En quelques semaines et à la faveur d’une crise mondiale historique, l’État français a montré que vivre en France pouvait passer d’assez risqué à carrément dangereux.
Soyons clair : vivre en France représente un risque permanent pour le citoyen vaguement consciencieux qui tente de respecter les us et coutumes du pays et de ne pas terminer au tribunal, ruiné ou en prison.
Il y a bien sûr le risque fiscal, évident : les lois changent et tout est fait pour que la personne atypique (lire : pas salariée fonctionnaire) se retrouve rapidement noyée dans les formulaires et les petits calculs idiots pour simplement déterminer ce qu’il doit, à qui, et quand.
Le risque social est lui aussi omniprésent : dans un monde où le nombre d’offensés et de victimes augmente sans arrêt, où le nombre de motifs de poursuites et de tracas explose tous les compteurs, la moindre saillie peut provoquer la catastrophe. Le risque social se double du risque d’être pris en otage par une faction, syndiquée, encartée, pétitionnaire ou militante, dont les motivations, les modes d’actions et les résultats seront toujours soigneusement tenus hors de toute évaluation critique et dont les factures seront toujours adressées aux mêmes, qui paieront quoi qu’il arrive.
À présent, il existe même le risque de se faire confiner indéfiniment, sinon physiquement, au moins par un corset de loi ad hoc qui seront tricotées au fur et à mesure en fonction des besoins.
Le risque de vivre en France va cependant plus loin puisqu’il apparaît dès qu’on rencontre l’incompétence (généralement la tête la première), au détour d’une interaction avec une institution qui se termine avec des conseils ou des décisions catastrophiques. Le risque existe pour chacun, dans l’exercice de son travail ou de ses fonctions, parce que tant d’autres ont justement fait preuve d’une incompétence jamais sanctionnée ; c’est le cas des pompiers qui prennent un risque à intervenir dans les zones de non-droit, des flics qui tentent de remplir leur mission sans masques (interdits), les entrepreneurs qui prennent risque rien qu’à faire tourner leur boutique alors que n’importe quelle loi peut changer en ruinant leur modèle d’affaire, les commerçants qui risquent ce petit contrôle inopiné qui trouve toujours, toujours, TOUJOURS un problème, etc…
Bien sûr, en cas de coup dur, le Français risque non seulement de ne pas être aidé (il est connu qu’en France, venir en aide peut provoquer des séquelles graves – les faits divers abondent à ce sujet), mais aussi de se faire carrément défoncer par l’État qui ne supporte pas la concurrence, jamais.
Ces risques permanents entraînent des incertitudes qui les accroissent : certes, on sait, par nature et par expérience, que l’État va être incompétent, mais on ne sait pas comment, où, à quelle moment précis. Les phobies administratives de certains ne sont que le reflet de cette compréhension : on sait que si on doit faire intervenir l’État quelque part, il y a une probabilité non nulle mais inconnue que ça se retourne gravement contre soi.
Or, à force, ces risques finissent par se transformer en danger comme les dernières semaines le montrent tragiquement.
Ce n’est pas fortuit : par construction, les institutions étatiques, en s’interposant systématiquement entre les individus pour y mettre leur grain de sel, sont fondées sur une espèce de parasitage mal assumé sur le mode « certes, on vous prélève un petit quelque chose à chaque interaction mais, voyez-vous, on vous garantit [l’ordre, la paix, la bonne entente, une assurance de bonne fin, etc.] ». Comme en réalité, on n’a absolument pas le choix de ne pas être prélevé pour aller voir ailleurs si la garantie apportée ne pourrait l’être à meilleur prix, petit à petit, un glissement s’opère du simple parasitage vers l’extorsion.
Les périodes de crises révèlent ensuite la nature réelle de cette offre de dupe : l’agression pure et simple de la population. L’État français, force d’occupation, s’il n’est certes pas encore brutal, commet déjà une quantité massive d’agressions sur sa population, en la taxant à mort, en étant régulièrement injuste, en laissant y prospérer certaines pratiques aussi scandaleuses qu’ineptes, en multipliant les décisions unilatérales au détriment de la population, en détruisant avec acharnement le tissu social et industriel.
Pour le citoyen libre, qui veut simplement prospérer sereinement, l’État est donc devenu plus qu’un risque, c’est maintenant un danger.
Jusqu’à présent, devant ce danger, quitter la France apparaissait comme une solution extrême (ce qui est vrai dans certains cas) mais la crise actuelle a largement mis à jour quelque chose que la plupart ignoraient, que beaucoup soupçonnaient et quelques-uns avaient expérimenté de première main : en cas de coup dur, non seulement on ne pourra en France compter que sur soi, mais on pourra aussi compter sur l’État pour passer rapidement du parasitage à l’agression criminelle, d’abord législative (déclarer l’État d’urgence, tenter tous les abus possibles, le grand classique dans les saloperies possibles étant la libération massive de prisonniers, etc.) puis répressive, fiscale et on se doute bancaire, quitte à taper sur tout ce qui bouge, même quand ça veut aider.
De façon intéressante, la France montre ici la corrosion avancée qui s’empare de l’État quand ses dirigeants ont atteint un stade terminal de pourrissement, d’irresponsabilité et d’incompétence criminelle. On la retrouve, à des degrés à peine moindre, en Italie ou en Espagne.
Dans d’autres pays, les citoyens y sont bêtement libres (au Canada, en Belgique, en Suède …), à l’heure ou les Français se prennent des prunes ou se font carrément taper ou mettre en prison pour avoir osé sortir de chez eux. Ce n’est que partie remise puisque ces mêmes pays sont aussi des promoteurs crétins des politiques collectivistes les plus idiotes. Ce sont tout de même des États fondamentalement socialistes, qui pratiquent avec gourmandise l’inclusionite aigüe et/ou le féminisme, émettent aussi peu de carbone qu’ils pondent de lois crétines, et font dans la démagogie écolo tout en étant en chemin pour taxer toujours plus leur population. Il sont moins loin dans la putréfaction, mais tout de même en chemin, gaiement.
La France a ouvert la voie en devenant, l’un des premiers parmi les pays riches, un pays risqué et montre ce que devenir un pays dangereux veut dire.
Ce pays montre maintenant que la pensée qui fait le plus de mal à l’Humanité, c’est celle qui fait croire que les parasites mafieux sont utiles, juste parce qu’on les confond avec les infrastructures et institutions dont ils ont pris le contrôle.