L’une des plus grandes menaces à
la liberté est l’agression contre le droit de discuter des problèmes politiques,
de rechercher des sources d’information alternatives et de promouvoir des
idées dissidentes telles que le non-interventionnisme dans les affaires
étrangères et domestiques. Si cette agression contre la liberté d’expression
portait ses fruits, alors toutes nos libertés se trouveraient menacées.
L’une des attaques les plus
communes contre le premier amendement est la tentative de forcer les
organisations de politiques publiques à divulguer le nom de leurs donateurs.
Qu’importent les objectifs de ces lois, leur effet est de soumettre les
défenseurs de causes controversées à toutes formes d’intimidations. Ces
harcèlements inquiètent les autres donateurs potentiels qui, en conséquence,
hésitent à soutenir des organisations qui s’opposent à une guerre populaire
ou qui défendent les droits d’un groupe impopulaire.
Beaucoup de ceux qui s’opposent
à la liberté d’expression soutiennent des lois et régulations qui interdisent
aux organisations activistes de distribuer des informations factuelles
concernant un candidat, et ce plusieurs mois avant les élections. Cette
interdiction s’applique aux communications qui soutiennent ou s’opposent à un
candidat particulier. Elle vise à ce que les seules sources d’information
relatives à un candidat en période d’élections soient les campagnes
officielles et les médias.
La Commission fédérale chargée
des élections a récemment rejeté une proposition d’exempter les livres, les
films et les diffusions en temps réel de cette régulation. Une majorité des
membres de cette commission semblent croire qu’ils ont le pouvoir, par
exemple, d’interdire la biographie d’Edward Snowden écrite par Oliver Stone,
qui a été publiée deux mois avant les élections et présente l’opinion
d’Hillary Clinton et de Donald Trump sur le personnage de Snowden.
La menace la plus récente et la
plus dangereuse au premier amendement est la guerre contre les fausses
actualités. Ceux qui mènent ce combat utilisent certaines supercheries
publiées sur internet pour justifier des régulations gouvernementales accrues
– et la censure de certains sites web. Certains sites populaires, tels que Facebook,
n’attendent pas une décision du gouvernement pour prendre des mesures contre
ces fausses actualités.
Ceux qui demandent une
interdiction officielle des fausses actualités tentent simplement de censurer
des canulars qui pourraient aisément être réputés. Ils travaillent à la
création d’un gardien agréé par le gouvernement, qui aurait le pouvoir de
censurer toute actualité ou opinion qui ne plairait pas à l’établissement
politique. En revanche, aucun de ceux qui se plaignent des fausses actualités
publiées en ligne ne se lamente des mensonges qui ont servi à promouvoir la
guerre en Irak. Ces fausses actualités ont mené à la déstabilisation du
Proche-Orient, à la montée en puissance d’ISIS et à la mort de millions de
personnes.
La guerre contre les fausses
actualités a récemment pris une forme plus tragique encore avec les
tentatives de qualifier certains sites d’outils de propagande russe. Les
principales cibles ont été les critiques des politiques interventionnistes américaines,
les défenseurs d’un étalon or et les critiques de la dette gouvernementale.
Sans oublier ceux qui cherchent à mettre fin à la militarisation de la
police. Tous ont été qualifiés d’agents anti-américains travaillant pour la
Russie.
La semaine dernière, le Congrès
a voté en faveur d’une loi qui vise à créer un comité spécial composé
d’agences fédérales clés afin de contrer toute interférence étrangère dans
les élections américaines. Nous avons également assisté à des appels en
faveur d’enquêtes institutionnelles quant à l’influence de la Russie sur les
élections américaines. Pouvons-nous encore douter que l’objectif de tout cela
soit de discréditer et de faire taire ceux qui remettent en question la
propagande pro-guerre et providence des médis grand public ?
Les tentatives d’interdire les
fausses actualités, de qualifier les sources d’informations anti-guerre et
anti-Réserve fédérale d’agents de la Russie, et d’empêcher aux organisations
indépendantes de discuter des antécédents politiques d’un candidat
présidentiel s’intègrent toutes dans la guerre contre le premier amendement.
Tous les Américains, quelle que soit leur persuasion politique, ont un rôle à
jouer dans la défense de la liberté d’expression.