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Dans un monde rempli de bulles qui exploseront toutes, il est évidemment
impossible de prédire laquelle sera la première à dévaster l’économie
mondiale. Une des plus grosses bulles, qui pourrait certainement provoquer la
chute du système financier, est celle du marché des obligations. Il s’agit
d’un marché de 100 000 milliards $ qui a augmenté
de manière exponentielle depuis 25 ans et qui est pratiquement à la
verticale depuis la crise de 2006-2009.
Les gouvernements, désespérés, créent de la monnaie comme s’il n’y avait
pas de lendemain, dans l’espoir de garder le monde à
flot encore quelques années. Mais, comme je l’ai souligné tant de
fois, vous ne pouvez créer ni de la stabilité économique, ni de la richesse,
en imprimant de la monnaie ou en augmentant le fardeau de la dette.
Les gouvernements ne peuvent se permettre des taux d’intérêt
supérieurs à zéro
En temps normal, les gouvernements seraient devenus totalement insolvables
avec les niveaux élevés de dette qu’ils créent. Mais le Japon a réglé ce
problème il y a vingt ans en fixant les taux à zéro. Cette tendance s’est
accélérée ces deux dernières années et il existe maintenant plus de
8 000 milliards $ d’obligations gouvernementales à rendement négatif à
travers le monde. Mais, évidemment, les gouvernements n’ont jamais de
problème à payer les intérêts, puisqu’ils n’ont qu’à émettre encore plus de
dette pour les payer.
Comme les gouvernements du monde entier sont en concurrence pour
baisser les taux d’intérêt, la Réserve fédérale américaine continue de
menacer de monter les taux… Mais nous sommes dans un système financier
mondial qui est entièrement interdépendant. La plus grande économie du monde
ne peut monter les taux sans que cela ait de graves conséquences sur le
système financier et le dollar. De plus, pour les États-Unis eux-mêmes,
monter les taux à ce stade irait totalement à l’encontre de la tendance de
l’économie réelle. Les profits des sociétés sont en déclin, ainsi que la
production industrielle, et plusieurs indicateurs vont dans ce sens, comme le
fret, le transport et le trafic conteneurs. Et le taux de chômage réel n’est
pas de 5%, mais bien de 23%. Mais le plus important est que la dette fédérale
américaine, qui se situe aujourd’hui à 19 000 milliards $, devrait
atteindre au moins 28 000 milliards $ d’ici dix ans, selon le Central
Budget Office. Cette dette pourrait fort bien atteindre 35 000 milliards
$ ou plus d’ici 2025 si la croissance américaine n’est pas au rendez-vous, ce
qui devrait être le cas, sans doute. Avec toute cette pression, il serait
étonnant que le gouvernement américain monte les taux en juin, malgré le
tapage médiatique actuel.
Des taux d’intérêt de 15-20% mèneront à des faillites
Le dilemme est qu’avec 230 000 milliards $ de dette, des taux
d’intérêt plus élevés garantissent de provoquer des faillites et du helicopter
money. Et cela accélérera la course vers le bas des devises, menant à
l’hyperinflation et des taux d’intérêt bien plus élevés.
Le monde ne voit actuellement pas le risque d’hyperinflation. Pourtant
c’est la conséquence évidente de cette folie de dette créée par les
gouvernements. Ils ne laisseront certainement pas l’économie mondiale se
diriger vers une implosion déflationniste globale sans d’abord injecter des
quantités illimitées de monnaie imprimée sans valeur pour essayer de résoudre
le problème.
