Comme nous nous y attendions, la
Banque d’Angleterre a réduit ses taux d’intérêt depuis 0,5 jusqu’à 0,25%.
Sa décision fait des Etats-Unis
le seul pays majeur à parler d’une éventuelle hausse des taux. Mais comme
nous l’avons déjà vu, la Fed parle souvent plus qu’elle n’entreprend.
Si vous trouvez que l’action
manque, sachez que ce mot a été utilisé huit fois hier par la Banque d’Angleterre
dans son rapport sur les politiques monétaires.
La livre sterling a perdu 1,52%,
mais le marché boursier du FTSE semble avoir beaucoup apprécié l’ « action »
de la banque centrale et la promesse de son gouverneur, Mark Carney, de faire
« tout ce qui sera nécessaire » pour promouvoir la stabilité
financière et des prix.
La Banque d’Angleterre
nous fournit de l’action
Voici un extrait de l’article du
Telegraph intitulé Pound plunges as Bank of England Cuts Interest Rates for
First Time Since 2009 :
La Banque d’Angleterre a dévoilé
un programme de stimulus monétaire à quatre facettes, chargé de stimuler l’économie
et d’empêcher une récession suite au vote en faveur du Brexit.
Les législateurs s’attendent à
voter en faveur de taux à zéro pourcent d’ici ces prochains mois.
Les prévisions de croissance de
l’économie britannique ont été réduites jeudi pour enregistrer leur plus
grosse révision à la baisse depuis 1993, date de la première publication de
ces prévisions trimestrielles. Elles ne s’attendent cependant pas à voir
apparaître une récession suite au Brexit.
Dans le cadre d’un programme de
170 milliards de livres destiné à stimuler l’économie, la Banque d’Angleterre
a annoncé :
- L’expansion de
son programme d’assouplissement quantitatif à hauteur de 60 milliards de
livres, qui portera ses achats d’actifs à 435 milliards de livres au
cours de ces 4 prochains mois, contre 375 milliards aujourd’hui.
- L’achat de 10
milliards de livres d’obligations d’entreprises de qualité à partir d’un
fonds de 150 milliards de livres, afin de réduire les coûts de
financement. Plus de détails devraient nous être fournis avant que ces
achats ne commencent au mois de septembre. Les législateurs ont annoncé
que ces achats d’obligations « pourraient fournir plus de stimulus
qu’une même somme investie sur les obligations ».
- Le lancement d’un
programme de financement à terme de 100 milliards de livres destiné à contrer
l’impact de la réduction des taux d’intérêt sur les profits bancaires.
Cela permettra aux banques commerciales d’emprunter une proportion de
leurs prêts aux entreprises et aux ménages britanniques pour une durée
de quatre ans et à hauteur de 0,25%. Ce programme sera financé par de la
nouvelle monnaie imprimée par la banque.
[Ce qui nous donne quatre
facettes avec la réduction des taux]
Selon M. Carney, la banque fera « tout
le nécessaire » pour promouvoir la stabilité financière et des prix. « Certains
ajustements à cette nouvelle réalité pourraient s’avérer difficiles, et
pourraient prendre du temps. Mais le Royaume-Uni peut surmonter ces
changements », nous a-t-il assuré.
Le gouverneur a ajouté que les
mesures prises par les législateurs pour contrer l’impact de la baisse des
taux sur les marges d’intérêt nettes des banques signifient que les banques n’ont
aucune raison de ne pas transmettre cette baisse des taux à leurs clients.
« Au travers des actions
entreprises aujourd’hui… nous avons amélioré la conjoncture économique de
notre pays. Il y aura moins de chômage, plus d’activité économique et de
meilleures perspectives d’ajustement aux nouvelles réalités auxquelles fait
face le Royaume-Uni. »
Etude du déclin de la
livre
La décision de la banque
centrale n’a même pas porté la livre jusqu’au record à la baisse enregistré
au cours de la semaine qui a suivi le vote du Brexit.
Le déclin survenu aujourd’hui
était plus lié aux actions additionnelles de la Banque d’Angleterre qu’à la
réduction des taux elle-même. Un plancher pourrait s’être formé sous la
livre.
FTSE et Brexit
#eu Le marché boursier
aime le stimulus bien plus qu’il déteste Brexit. Le FTSE est remonté suite à
la réduction des taux et aux actions de la Banque d’Angleterre.
— Mike Shedlock (@MishGEA) August 4, 2016
Une contre-action coordonnée
Les obligations américaines ont
gagné du terrain aujourd’hui, possiblement en réponse à la décision de la
Banque d’Angleterre. Que la fête commence.