Dès cet automne, nous aurons des
chances de voir apparaître la première phase d’une hyperinflation dans le
cadre de la crise de la dette souveraine. Une hyperinflation, par définition,
s’abat brutalement sur une économie, et est la conséquence de l’effondrement
d’une devise. Elle ne naît pas en conséquence d’une hausse de la demande en
biens et services.
Dans un scénario
hyperinflationniste, le cours des évènements peut être résumé ainsi :
- Déficits
gouvernementaux chroniques
- Escalade
rapide de la création monétaire et de l’émission de crédit
- Déclin des
obligations et hausse rapide des taux d’intérêt
- Effondrement
de la devise
Ce processus se transforme en un
cercle vicieux qui accélère très rapidement. Plus le gouvernement imprime d’argent,
plus la devise chute. Plus la devise chute, plus le gouvernement doit
imprimer. Une fois que cette spirale est enclenchée, elle se nourrit d’elle-même
comme nous avons pu le voir avec la République de Weimar, le Zimbabwe, l’Argentine
et bien d’autres.
Les taux
passeront à 15 ou 20%
Ce qui exacerbera ce processus est
un système financier en banqueroute. Si les banques évaluaient leurs actifs
toxiques en fonction de leur valeur marché plutôt que de leur valeur à
maturité, aucune d’entre elles ne serait encore debout aujourd’hui. A mesure
que les obligations gouvernementales de long terme commenceront à plonger,
les taux de court terme subiront des pressions haussières accrues, et les
banques centrales perdront le contrôle sur les taux. Ce qui les fera passer
au-dessus de 10% d’ici deux ou trois ans, comme nous l’avons vu dans les
années 1970. Aucun emprunteur, qu’il soit public ou privé, ne peut se
permettre une hausse des taux de 2 ou 3%, et certainement pas des taux de 15
ou 20%. Avec des taux en hausse, le marché des produits dérivés d’1,5 quadrillon
de dollars explosera, parce que ces instruments sont tous sensibles aux taux
d’intérêt.
Dans un monde de déficit et de
dette en croissance exponentielle, la naissance de la plus grosse bulle sur
le crédit de l’Histoire a toujours été garantie. Mais son évolution a été
laborieuse. Au travers de la répression financière, combinée à des mensonges
et de la propagande, les gouvernements et les banques centrales sont parvenus
à prolonger les souffrances des gens ordinaires au bénéfice d’une élite
restreinte assise sur une montagne de capital. L’individu moyen se trouve, au
travers de sa dette personnelle ou au travers de la dette souveraine,
responsable des 230 trillions de dollars de dette globale. Il ne pourra
jamais la rembourser. Et de l’autre côté, ces dettes ont accumulé des actifs
et du capital entre les mains de l’élite. Cette inégalité est la cause des
soulèvements sociaux et des révolutions à venir, ainsi que des problèmes que
nous voyons aujourd’hui émerger tout autour du monde.
Les politiques
de la Fed ont échoué
Depuis le krach de 1987 et la
bulle sur l’immobilier du début des années 1990, les gouvernements ont
cherché à éviter l’inévitable. Dans un mouvement de panique, Greenspan a
réduit les taux d’intérêt de court terme de 8% en 1990 à 2,5% en 1992, pour donner
lieu à la dernière phase d’un siècle de destruction du système financier du
monde. Bernanke lui a succédé en 2006, au début de la crise des subprimes,
pour devenir le directeur de la Fed le plus débauché de l’Histoire. Il a
porté la dette de la Fed de 8 à 17 trillions de dollars, et les taux d’intérêt
de 5 à 0%. Il avait auparavant fallu plus de 200 ans aux Etats-Unis pour
accumuler une dette de 8 trillions de dollars.