Chaque mois, le Ministère de l’Économie et des Finances publie le
niveau des réserves officielles de change, c’est-à-dire les réserves
physiques détenues par l’État en devises et en or notamment. Et justement, le
mois dernier a été marqué par une forte augmentation de la quantité d’or
détenue, tandis que les autres actifs ont tous diminué.
On le sait, en dépit du discours officiel qui affirme que tout va bien
dans le meilleur des mondes, que les devises se portent bien et que les
politiques monétaires menées actuellement sont la meilleure chose
qui pouvait nous arriver, les banques centrales n’ont de cesse de
stocker de plus en plus d’or pour contrer les possibles conséquences
d’une catastrophe économique que certains prophétisent déjà comme
imminente. Car c’est vrai que si le système de cavalerie financière à
la base des cotations de devises devait s’effondrer brusquement, il faudrait
bien repartir sur une base tangible que seuls l’or et les métaux
précieux ont été à même de proposer tout au long de notre histoire,
même durant les périodes les plus troublées.
D’ailleurs, en absence de crise majeure, les banquiers centraux restent
conscients qu’ils peuvent davantage inspirer confiance (ou même imposer leurs
vues) aux autres économies au niveau international en présentant un bilan
largement garanti par de l’or plutôt que par de la monnaie papier
qu’ils peuvent fabriquer sur commande. Forcément, comme les autres font la
même chose, ça ne les impressionne pas beaucoup…
La France augmente son stock d’or de plus de 860 millions d’euros
Du côté des États européens, même si la BCE semble leur avoir
définitivement confisqué l’essentiel de leur pouvoir monétaire, ils continuent
pourtant à accumuler eux aussi des richesses dorées. Ainsi, la France
possède désormais au moins 93 milliards d’euros en or (en se basant
sur une once à un peu plus de 1210 euros à la date de l’établissement des
stocks, fin septembre), soit plus de 860 millions d’euros d’augmentation par
rapport au mois d’août. Lequel montrait déjà une progression des stocks d’or
par rapports aux mois précédents.
Mais ce qui également intéressant de noter c’est que, dans le même temps,
l’État vide ses réserves en devises (qui « fondent » de
quelque 259 millions d’euros par rapport à août 2016) ainsi qu’en créances
sur le FMI qui se contractent de 12 millions d’euros. Même le poste
« Autres avoirs de réserves » se voit réduit de 2 millions d’euros,
ce qui n’est pas une mauvaise chose quand on sait qu’il s’agit principalement
de produits financiers dérivés (véritable réservoir à actifs
toxiques potentiels) et de prêts à des non-résidents non bancaires.
Bref, on le voit, la tendance s’oriente donc de plus en plus ouvertement vers
la constitution d’un fond de réserves majoritairement constitué de contrepartie
physique, et l’or représente aujourd’hui presque 60% du
montant total des réserves de l’État.