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Les
passages suivants sont tirés de l’ouvrage écrit par
Charles Kindleberger “Le monde dans la dépression”.
La Creditanstalt
Tout comme en mai 1873 et en juillet 1914, avec des
tensions grandissantes entre l’Allemagne, la France, la
Grande-Bretagne, l’étincelle lorsqu’elle jaillit, apparu
en Autriche. Au début du printemps de 1931, une banque hollandaise
écrivit une lettre polie à la Creditanstalt à Vienne
disant qu’elle se voyait dans l’obligation d’augmenter la commission
d’acceptation de ses crédits de 0.25% par mois à 0.372%.
C’était une lettre timorée, dit Beyen, et non une lettre
pressante et la banque fut assez étonnée de voir que la
Creditanstalt préférait rembourser son emprunt plutôt que
de le renouveler à un taux plus élevé. Trois mois plus
tard, cet argent aurait bien servi à la Créditanstalt.
L’économie autrichienne avait
été aux abois depuis le traité de Saint Germain en 1920.
Ses finances avaient nécessité un emprunt d’aide
auprès de la Ligue des Nations, dont les conditions comportaient une
supervision internationale entre 1922 et 1926. Le capital industriel avait
été consumé pendant l’inflation
d’après guerre et le capital financier dans la
spéculation haussière de 1924 contre le franc français
qui avait donné lieu aux faillites de l’Allgemeine Industriebank, de l’Austro-Polnische
Bank et de l’Austro-Orientbank ainsi que de
l’Union Bank, banque privée détenue par un certain Bosel,
et causant de graves difficultés à Kolmar
& Co., Kettner et les Frères Nowak. März appelle cet
épisode « la salve d’ouverture d’une
série de faillites bancaires culminant dans la faillite de la
Creditanstalt sept ans plus tard. »…
En mai 1931, les pertes étaient toujours de
140 millions de shillings et le capital de 125 millions plus 40 millions de
réserves déclarées, soit un total de 165 millions. Selon
la loi autrichienne, une banque ayant perdu la moitié de son capital
« devait le faire apparaitre dans son bilan » et donc
fermer. Dans un effort pour sauver la Creditanstalt, le gouvernement, la
National Bank et la maison Rothschild, et cette dernière grâce
à l’aide de sa filiale d’Amsterdam, fournirent
respectivement 100 millions, 30 millions et 22,5 millions de schillings. A l’annonce
de l’opération de sauvetage, le 11 mai 1933, une ruée sur
la banque vit le jour, conduite en partie par des étrangers, en partie
par des autrichiens.
Le 5
juin, le crédit [de tout le pays] était épuisé et
la Banque Nationale Autrichienne en demandait un autre. Toujours sous
pression, la banque augmenta le taux d’escompte à 6% le 8 juin
et à 7,5% le 16. La nouvelle ligne de crédit arrangée
par le BIS, le 14 juin cette fois-ci mais sujette à la condition que
le gouvernement obtienne un crédit sur deux ou trois ans de 150
millions de shillings à l’étranger. A ce moment
là, les français imposèrent la condition que le
gouvernement autrichien abandonne l’union douanière avec
l’Allemagne. Le gouvernement autrichien refusa et le prêt échoua…
La faillite de la Creditanstalt et du gouvernement
autrichien fut suivi d’une ruée sur l’Allemagne et d’une
attaque sur la livre sterling qui fut dépréciée de 25 %.
Ensuite, les banques centrales commencèrent une ruée sur le
dollar US en le liquidant contre de l’or. Les banques concernées
étaient la Banque de France, la Banque Nationale de Belgique, la
banque des Pays-Bas et la Banque nationale Suisse.
Ces événements
déclenchèrent une panique et les ruées sur les banques
américaines. Plus tard, le dollar US était
déprécié et de nombreux jours de fermeture des banques
furent décidés afin de contenir la panique.
L’économie américaine ne toucha le fonds qu’en
avril 1933.
Nicolas Flamel
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