Ça commence : Le Palais se révolte contre les taux négatifs de la BCE

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Published : March 09th, 2016
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L'association n'a pas non plus commenté quant aux intérêts punitifs déjà versés par les banques d'épargne.

La société offre depuis toujours des couvertures pour les dépôts des banques d'éparge de Bavière et d'ailleurs.

L'objectif de la BCE est de pousser les banques à prêter plus.

Le conseil de direction de la BCE devrait prendre de nouvelles mesures dès jeudi. Les marchés semblent s'attendre à quelque chose d'important.

Mais ce n'est qu'une des conséquences inattendues de la politique absurde des taux négatifs. Lisez ceci :  “Perverse, Unpredictable Effects” of Negative Interest Rates: Mortgage Rates Soar in Switzerland



« Si les intérêts punitifs excèdent le seuil de douleur... »

L'Association des banques d'épargne de Bavière, qui représente 71 banques d'épargne bavaroises, en a assez de l'absurdité des taux de dépôt négatifs de la BCE, et tente de déclencher une révolte au Palais.

En 2014, alors que des taux d'intérêt négatifs étaient appliqués pour la première fois en zone euro, les Allemands les ont baptisés « intérêts punitifs » (Strafzinsen), parce que ces taux étaient destinés à nuire aux banques et aux épargnants jusqu'à ce que leur humeur s'améliore. Mais, pour une raison que l'on ignore encore, leur humeur ne s'est pas améliorée.

Les actions des banques ont plongé à mesure que leurs profits ont été réduits par l'environnement de taux négatifs. Les actions des sociétés de la zone euro ont dans ensemble baissé, et l'économie de la zone euro n'y a pas particulièrement bien répondu malgré les taux punitifs appliqués par la BCE.

Les banques bavaroises en ont assez. Le Frankfurter Algemeine a obtenu un mémo de la part de l'Association des banques d'épargne de Bavière qui encourage ouvertement ses membres à accumuler du liquide dans leurs propres coffres plutôt que de le déposer auprès de la BCE et verser des frais de pénalité de 0,3% sur ces dépôts.

« Les banques d'épargne devraient donc se demander si elles ne tireraient pas profit de conserver du liquide dans leurs coffres plutôt de l'envoyer, comme elles ont l'habitude de le faire, auprès de la BCE », explique le mémo.

Pour estimer les coûts totaux et déterminer quelle serait la meilleure solution pour les banques - conserver leur capital ou le déposer auprès de la BCE - l'association a analysé les coûts d'assurance additionnels qui seraient nécessaires, et discuté quelques options d'assurance pour couvrir de tels volumes de capital dans les coffres des banques.

Selon cette analyse, l'assurance de ces réserves coûterait 0,15% plus taxes, pour un total de 0,1785%. C'est inférieur aux frais de pénalité de 0,3% imposés par la BCE. Pour 1.000 euros additionnels conservés dans ses coffres, une banque devrait payer 1,785 euro par an. Si ces 1.000 euros étaient déposés auprès de la BCE, ils lui coûteraient 3 euros par an. Multipliez cette différence de 1,21 par des dizaines de centaines de millions, et elle devient très vite significative.

Les banques disposent d'un total de 245 milliards d'euros déposés auprès de la BCE. Avec un taux de dépôt de -0,3% extrapolé au fil des années, il leur faudrait verser 735 millions d'euros d'intérêts punitifs.

« Les taux d'intérêt punitifs nous coûtent déjà très cher », a expliqué un banquier central au Frankfurter Algemeine.

Bien que les banques d'épargne puissent faire face à des coûts additionnels, comme par exemple pour transporter du capital ou couvrir leurs réserves, le stockage de leur liquide dans leurs propres coffres leur offre une bien meilleure option.

Nous avons reçu des demandes de « programmes de protection contre la BCE », a expliqué la porte-parole de l'association au Frankfurter Algemeine, bien qu'elle ait refusé d'indiquer des chiffres exacts. L'association n'a pas non plus commenté quant aux intérêts punitifs déjà versés par les banques d'épargne. Ils pourraient cependant, comme l'explique le journal, impliquer des millions d'euros.

Pour assurer ces réserves additionnelles, les banques d'épargne pourraient se tourner vers le Versicherungskammer Bayern, la plus grosse société d'assurance publique d'Allemagne. La société offre depuis toujours des couvertures pour les dépôts des banques d'épargne de Bavière et d'ailleurs. Afin de se protéger face à la BCE, une banque d'épargne n'a qu'à modifier sa politique existante.

Voici ce que nous en dit le Frankfurter Algemeine :

Dans le cercle bancaire centralisé, ces considérations par les institutions financières sont observées attentivement. Elles montrent que des taux d'intérêt punitifs qui excèdent le seuil de douleur peuvent potentiellement mener à des réactions qui visent à contourner la BCE. L'objectif de la BCE est de pousser les banques à prêter plus. Les voir accumuler du capital dans leurs propres coffres serait contre-productif.

Les taux d'intérêt punitifs coûtent aux banques bien plus que les intérêts qu'elles doivent verser à la BCE : l'environnement de taux négatifs tout entier réduit leur profitabilité. Elles s'en sortiraient certainement mieux si elles pouvaient imposer de gros intérêts aux épargnants, mais une telle décision verrait instantanément s'évaporer tout le liquide du système.

Ignorant comme toujours la réalité, Draghi a annoncé aux marchés qu'il continuerait d'exercer des pressions. Le conseil de direction de la BCE devrait prendre de nouvelles mesures dès jeudi.

Les marchés semblent s'attendre à quelque chose d'important, d'où la récente reprise des marchés boursiers. Mais la dernière fois que Draghi a fait grimper les actions grâce à ses promesses - ou ses menaces - elles n'ont pas mis longtemps à replonger.

Le marché pense aujourd'hui que la BCE fera grimper les taux négatifs jusqu' à -0,4% voire -0,5%. Pour les rendre moins destructeurs pour les banques, les taux pourraient grimper par paliers.

Le Frankfurter Algemeine ajoute donc que :

Une hausse des taux d'intérêt négatifs augmente les chances de voir les banques qui possèdent les plus gros excès de capitaux de rechercher des solutions alternatives. Comme conserver leur liquide dans leurs propres coffres.

Mais ce n'est qu'une des conséquences inattendues de la politique absurde des taux négatifs. Lisez ceci :  “Perverse, Unpredictable Effects” of Negative Interest Rates: Mortgage Rates Soar in Switzerland





 

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