Les obligations à 100 ans seront sans valeur à maturité
Il est totalement incompréhensible que l'on puisse prêter de l’argent
aux gouvernements avec des rendements nuls ou négatifs alors qu’il est très
clair qu’aucun gouvernement ne pourra rembourser cette dette en monnaie
d’aujourd’hui. Il est encore plus difficile de comprendre comment on peut
prêter de l’argent à des gouvernements insolvables pour 50 ou 100 ans. Des
pays comme la Belgique, la France, l’Espagne et l’Italie ont tous émis des
obligations à 50 ans. On peut être certain qu’au moins ces deux derniers pays
ne seront définitivement pas capables de rembourser ces emprunts, et
probablement les deux autres non plus. Mais cela n’a pas vraiment
d’importance, vu que la BCE (si elle existe encore) émettra de la monnaie de
singe pour acheter ces obligations, comme elle deviendra le seul acheteur de
la dette de la Zone euro. Et puis il y a le Mexique, la Belgique et l’Irlande
qui ont émis des obligations à 100 ans ! L’Irlande, par exemple, était
virtuellement en faillite il y a quelques années et, en 2011, elle payait 14%
sur ses obligations à dix ans. Maintenant ils ont créé de l’argent sur 100
ans à 2,3% ! Il est absolument garanti que la valeur de l’euro, comme la
valeur de l’obligation, sera descendue à zéro bien avant que les 100 ans
soient écoulés. Comment un gestionnaire d’investissement peut-il acheter cette
obligation ? Il n’est évidemment pas inquiet, puisqu’il ne sera plus là à
maturité, mais il est fort possible que l’obligation devienne sans valeur
avant la fin de sa vie active.
Les taux à long terme grimperont vers fin 2016
Le graphique ci-dessous nous montre les bons du Trésor américain
à dix ans, mais le rendement plutôt que le prix de l’obligation. La
hausse très prononcée de l’obligation (baisse du rendement), de 16% en 1980 à
2% aujourd’hui, ramène le taux au bas record de la fin de la Deuxième guerre
mondiale. Il s’agit d’un cycle de 36 ans qui devrait se terminer en 2016. La
hausse du rendement pourrait être très rapide à cause de l’impression
monétaire massive et d’un dollar qui s’effondre. Je m’attends à ce que le
rendement atteigne au moins 16% dans les 5-7 années à venir, et
possiblement beaucoup plus.
Dans les 12 à 18 mois à venir, deux forces tireront les rendements dans
des directions différentes. Les gouvernements et les banques centrales
continueront de garder les taux à court terme à zéro ou négatifs. Mais c’est
une bataille perdue d’avance puisque les détenteurs d’obligations à long
terme réaliseront que non seulement les obligations à 50 ou 100 ans ne
seront pas remboursées, mais les obligations à court terme également. Les
gros détenteurs de dette américaine comme le Japon, la Chine et la Russie,
seront en concurrence pour se débarrasser de leurs titres qui se détérioreront
rapidement. Il y a clairement un avantage à agir en
premier («avantage du précurseur») avant que la panique ne
s’installe.
Des taux beaucoup plus élevés n’affecteront pas que les prêteurs et les
emprunteurs. Le marché des produits dérivés, de 1 500 000 milliards
$, est entièrement lié aux taux d’intérêt, et une fois que les taux
augmenteront, la plupart deviendront sans valeur. C'est un problème d’une
ampleur que même du helicopter money ne peut résoudre.
La phase finale entraînera la plus grande implosion de l’Histoire
Ceci nous ramène à la notion de risque. Comme je l’ai souvent dit, les
risques économiques, financiers et géopolitiques sont actuellement plus
grands que jamais. Espérons que le scénario catastrophe ne se réalise pas,
parce que si c'est le cas, notre vie sera bien différente, et
pour longtemps. Étant donné que nous avons la plus grosse bulle des 100
dernières années, la phase finale devrait mener à la plus grosse
implosion du système financier et économique mondial de l’Histoire.
Quels que soient les répercussions de la crise qui frappera le monde dans
les années à venir, il est absolument essentiel de protéger son patrimoine
contre ces risques. La meilleure assurance financière disponible, et la moins
chère, de loin, est l’or et de l’argent physique conservé en dehors du
système bancaire. Il s’agit de la seule assurance disponible où la prime,
investie dans les métaux, n’a pas à être repayée annuellement, à des taux
plus élevés, mais plutôt s’apprécie à mesure que le risque augmente.
Achat d’or avec Gold Broker
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