transparents, limités et responsables. Votre accord
ou désaccord avec le GATA réside donc dans la réponse à ces questions :
- Les banques centrales interviennent-elles
subrepticement sur le marché de l’or ?
- Si elles sont impliquées sur
le marché de l’or, est-ce juste pour s’amuser – pour voir laquelle peut tirer
le plus d’argent en escroquant les investisseurs – ou est-ce pour des raisons
de politiques ?
- Si les banques centrales
interviennent subrepticement sur le marché de l’or pour des raisons de
politiques, est-ce dans l’objectif de supprimer une potentielle compétition
pour la devise de réserve internationale ? Ou est-ce que ces objectifs
se sont récemment élargis pour inclure la dévaluation des devises et de la
dette afin d’éviter une déflation catastrophique de la dette à l’échelle
globale, une politique anticipée en 2006 par l’économiste écossais Peter
Millar, dont l’étude de la réévaluation de l’or a souvent été citée par le
GATA ?
http://www.gata.org/node/4843
- Si les banques centrales,
créatrices de quantités infinies de monnaie, interviennent subrepticement sur
le marché de l’or, comment pouvons-nous considérer ce dernier comme étant un
marché, et comment n’importe quel pays du monde peut-il profiter d’une
économie de marché ?
Norcini n’a pas remis en
question les documents publiés par le GATA quant à la manipulation du prix de
l’or, et n’a pas répondu à ces questions. Mais aucun autre détracteur du GATA
ne l’a fait. Comme Chesterton l’a écrit il y a cent ans, « comme dans
toutes les discussions modernes, le sujet tabou est le point de pivot du
débat tout entier ».
Si les banques centrales
manipulent subrepticement les marchés, les « analyses techniques »
de Norcini sont la moindre de leurs victimes. Dans ce cas, les marchés et la
démocratie elle-même sont en péril.