Il n’y a même pas 15 jours, je vous ai fait part dans un
article de la
stratégie plus qu’instructive de Druckenmiller, celui qui fut
durant des décennies le stratège d’un autre « monstre sacré » de la
finance, à savoir George Soros.
Depuis, Druckenmiller avait préféré clôturer son fonds et rembourser tous
ses clients (vous apprécierez à ce niveau-là l’éthique et la moralité, ce qui
pour une fois chez moi est sans ironie).
La raison ? Vous pourrez la lire en détail dans mon
article qui lui était consacré mais en deux mots, il anticipait déjà une
impossibilité totale de faire du « rendement » et de verser de la
« performance » dans un monde économique totalement à la dérive
où les banques centrales sont prêtes à tout même à l’absurde absolu,
avec par exemple la mise en place de taux d’intérêt négatifs.
Aujourd’hui, je voulais vous parler justement des décisions de
gestion récentes de George Soros que l’on ne présente plus. Ici, point
question de morale ou de politique mais uniquement la froide lucidité
économique.
Soros parie sur la chute des bourses… et sur l’or !
On apprend, par cet article du très sérieux site
financier américain d’informations Bloomberg, que le milliardaire
George Soros se prépare à une période sombre en se débarrassant de plus d’un
tiers de ses actions, en pariant sur la chute des marchés boursiers et pour
investir dans l’or.
Une source gouvernementale a déclaré lundi que la valeur des parts
détenues par le Soros Fund Management a chuté de 37 % fin mars, soit une
baisse de 3,5 milliards de dollars.
« Soros a acquis 1,05 million de parts du SPDR Gold Trust et a pris, fin
mars, une participation pour 264 millions de dollars dans le plus gros
producteur d’or, Barrick Gold Corp. Avec 1,7 % de Barrick, ceci en fait la
principale ligne américaine de son fonds. »
Vers une aggravation de la déflation liée à l’effondrement de l’économie
chinoise
George Soros, qui a construit une fortune de 24 milliards dollars par le
biais de spéculations audacieuses sur les marchés, a mis en garde contre les
risques venant de Chine, faisant valoir que l’économie chinoise alimentée par
la dette ressemble aux États-Unis en 2007-08, au début de la crise financière
mondiale.
Il a déclaré qu’un atterrissage brutal de l’empire du Milieu était «
pratiquement inévitable », ajoutant qu’une telle crise ne ferait qu’aggraver
les pressions déflationnistes mondiales, que cela entraînerait une baisse
importante des actions et que tous les investisseurs allaient se ruer sur les
obligations d’État du gouvernement américain.
Du coup, et malgré cette anticipation de déflation, George Soros achète de
l’or… ce qui est étrange lorsque l’on anticipe la déflation car de façon
traditionnelle, il est admis par les économistes qu’en cas de déflation, le
« cash is king » ce qui veut dire « la monnaie est
reine » !! Logique puisque la déflation c’est la baisse des prix donc à
quantité de monnaie égale, vous achetez plus ; en clair, le pouvoir
d’achat de votre monnaie s’apprécie.
C’est, en théorie, vrai. En pratique, c’est totalement faux et pour
plusieurs raisons. Sans me lancer dans un cours sur tous les exemples passés,
retenez simplement que tous les épisodes hyperinflationnistes démarrent par
une période déflationniste et en luttant contre la déflation, les banques
centrales créent les conditions du retour de l’inflation.
En pratique également, dans le contexte actuel, il ne faut pas oublier le
surendettement massif de l’ensemble des pays et des acteurs économiques. Or
une déflation entraîne une insolvabilité généralisée… D’où l’idée d’avoir de
l’or !!
Soros et ses placements en or
« George Soros a également acheté des contrats d’options haussières
sur 1,05 million d’actions dans le SPDR Gold Trust, qui suit le prix du
lingot. De plus, le fonds a pris une participation dans le plus grand
producteur mondial du métal, Barrick Gold Corp., d’une valeur de 264 millions
$ à la fin de mars. Soros a acquis 1,7 pour cent de Barrick, ce qui en fait
la plus grande participation des États-Unis figurant sur la liste du
fonds. »
Donc en clair, Soros a investi dans un fonds qui réplique les cours du
lingot et dans la plus grosse société minière mondiale.
Alors vous pouvez continuer à acheter de l’assurance vie, à suivre les
bons conseils de la presse spécialisée à l’avis très autorisé et de votre
banquier préféré qui vous-veut-du-bien et n’en veut pas du tout à votre
argent, en continuant à croire que le rôle d’une banque est d’augmenter votre
patrimoine !!
Si vous n’êtes pas aussi naïf que cela, vous savez ce qu’il vous reste à
faire.
En attendant, mes chers amis, préparez-vous, il est déjà trop tard !