Ce « bon vieux Greenspan » est comme le bon vin :
il se bonifie avec le temps. Après avoir oublié les vertus du métal jaune
durant son règne à la tête de la Fed, la mémoire lui revient avec l’âge. À de
nombreuses reprises, il a souligné l’importance du rôle de l’or dans un
système monétaire et financier sain. Désormais, il a enclenché la vitesse
supérieure en appelant au retour du standard or d’avant 1913 ! Article
de Zero Hedge, publié le 27 juin 2016 :
« Vendredi après-midi, après le résultat stupéfiant du référendum
britannique, Alan Greenspan a médusé les journalistes qui l’interrogeaient
lorsqu’il a déclaré que la situation n’avait jamais été aussi mauvaise de son
vivant.
« Il s’agit de la pire période dont je me souviens depuis que je
suis dans la fonction publique. Nous n’avons rien connu de tel, même la crise
de 1987, lorsque le Dow a connu cette chute record de 23 %. Je pensais que
c’était le pire des problèmes potentiels. Il y a désormais un effet corrosif
qui ne disparaîtra pas. J’aimerais pouvoir dire quelque chose de positif. »
Bizarrement, il ne faisait pas référence au départ du Royaume-Uni de
l’Union européenne, mais aux problèmes économiques américains. Et
aujourd’hui, Greenspan était l’invité de Bloomberg Surveillance. Durant
une longue interview de 30 minutes, on lui a demandé son avis sur les
conséquences du référendum britannique. D’après Greenspan, David Cameron a
mal calculé son coup pour ainsi commettre une « énorme erreur » en
tenant ce référendum. Il a ensuite pointé les risques de sécession de
l’Écosse et de l’Irlande du Nord. (…)
Greenspan a ensuite critiqué la fausse reprise que l’on essaie de nous
vendre, avertissant que le problème fondamental réside dans le fait que la
croissance de la productivité ne progresse plus. (…)
Évidemment, Greenspan ne parle pas de son propre rôle dans les créations
de ces cycles artificiels d’expansion et de récession qui ont généré des
bulles toujours plus dangereuses qui font peser le risque de
l’hyperinflation, qui pourrait être déclenché par les hélicoptères monétaires
et autres interventions. À ce titre, l’économiste de 90 ans, lorsqu’il
cherche des solutions, regarde plutôt en arrière et non en avant. Sa
recommandation est simple, le standard or :
« Si nous réadoptions le standard or en adhérant à sa structure telle
qu’elle existait avant 1913, ce serait viable. Rappelez-vous que la période
1870 à 1913 fut l’une des périodes les plus agressives, économiquement
parlant, que nous avons connu aux États-Unis. Et ce fut l’âge d’or du
standard or. On m’étiquette comme un « gold bug » et on se moque de
moi, mais pourquoi les banques centrales possèdent aujourd’hui de
l’or ? »
Oui, pourquoi ? Nous avons souvent posé cette question rhétorique.