Même quand on le sait, cela fait toujours du bien de le rappeler : déclencher la peur chez les foules est une méthode efficace pour accélérer la mise en place d’une dictature de moins en moins douce à l’échelle d’un continent. C’est exactement ce qui se passe actuellement.
Toutes les peurs ne se valent pas. Il est ainsi évident que la peur climatique, agitée depuis plusieurs décennies, n’a pas réussi à réellement mobiliser les foules ; certes, les uns et les autres sont parfois prêts à quelques menus sacrifices comme renoncer aux sacs plastiques et prendre le vélo un peu plus souvent pour aller travailler, mais pas vraiment au-delà (n’exagérons rien).
Il faut admettre que promettre à tous une mort certaine par inondation à raison d’un 1 cm par an, une canicule mortelle à raison de deux ou trois degrés par siècle, ou un ouragan à raison d’un coup de vent tous les dix ans, c’est assez peu terrorisant mine de rien. D’autant plus que les prédictions catastrophiques, de décennies en décennies, se dégonflent les unes après les autres dans un petit « pfuiiit » minable (on se souviendra de celles de l’ONU sur les îles qui devaient disparaître sous les flots, des glaces polaires qui devaient disparaître définitivement et autres débilités qui, toutes, ont été soigneusement oubliées à mesure qu’elles ne se réalisaient absolument pas et que la Terre continue de verdir).
Heureusement, la peur sanitaire a, depuis, amplement montré son efficacité : la mort n’est plus pour après après-demain, pour dans trois, cinq ou dix ans, mais pour demain, voire pour cet après-midi si on n’a pas de chance et que le virus vous attrape dans un coin sombre, au dépourvu, le rouleau de papier toilette à la main.
Et là où le climat semblait pouvoir être facilement contrôlé à coup de pailles en carton, de voitures électriques et de taxes carbones plus ou moins fortes, le virus, d’autant plus fourbe qu’il est chinois au départ, ne pourra certainement pas se satisfaire de demi-mesures molles : déluge de chiffres morbides de moins en moins solides mais de plus en plus répétés ad nauseam, confinements stricts, fermetures administratives aléatoires et désordonnées, masques permanents, mains toujours propres (même lorsqu’elles sont dans les poches des autres), quarantaines, tests et picouses à gogo, tout est mis en place pour bien faire comprendre aux populations qu’elles n’ont plus le droit d’imaginer se déplacer et mener une vie normale.
Et pour cela, rien de tel que mettre à contribution la population pour se surveiller elle-même (après tout on ne règne jamais mieux qu’en divisant) en désignant à la désapprobation populaire (puis à la vindicte la plus violente ?) ceux qui ne rentrent pas dans le rang.
C’est typiquement ce qui se passe ici ou là, comme dans l’Eure où des élus et des citoyens lambda se sont arrogés le droit d’inciter en meute les habitants à respecter scrupuleusement les règles sanitaires actuelles (quand bien même changent-elles d’une heure à l’autre).
Rien de tel qu’une petite patrouille de la Gestacovid pour calmer les ardeurs des uns et des autres à vouloir prendre le frais sur leur terrasse (et puis, c’est tellement plus rigolo d’emmerder les gens qui flânent que se concentrer sur la délinquance locale, vu les chiffres assez médiocres de la ville en question).
En somme, la crise sanitaire a ce pouvoir magique de transformer certains en bureaucrates, en kapos ou en balances avec cette facilité qui déroutera l’homme de bien et réjouira le politicien moyen, trop content d’en profiter.
La suite est connue : après la mise en place d’une société de perpétuelle observation des uns et des autres, d’une surveillance active des autorités sur les contribuables (ils ont perdu leurs droits de citoyen en perdant celui de porter des armes, de toute façon), voici – conformément au manuel de George Orwell – la mise en place d’une société en guerre permanente, de lutte de tous contre tous. Youpi.
De ce point de vue, il faut reconnaître à l’actuelle coterie au pouvoir une certaine finesse qu’Orwell n’avait pas imaginée : non seulement il n’y a pas (encore ?) de guerre réelle, décidément sale, coûteuse et peu pratique à gérer, mais l’engeance qui gouverne a trouvé des ennemis drôlement pratiques pour à la fois mobiliser les foules et lui passer dessus avec des bottes cloutées avec son assentiment : le climat et un virus !
C’est si pratique que cela permet la mise en place d’un « code barre citoyen » : comme prévu, l’individu, devenu moutontribuable sous observation vétérinaire constante, va en effet bientôt recouvrer sa liberté de déplacement … à condition d’avoir ce fameux code barre, qu’on enrobera d’un prétexte sanitaire, virus oblige.
Je vous invite à lire le texte actuellement en cours d’étude par le Parlement européen, et qui devrait aboutir à une régulation (d’application quasi-immédiate une fois votée, au contraire d’une directive, pour rappel – c’est pour aller vite, m’voyez, n’s’pas) dans les prochaines semaines.
C’est édifiant : grâce au sabir technocratique mis en place pour camoufler la mise en joug serré de tous les citoyens européens, il ne s’agira pas ici, ô grands dieux, d’empêcher la liberté de mouvement qui est, c’est rappelé plusieurs fois dans le texte, garantie par les Constitutions et les Traités européens. Ce certificat est au contraire fait pour faciliter cette liberté en ces temps de pandémie, voyez-vous : grâce à ces petites démarches, ces petits papelards, ces petits tests, ces petites picouses (renouvelées), ce petit certificat électronique, vous n’aurez plus à vous plier aux quarantaines et autres tests humiliants partout dans les aéroports, les gares et aux frontières. En somme, le certificat vous permet de recouvrer cette liberté que vous n’avez pas perdu mais qui vous impose de marcher à cloche-pied partout où vous voulez vous rendre tant que vous ne l’avez pas. Simple, non ?
Pour ceux qui comprennent l’anglais, une analyse succincte du texte est réalisée dans cette vidéo :
Vraiment pratique ! Qui n’en voudrait pas ?
L’œuvre d’Orwell, 1984, a profondément marqué la culture collective : l’ennemi perpétuel de 1984 y était indispensable pour fédérer les foules et occuper les esprits.
La mise en pratique l’a remplacé par le climat et le virus. Le second a été plus efficace pour plonger le peuple dans la stupeur, et le premier sera son relai naturel par le truchement du passeport sanitaire qui deviendra un passeport comportemental dont la dimension écolo sera primordiale, on s’en doute…
Tout comme l’appel à la délation, tout comme la mise en place de « milices citoyennes » de patrouillage dans les rues pour choper du trublion qui ose prendre le frais sur son pas de porte et tout comme la propagande permanente radio-télévisuelle, cette « mesure exceptionnelle » de marquage des citoyens, bien évidemment « temporaire », verra un recyclage rapide pour garantir qu’enfin, le climat sera dans tous les esprits, comme les inévitables mesures collectivistes qui accompagneront sa sauvegarde indispensable.
Rappelez-vous : quoi qu’il en coûte, « nous sommes en guerre ». Et qui l’eût cru ? L’ennemi, finalement, c’est vous !